Youssef Chahed : nous n’avons aucun plan stratégique d’avenir avec Ennahdha !

Le candidat à la présidentielle Youssef Chahed, était l’invité ce jeudi 12 septembre 2019 d’Elyes Gharbi sur Mosaïque FM.

Sur l’affaire Nabil Karoui, Youssef Chahed a souligné que ce qui est arrivé perturbe le processus politique précisant que la justice n’a pas à tenir compte ni à intervenir dans la politique. « La justice indépendante a pris une décision et nous devons la respecter. Il y a des recours, des appels et le processus suit son cours » a-t-il poursuivi.

« Je suis la cible de tant d’accusations, on m’accuse même du mauvais temps alors j’ai fini par dépasser cela, néanmoins je tiens à expliquer que sur le terrain les choses sont bien différentes. Concernant les inondations, les programmes pour améliorer l’infrastructure existent et sont là depuis vingt ans, mais cela engage des moyens colossaux, on parle de 4000 milliards. La Tunisie avait aussi d’autres priorités, celle-ci a été retardée mais oui il est vrai que nous pouvons faire mieux et je tiens d’ailleurs à ce que soit lancée une agence nationale de gestion des eaux qui aura à gérer ce volet car aujourd’hui la responsabilité est très dispersée » a affirmé le candidat.

Youssef Chahed a ensuite souligné qu’il n’est pas le poulain d’Ennahdha, assurant que Mourou est un adversaire pour lui et un adversaire à prendre au sérieux.

« Ma relation avec Ennahdha est celle qu’a construite Béji Caïd Essebsi, c’était un partenaire dans le pouvoir, pour l’avenir nous n’avons aucun plan stratégique avec Ennahdha je tiens à le préciser. Je vais vous dire une chose mais sur le terrain il n’y a que trois partis qui sont présents Ennahdha, « Au cœur de la Tunisie » et Tahya Tounes, avec tous mes respects pour les autres. Lors du dialogue sur Carthage 2, qui a été une mascarade qui nous a juste fait perdre du temps, l’Utica a aussi voté contre le changement du gouvernement. On avait délaissé 63 points importants pour nous focaliser sur le 64ème qui concerne le changement du gouvernement, point soulevé par Hafedh Caïd Essebsi, alors j’estime que ça a été une perte de temps et ça a affecté notre travail. Ghannouchi a dit qu’il fallait que je démissionne, que nous avions un deal et il est apparu que rien de tout cela n’est vrai » a déclaré Youssef Chahed.

Le candidat de Tahya Tounes a assuré que l’affaire dite de l’appareil secret est aux mains de la justice et que celle-ci doit trancher « peu importe les impliqués même s’il s’agit d’Ennahdha ». Il a ajouté qu’il s’engageait à ouvrir le dossier des assassinats politiques.

« Le système 2016-2019 avait une grande lacune. Quand Béji Caïd Essebsi a été élu président, il a quitté Nidaa Tounes, alors il n’y avait plus de leadership et le parti s’est affaibli. Un président doit avoir derrière lui un parti fort, et cette expérience ne doit plus se répéter. Voilà la leçon à tirer, et Tahya Tounes ne répètera pas ce scénario » a indiqué Youssef Chahed, expliquant qu’il compte d’abord, s’il est élu, réunifier la scène politique.

Et d’ajouter « La campagne a commencé depuis un an, les partis se déchirent, je veux réunifier et fédérer car en fin de compte nos différends ne sont pas personnels. Il y a une guerre politique qui empêche tout avancement, le président devra appeler toutes ces personnes et que chacun assure son rôle. J’appellerai aussi Hamma Hammami, nous devons dépasser ces conflits, l’intérêt du pays l’exige. Le président devra aussi s’éloigner des calculs partisans et n’avoir pour priorité que les intérêts des citoyens. Pour cela il devra nommer les personnes capables d’apporter de vraies solutions. Pour cela nous préconisions de laisser le chef du gouvernement constituer son équipe. Car aujourd’hui on parle de changer la constitution mais soyons réalistes et disons la vérité aux gens, cela prendra des années. Il faut que les ministres soient nommés par le chef du gouvernement, sans impliquer les partis qui devront les voter au parlement. Pour autres priorités, nous continuerons à lutter contre le terrorisme, volet sur lequel nous avons réalisé de nombreuses réussites. Il s’agira de renforcer la sécurité mais aussi d’axer le travail sur l’éducation et la culture. Nous avons aussi un programme pour la sécurité des citoyens et la lutte contre la criminalité… ».

Youssef Chahed a enfin affirmé que le code électoral sera révisé, s’il est élu, pour que le mode de scrutin puisse aboutir à une vraie majorité. Il a conclu par la politique extérieure, soulignant que la diplomatie tunisienne doit être plus agressive et avoir pour objectif l’intérêt de la Tunisie.

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