Positionnement géo stratégique de la Tunisie et du Maghreb : L’instabilité est elle « provisoire »? .. Par Kamel Ben Younes

+Aggravation de la » compétition  » dans la région entre France, USA _ Chine et Russie

La fermeture » provisoire « du port frontalier tuniso libyen de Ras Jedir, la prolongation de la fermeture des frontières entre l’Algérie et le Maroc depuis 2021, ainsi que les conflits armés et politiques régionaux, risquent d’aggraver les problèmes de la Tunisie et de ses voisins du » Grand Maghreb « .

Le positionnement géo stratégique des pays de l’Afrique du Nord nécessite une réflexion approfondie par les » grands décideurs « tunisiens, maghrébins et internationaux.

L’accumulation des problèmes sécuritaires et économiques locaux, régionaux et internationaux risque de déstabiliser davantage la région Euro Méditerranéenne, l’Afrique et tout le moyen Orient.

La compétition en Tunisie et au Maghreb entre la France, les USA, la Chine, la Russie et leurs alliés est de plus en plus « agressive ».

Aspects geo stratégiques

Cette compétition n’est plus seulement économique.

Les dimensions sécuritaires, militaires et politiques sont de plus en plus fortes.

L’interaction entre les crises et conflits « internes », régionaux et internationaux, offre aux français, aux américains, aux russes et aux chinois de diversifier les aspects de leur « ingérence » et leur « partenariat » securito militaire et politique dans les pays du Maghreb ainsi que ceux du Sahara et du Sahel africain.

La « petite Tunisie » et ses 2 voisins libyens et algériens se trouvent dans la » tourmente ».

Elles subissent les impacts négatifs des nouveaux « conflits d’intérêts » entre les superpuissances internationales en Afrique et en Méditerranée.

La France est de retour ..

Les confrontations armées entre « milices » en Libye, au Tchad, au Soudan et au Mali créent de nouveaux défis sécuritaires et économiques pour la Tunisie et les autres pays du Maghreb.

Les coups d’états dans des pays de l’Afrique française, la nouvelle guerre au Soudan et les élections au Sénégal ont dévoilé l’implication directe de Washington, Paris, Moscou, Pékin et leurs alliés dans les « affaires internes » de ces pays et leur « profondeur géo stratégique », afin d’affaiblir les « anciens colons » du continent africain et leurs aliés.

Certes la France a perdu des points après certains « coups d’état » encouragés par Moscou, Washington et autres capitales mondiales.

Cependant elle a réussi à renforcer ses « alliances stratégiques » avec d’autres pays dont le Sénégal, grâce aux dernières élections, le Gabon, le Mali, le Tchad, le Maroc et la Libye .

Elle s’est rapproché davantage de Rabat dans les dossiers de l’Afrique de l’ouest et du  » Sahara Marocain » à l’instar des USA, de l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne.

En d’épis de la compétition et « conflits » entre Italie, Russie, Chine et USA en Algérie, en Libye et en Tunisie , la France et ses alliés sont toujours un « partenaire stratégique de haut niveau » des autorités et autres « grands décideurs » des 3 pays de l’Est du Grand Maghreb « .

Conflits internationaux en Libye , au Maghreb et au Sahel

Les alliés de groupes russes armés, Wagner, dont le General libyen Khelifa Haftar, sont en même temps connectés à leurs » concurrents « français, américains, turcs, Emiraties, israéliens et chinois..

D’ailleurs, les troupes du Général Haftar combattent les russes et Wagner au Tchad pro français, mais ils sont alliés en Libye et au Soudan puisqu’elles soutiennent les dissidents de Hamidati contre les généraux de Khartoum.

Paris, Le Caire, Washington, Ankara, Pékin et Abou Dhabi signent des contrats d’armes et hydrocarbures avec le « gouvernement de Benghazi », Haftar et ses fils, mais ils ont des conflits d’intérêts à Tripoli Masrata ainsi qu’au Soudan et toute la grande région du Maghreb _ Sahel et Sahara.

Contradictions des « initiatives de paix « en Libye

C’est ce explique entre autre, les « contradictions internes  » de la diplomatie américaine et occidentale en Libye et des « initiatives » pour mettre fin à la « guerre civile » entre Est _ Ouest libyens.

L’histoire et les échecs des dernières années ont prouvé de nouveau que « le blocage politique et diplomatique » et la non résolution de la « crise libyenne » sont dues, entre autre, aux contradictions internes des « initiatives américaines et atlantiques de résolution des conflits », en dehors de l’ONU et des structures régionales dont celles de l’union Africaine.

L’expérience a également confirmé qu’on a pas droit d’encourager en même temps les deux antagonistes, de l’ Est et l’ouest, puis prétendre « résoudre la crise ».

On pourra jamais régler ce type de crises et conflits sans impliquer les « acteurs nationaux » ainsi que leurs voisins dont la Tunisie, l’Algérie et l’Égypte.

Y a t _ il une chance pour la Tunisie, les pays du Maghreb et euro méditerranéens d’ agir ?

Certainement.

Les richesses de la Libye, du Maghreb et de l’Afrique sont énormes.

Mais l’instabilité politique et l’insécurité réduisent les chances des peuples d’en profiter.

Les leaders politiques, les diplomates et même les « lobbies du business » nationaux doivent agir vite.

Si non les risques d’explosion sociales, politiques et sécuritaires régionales vont s’aggraver.

Tous les scenarios sont possibles.

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