une nouvelle agression de l’ENS et une violation de l’éducation Par Samar Miled

Tunis –  maghreb news – Samar Miled
Nos ministres de l’Education et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, ne craignent plus pour leur avenir : ils travaillent dans la journée et arrivent à dormir le soir, alors qu’une cinquantaine de normaliens littéraires ne trouvent pas le sommeil depuis bientôt un an, si ce n’est plus, à cause d’un concours qu’ils préparent et pour lequel ils se sont dévoués corps et âme, un concours qui leur est aujourd’hui inaccessible en raison de l’absence de postes à pourvoir.
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Le concours d’agrégation demeure l’un des plus importants en Tunisie, en termes de formation de professeurs compétents et ambitieux ; et ce pour les scientifiques, mais surtout pour les littéraires désireux de se lancer dans l’enseignement, par passion et par amour pour les langues et les sciences humaines, ce qui est rare aujourd’hui en Tunisie, étant donné que ces disciplines sont de plus en plus dépourvues d’intérêt, en raison de l’appauvrissement intellectuel des jeunes générations qui ne jurent plus que par Internet et Justin Bieber.
Le concours d’agrégation représente pour le normalien un défi physique et psychologique, qu’il s’engage à relever dans le but de trouver une stabilité professionnelle quasi-inexistante pour les littéraires tunisiens. Les cinquante élèves normaliens, aujourd’hui privés de leur droit au concours, ont emprunté cette voie et ont signé un CONTRAT avec les deux ministères concernés, le jour où ils ont réussi brillamment le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure, pour s’inscrire obligatoirement en agrégation 1 et 2 (parce que l’agrégation se prépare sur deux ans à l’ENS de Tunis).
Un seul parti a tenu sa part du marché : les normaliens qui ont fait confiance à deux ministères visiblement incapables de remplir leurs engagements, de relever un défi, de sauver une année.
Cette décision ingrate pour l’élite littéraire du pays marque la fin de l’Ecole Normale Supérieure de Tunis, la mort, ô combien précoce, d’une institution qui a donné naissance à des générations de professeurs passionnés. Cette décision hâtive est la preuve que la Tunisie est un pays qui n’aime plus ses enfants, qui ne respecte plus ses enfants, ou du moins, les littéraires d’entre -eux.

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