Tunisie- Ligue arabe- Syrie : Trois dimensions d’une « normalisation reportée » .. Par Kamel Ben Younes

· Convergence d’intérêts, réintégration et nouvelles « alliances »

Par Kamel Ben Younes

Le processus de normalisation entre Damas et Tunis, d’une part ,et avec la majorité des pays membres de la ligue arabe, d’autre part ,se confirme.

La tournée du ministre des affaires étrangères syriens dans la région le prouve.

Ses entretiens à Tunis ,Alger ,Le Caire, Riadh etc parviennent quelques semaines avant le prochain sommet de la ligue arabe en Arabie Saoudite .

Ce sommet devrait décider de mettre fin à la résolution prise il y a 11 ans par le chefs d’états arabes , imposant un « gel » du siège de Damas.

On avait même prévu de remplacer le gouvernement de Bachar Assad par l’opposition Syrienne.

Sommet d’Alger

La décision de réintégrer le gouvernement syrien devrait être prise l’an dernier au sommet arabe d’Alger .

Des « réserves » exprimées par certains états du golfe et du conseil de sécurité mondial avaient entraîné « un nouveau report » de la réintégration du régime syrien dans les structures de la Ligue arabe.

Cette année les données régionales et internationales ont changé.

Les chefs d’états arabes sont de plus en plus convaincu de la nécessité de « ne pas laisser la Syrie seule » et qu’une ligue arabe sans la Syrie est plus affaiblie .

Ils ont compris que tout « retard » dans le processus de la réintégration de Damas aura des conséquences négatives.

Les concurrents et les « ennemis communs » auront plus de chance d’imposer leurs conditions à Damas y compris Israel, l’Iran, la Turquie, l’Europe ,la Chine et les États Unis…

Convergence d’intérêts

Dans ce contexte , les visites de chef de la diplomatie syrienne en Tunisie et aux autre capitales arabes ont au moins trois dimensions :

Premièrement ; Une dimension bilatérale : Tunis et chacune des capitales arabes a besoin de rétablir la « coopération politico sécuritaire et le partenariat économique » avec la Syrie .

C’est la logique de convergences des intérêts.

Les secteurs privés et publics seraient intéressés par les investissements qui devraient démarrer pour « la reconstruction de la Syrie » largement endommagé par une dizaine d’années de guerres .

La Tunisie serait impliquée ainsi que ses hommes d’affaires .

+ Deuxièmement ,Une dimension régionale : la réintégration de l’état syrien dans les structures de la Ligue arabe faciliterait une « meilleure coopération économique entre les pays de la région. Une nouvelle ouverture vers la Syrie entraînera aussi un développement des échanges commerciaux et touristiques entre les pays du golfe et les voisins de la Syrie dont la Jordanie et le Liban .

Rappelons que le nombre des touristes visitant la Syrie avait dépassé en 2010 les 7 millions , dont des millions de touristes arabes qui faisaient du « tourisme triangulaire » ( Syrie-Liban-Jordanie) et passaient des semaines entre les trois pays…

+ troisièmement :Une dimension internationale :

La réintégration de Damas dans le « système régional » entraînerait une amélioration des relations entre les grandes capitales occidentales et asiatiques avec la Syrie.

Les « alliés » et les « amis »

Ce ci pourrait aider à la réconciliation du regime syrien avec ses « amis internationaux », en Europe et USA, tout en préservant sa coopération avec ses « alliés stratégiques » comme Moscou, Pekin, Tehran …

Si ce scénario se confirme, le processus de déstabilisation du régime de Assad afin de le renverser , à l’égard de ce qui s’est passé en Iraq, sera stoppé…

Les transformations régionales et internationales depuis Covid 19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine ont ralenti les politiques « interventionnistes » des Néo conservateurs américains et leurs alliés.

Les échecs des pays arabes où on avaient renversé les chefs d’états en 2011 jouent en faveur des « nationalistes » américains et occidentaux qui supportent plus la stratégie de « Régime Change » et du « printemps arabe ».

Certes le coût humain, sécuritaire et financier des guerres par procuration en Syrie et dans la région est très élevé. Au moins un million de morts et de blessés depuis 2011 au Yémen, en Libye et en Syrie Des milliards de dollars dépensés dans les secteurs de sécurité et d’armement.

Toutefois, il faut finir.

Il est temps pour tourner la page .

Faut il été assez optimistes ?

Les résultats du sommet arabe de Riadh seront le premier grand « test » .

La réussite de ce sommet sera un grand indice du changement de tendances..

Dans tous les cas, la diplomatie est une nouvelle étape de la guerre .

La paix et le développement l’emporteraient un jour

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