Tunisie : Association humanitaire craint être ciblé par « calculs imaginaires »

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L’association caritative Tunisia Charity, qui s’est distinguée par ses multiples actions aux secours des groupes les plus démunis en Tunisie, se trouve menacée de fermeture après une série de harcèlement administrative et judiciaire pour des « calculs imaginaires », a déclare mercredi son président Sami Ben Youssef lors d’une conférence de presse.

« Notre appartenance est pour la Tunisie et notre autre unique appartenance est pour l’humanité, » a-t-il ajouté. Les dirigeants de l’association ont été sommés de comparaitre devant un tribunal de Tunis pour se défendre contre une plainte de l’Etat visant à la dissoudre.

La raison invoquée serait que l’association aurait failli d’adresser aux autorités une liste de présence lors d’une réunion de l’association afin d’actualiser son statut.

« C’est une affaire politique par excellence. Elle constitue une punition collective. Fermer des associations caritatives serait un non-sens car ces associations allègent le fardeau des difficultés économiques et sociaux de l’Etat, » a fait valoir Ben Youssef en brandissant le texte de loi sur les associations qui n’obligent pas les associations à cette sorte de motif soulevé par l’affaire intentée contre Tunisia Charity.

L’association s’était distinguée aux cotés d’autres groupes caritatifs pour son action en faveur des refugiées échappant le conflit Libyen en 2011. Elle a depuis gagné le soutien et la confiance des Nations Unies et des principales organisations humanitaires.

Elle affiche un bilan chiffré sur ses programmes d’aide a des milliers de familles pauvres comme des couffins de Ramadan, des écoles réaménagées et des fournitures scolaires pour des écoliers de zones déshéritées et des centaines de femmes pauvres qui reçoivent une aide financière mensuelle.

Ben Youssef a détaillé à la presse les aides reçues de l’étranger et les dépenses dans des projets précis en appuyant ses arguments par des documents bancaires et des correspondances avec les autorités en respect de la réglementation sur le travail des associations.

Dans le sillage de sa « guerre contre le terrorisme », les autorités tunisiennes ont adopté une politique plus sévère à l’égard de l’action caritative, craignant que certaines associations seraient des canaux pour financer les factions Jihadistes.

« Nous avons toujours travaillé avec l’Etat et ses différentes structures comme les ministères, les préfets, sous préfets et autres comme les centres spécialisés, l’armée, la sécurité et la protection civile et autres, » a fait valoir Ben Youssef.

« Nous avons honoré la Tunisie sur la scène internationale. Les Nations unies avaient mis sa confiance en nous à plusieurs reprises. Nous avons respecté à la lettre le décret 88 organisant les associations car nous sommes une association civique qui croit en l’Etat de droit.

Nous avons toujours respecté les principes de neutralité et indépendance qui sont les fondations sur lesquelles reposent le travail de l’association, » a-t-il ajouté.

Ben Youssef a expliqué qu’il avait contacté les responsables des différentes autorités pour leur demander s’ils auraient des reproches à faire à l’association. « La réponse a été toujours : ‘Non, il n’ y a rien à dire sur ce registre’. »

L’avocat de l’association Mokhtar Dabbous a dit à la presse qu’il y aurait « une sorte de malveillance et mauvaise disposition d’esprit sous cette affaire. »

« La plainte n’ pas d’argument légal ou réelle pour la soutenir , « a-t-dit en se montrant confiant que l’association gagnerait l’affaire en mars prochain.

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