Sunak visite Israël par solidarité mais en GB, le climat anti-israël est omniprésent

Lundi matin, Rishi Sunak a visité un lycée juif du nord de Londres. La visite du Premier ministre britannique visait à montrer, une fois de plus, son soutien à une communauté ébranlée par les horreurs commises par le Hamas à l’encontre d’Israël mais aussi par la vague d’incidents antisémites au Royaume-Uni qui en a découlé.

« Mon cœur souffre pour le peuple d’Israël », a écrit Sunak dans un livre de condoléances lors de sa visite à l’école.

Quarante-huit heures plus tôt, cependant, Londres avait été le théâtre de scènes tout à fait différentes : des manifestants pro-palestiniens étaient descendus dans la rue pour ce qui a été décrit comme « une marche du mal, de l’ignorance et de la stupidité, unis dans la haine des Juifs ».

 

Le soutien public à Israël n’est pas aussi manifeste que celui dont le pays a fait preuve à l’égard de l’Ukraine, mais rien ne prouve que l’extrême-gauche anti-israélienne reflète un sentiment populaire plus répandu.

Sunak, arrivé en Israël ce matin, a apporté un soutien sans faille à l’État juif depuis l’attaque terroriste sanglante du Hamas qui a eu lieu il y a près de quinze jours ; le chef de file de l’opposition, Keir Starmer, a adopté la même position.

Le Premier ministre s’est adressé à une foule de près de 1 700 personnes à la synagogue de Finchley, dans le nord-ouest de Londres, juste après le massacre sanglant qui a coûté la vie à quelque 1 400 personnes, principalement des civils, et a vu plus de 200 personnes kidnappées et conduites dans la bande de Gaza.

Il y a condamné le Hamas et fait l’éloge d’Israël, « pays extraordinaire […] édifié sur ce que l’humanité a de meilleur », et s’est engagé auprès des juifs de Grand-Bretagne à « ne reculer devant rien pour assurer [leur] sécurité. » Quelques heures plus tard, Downing Street était illuminée par un immense drapeau israélien, et les Chambres du Parlement étaient éclairées en bleu et blanc. Le vendredi 13 octobre au soir, une seule bougie commémorative brûlait à la fenêtre de la résidence du Premier ministre.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, au centre, s’adressant à une assemblée lors d’une visite dans une école juive du nord de Londres, le 16 octobre 2023. (Crédit : Jonathan Buckmaster/Daily Express via AP)

« Je suis catégorique. Nous soutenons Israël, pas seulement aujourd’hui, pas seulement demain, mais toujours… Am Yisrael Chai« , avait affirmé Sunak dans un communiqué publié le lendemain, utilisant l’expression en hébreu qui signifie « le peuple d’Israël vit ».

Le dirigeant britannique, qui soutient depuis longtemps l’État juif, est allé au-delà des mots de réconfort et des gestes de solidarité. Le gouvernement a annoncé une enveloppe supplémentaire de 3 millions de livres sterling pour renforcer la sécurité dans les lieux juifs et a envoyé des forces militaires britanniques en Méditerranée orientale, dans le but, a-t-il déclaré, « d’apporter un soutien pratique à Israël, d’empêcher une escalade et de renforcer la stabilité régionale ». Sunak a également tendu la main aux dirigeants des États arabes avec lesquels la Grande-Bretagne entretient des liens étroits, appelant le Président égyptien Abdul el-Sissi et accueillant le roi Abdallah de Jordanie à Downing Street le week-end dernier.

La position de Sunak est le reflet d’un élan de sympathie au sein de l’establishment politique pour Israël en ces temps difficiles. Lundi après-midi, les parlementaires ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes des atrocités commises par le Hamas. Après s’être entretenu la semaine dernière avec le Président israélien Isaac Herzog, le roi Charles a rencontré le grand rabbin britannique Ephraim Mirvis au palais de Buckingham pour lui faire part de sa « profonde inquiétude et de son soutien à la communauté juive ». « Les horreurs infligées par l’attaque terroriste du Hamas contre Israël sont épouvantables », ont déclaré le prince William et son épouse, Kate, dans un communiqué qui fait écho au terme de « barbare » attribuée par le monarque à l’assaut du Hamas.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak signe des messages et des prières pour Israël lors d’une visite dans une école juive du nord de Londres, le 16 octobre 2023. (Crédit : Jonathan Buckmaster/Daily Express via AP)

Le soutien indéfectible apporté à Israël par les dirigeants du parti travailliste, un parti de l’opposition, est peut-être encore plus frappant. Il y a quatre ans, à la veille d’une défaite électorale écrasante qui a contraint Jeremy Corbyn, son leader anti-israélien de gauche, à quitter le parti, le sol de la conférence du parti travailliste était inondé de drapeaux palestiniens. Lors de la réunion du parti travailliste à Liverpool la semaine dernière, au moment où les attaques du Hamas étaient en cours, l’ambiance était très différente. Le discours principal prononcé par Starmer a été interrompu par une « standing ovation » alors qu’il condamnait le Hamas et soutenait sans équivoque le droit d’Israël à se défendre.

Plus tard dans la soirée, la quasi-totalité du cabinet fantôme travailliste a rejoint plus de 1 000 personnes à la réception annuelle des Amis travaillistes d’Israël, au cours de laquelle Starmer a réaffirmé son soutien à l’État juif à la suite d’une veillée pour les Israéliens assassinés et enlevés par le Hamas.

La réaction des députés travaillistes de la gauche radicale

Alors que l’opération « Epées de fer » s’intensifie, Sunak et Starmer se sont fait l’écho de l’administration Biden en appelant à l’aide humanitaire pour Gaza. Mais, à l’instar du président américain, aucun des deux n’a pour autant remis en cause son soutien à Israël. En réponse à un communiqué du Parlement sur la crise, Starmer a affirmé à la Chambre des communes : « Israël a le droit d’exiger le retour de ses citoyens, de se défendre, d’assurer la sécurité de son peuple. Et tant que le Hamas a la capacité de mener des attaques sur le territoire israélien, il n’y a pas de sécurité ».

Néanmoins, Starmer est soumis aux pressions de la gauche travailliste. Bien qu’ils représentent une minorité, les députés de la gauche dure ont utilisé le débat parlementaire de lundi pour attaquer Israël, l’accusant de commettre des crimes de guerre à l’encontre des civils palestiniens. Loin de Westminster, les conseillers municipaux travaillistes ont démissionné au compte-gouttes pour protester contre la position de Starmer.

Le chef du Parti travailliste britannique Keir Starmer fait un geste en compagnie de sa femme Victoria après avoir prononcé son discours principal lors de la conférence annuelle du parti à Brighton, en Angleterre, le 29 septembre 2021 (Crédit : Alastair Grant/AP)

Tant que le nombre de démissions restera limité, Starmer ne devrait pas en être affecté. Même si la gauche travailliste est déjà très remontée contre sa décision de ramener le parti vers le centre – une stratégie qui aura permis au parti d’obtenir une avance à deux chiffres dans les sondages d’opinion en amont les élections générales prévues l’année prochaine. Malgré la pression, une lettre envoyée par Starmer aux conseillers travaillistes mercredi a souligné une nouvelle fois sa « solidarité avec tous ceux qui sont confrontés à la barbarie du Hamas » et le droit d’Israël à l’autodéfense.

Starmer est néanmoins parfaitement conscient du fait que, comme l’a tweeté cette semaine Patrick Wintour, rédacteur en chef du service diplomatique du quotidien The Guardian, « la question palestinienne a une capacité particulière à dissocier les dirigeants travaillistes de leur parti ». Wintour a rappelé que l’ancien Premier ministre Tony Blair avait apporté un soutien sans faille à Israël lors de la guerre du Liban en 2006, ce qui avait divisé son cabinet et avait finalement contribué à sa destitution.

L’inquiétude dans les rues

Si les Juifs britanniques se sentent rassurés par les propos de leurs dirigeants politiques, la situation dans la rue est sans doute plus inquiétante.

Des manifestants brandissent des fusées lors d’une manifestation pro-palestinienne à Londres, le 14 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Kin Cheung)

Quelques heures à peine après les attentats, des centaines de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés à Manchester, la troisième ville de Grande-Bretagne, où, comme on pouvait s’y attendre, on n’a guère manifesté de sympathie pour les victimes israéliennes. Lundi, alors que les dirigeants politiques et les militants pro-israéliens organisaient une veillée devant Downing Street, des centaines de manifestants ont organisé une manifestation « Stand with Palestine » devant l’ambassade d’Israël, où l’on aurait entendu, des chants tels que « Un État, une solution, intifada, révolution », « Allahu akbar » et « Israël est un État terroriste ».

Les manifestations contre Israël qui ont eu lieu samedi dernier à Londres et dans d’autres villes du Royaume-Uni auraient rassemblé des milliers de manifestants. Dans la capitale, la marche était accompagnée de chants tels que « De la rivière à la mer, la Palestine doit être libre », « Libérez, libérez la Palestine » et « Israël, Israël, vous ne pouvez pas vous cacher, nous vous accusons de génocide ».

On a également entendu un « petit nombre de jeunes » chanter en arabe « Khaybar, Khaybar ya Yahud, jaish Mohammed saufa Yahud » (« Khaybar, Khaybar, Juifs, l’armée de Mahomet reviendra »), un hommage au massacre, au viol et à la réduction à l’esclavage des Juifs dans l’oasis de Khaybar en Arabie saoudite par les armées arabes en 628 de notre ère. Des pancartes portant les inscriptions « Stop à l’apartheid israélien » et « Palestine, existe, résiste, revient » ont envahi les rues. En outre, des images ont été diffusées montrant un nombre restreint de manifestants portant des autocollants avec des parapentes.

Des manifestants brandissent des pancartes en solidarité avec les Palestiniens de Gaza lors d’un rassemblement à Alger, le 19 octobre 2023. (Crédit : AFP)

La journaliste Nicole Lampert a écrit que de telles manifestations avaient été interdites « en France et en Allemagne, conscientes que les gens glorifieraient les activités des terroristes ».  Elle a jouté être « triste que tant de gens semblent se réjouir de la mort des Juifs. J’ai peur parce que cette colère ne fera qu’augmenter lorsque la guerre éclatera vraiment. Je suis bouleversée parce que je vois toute l’étendue de la haine des Juifs au sein même de ce pays qui a été le foyer de ma famille pendant plus de 100 ans. Et je suis en colère parce que la police ne fait presque rien contre ces gens qui ne cachent pas qu’ils veulent faire du mal à des gens comme moi et ma famille. »

S’il est illégal d’exprimer son soutien au Hamas, une organisation terroriste interdite au Royaume-Uni, les lois britanniques relatives au droit de manifester sont complexes. La ministre de l’intérieur, Suella Braverman, a toutefois encouragé la police à adopter une ligne plus stricte, en écrivant aux chefs de la police que « ce ne sont pas seulement les symboles et les chants explicitement pro-Hamas qui sont préoccupants » et en les invitant à se demander si des chants tels que « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » ne devraient pas être « compris comme l’expression d’un désir violent de voir Israël effacé du monde », ce qui pourrait en faire une « infraction à l’ordre public aggravée par des considérations raciales ».

La ministre de l’Intérieur a également suggéré que la police examine si, compte tenu du contexte, certains chants pro-palestiniens pourraient tomber sous le coup de la législation antiterroriste britannique. Lundi, elle a qualifié les manifestants de Londres de « foule intimidante ». « Ceux qui prônent la haine dans les rues de Grande-Bretagne devraient se rendre compte que notre tolérance a des limites », a affirmé Braverman.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre la ministre britannique de l’Intérieur Suella Braverman, à Londres, le 24 mars 2023. (Crédit : Avi Ohayon/GPO)

Les pressions exercées par le gouvernement semblent avoir fait réagir la police. Sunak a juré que « la glorification du terrorisme [serait] réprimée avec la plus grande rigueur ». Le gouvernement menace également d’expulser les étudiants, universitaires et travailleurs étrangers qui commettent des actes antisémites ou font l’éloge du Hamas, et la secrétaire d’État à l’Education, Gillian Keegan, a ordonné aux universités de traiter « rapidement et fermement » les menaces « implicites ou explicites » à l’encontre des étudiants juifs.

En dépit de la répression exercée par le gouvernement, le Community Security Trust, un organisme chargé de la surveillance de l’antisémitisme et de la protection des lieux juifs, a signalé que les incidents antisémites continuaient d’augmenter : au cours des dix derniers jours, ils ont fait un bond de 581 %. Lundi, deux écoles juives pour filles du nord de Londres ont été vandalisées à la peinture rouge. Lors de la « journée de rage » décrétée par le Hamas le 13 octobre, deux autres écoles juives de la capitale ont décidé de fermer leurs portes pour la journée, tandis qu’une autre école juive a conseillé à ses élèves de ne pas porter leur blazer marqué du nom de l’établissement en route vers ou depuis l’école.

À ce sombre tableau s’ajoute le sentiment, chez certains Juifs, d’avoir été abandonnés par leurs concitoyens britanniques. « Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine l’année dernière, les écoles près de chez moi ont mis des drapeaux ukrainiens à leurs fenêtres. Lorsque George Floyd a été tué à Minneapolis deux ans plus tôt, des affiches « Black Lives Matter » sont apparues du jour au lendemain dans tout mon quartier du nord de Londres », a écrit la chroniqueuse du Sunday Times Hadley Freeman le week-end dernier.

« Devinez combien de drapeaux israéliens j’ai vu dans la semaine qui a suivi l’enlèvement, le viol et le massacre par le Hamas de plus d’un millier de juifs en Israël, des survivants gériatriques de la Shoah aux tout petits bébés ? », demandait-elle dans son article. « eh bien oui, aucun, nada, zip ». Freeman a aussi mentionné un message qu’elle avait reçu d’un ami qui disait : « Au moins maintenant nous savons qui nous aurait aidés et qui nous aurait poussés dans les trains ».

Des femmes participent à une manifestation pro-palestinienne à Londres, le 14 octobre 2023, en soutien aux Palestiniens pris dans la guerre entre Israël et le Hamas. (Crédit : AP Photo/Kin Cheung)

Et malgré cela, bien que discrets, le soutien et la sympathie de la population à l’égard d’Israël sont évidents dans les sondages publiés ces derniers jours. 40 % des électeurs estiment que le Royaume-Uni devrait soutenir davantage Israël ou qu’il a trouvé le bon équilibre, tandis que 22 % seulement appellent à une attitude plus critique (39 % déclarent ne pas savoir). Interrogés sur le camp avec lequel ils sympathisent le plus, le soutien à Israël a doublé depuis mai pour atteindre 21 %, alors que celui aux Palestiniens a chuté de huit points pour atteindre 15 %, et que celui aux « deux camps également » est resté stable à 20 %. Les sondages montrent également que les électeurs conservateurs et âgés sont plus favorables à Israël.

Mais, comme aux États-Unis, les changements démographiques pourraient poser des problèmes aux groupes pro-israéliens. Comme l’a fait remarquer cette semaine Matthew Godwin, un professeur d’université conservateur, alors que les sondages montrent que 81 % des personnes âgées de plus de 65 ans reconnaissent le Hamas comme étant un groupe terroriste, ce chiffre tombe à 41 % chez les 18-24 ans (11 % ne sont pas d’accord et près de la moitié ne savent pas). « Nous avons un gros problème en Grande-Bretagne », a souligné Godwin.

La montée de l’antisémitisme pourrait conduire de nombreuses personnes à considérer comme un « risque inutile » le fait d’accrocher un drapeau israélien à leur fenêtre

Divers facteurs peuvent expliquer l’absence apparente de soutien manifeste à Israël. Cette semaine, le commentateur juif David Aaronovitch a expliqué que, d’une part, la montée de l’antisémitisme pourrait conduire de nombreuses personnes à considérer comme un « risque inutile » le fait d’accrocher un drapeau israélien à leur fenêtre et que, d’autre part, les orientations politiques du gouvernement israélien actuel pourraient en rebuter plus d’un.

« Bien que désireux d’exprimer leur solidarité avec les Israéliens ordinaires, ils peuvent éprouver une certaine réticence à le faire avec le gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahu, ce qui n’était pas le cas avec Volodymyr Zelensky », a écrit Aaronovitch.

Le message des médias est également moins clair que lorsqu’il s’agit de l’Ukraine. Une grande partie de la presse à sensation s’est rangée derrière Israël, étalant en première page les détails de l’attaque meurtrière du Hamas et publiant des éditoriaux de soutien.

Mais la BBC, le radiodiffuseur public britannique et une source d’information très fiable, a exaspéré la communauté juive et de nombreux hommes politiques par son refus obstiné de qualifier le Hamas de groupe « terroriste ». Des journalistes réputés ont expliqué que l’éthique fondatrice du groupe lui imposait de « rester objective » et d’utiliser à la place des termes moins « chargés » comme « militants ». Une ligne de conduite qui, selon eux, aurait été maintenue même lorsque la Grande-Bretagne était elle-même attaquée par des terroristes républicains irlandais.

Le premier ministre britannique Rishi Sunak arrive à l’aéroport Ben Gurion, près de Tel Aviv, en Israël, le jeudi 19 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Les critiques ont toutefois fait remarquer qu’il existe de nombreuses preuves du contraire. Notamment lorsque, pas plus tard que cette semaine, la BBC semble n’avoir eu aucun problème à utiliser le terme « terroriste » dans de nombreux autres cas. Le refus de la BBC de faire marche arrière a suscité des critiques de la part du grand rabbin et une plainte du conseil des députés des juifs britanniques auprès de l’autorité de régulation de l’audiovisuel, ce qui a conduit plus d’un millier de personnes à manifester devant la Broadcasting House lundi soir.

La colère à l’égard de la BBC risque en outre de s’intensifier suite à la couverture de l’explosion survenue mardi à l’hôpital Al Ahli de Gaza, que la BBC a d’abord attribuée à « une frappe israélienne ». Sunak a réprimandé les médias à la Chambre des communes mercredi, déclarant aux députés : « Si nous ne traitons pas les informations émanant du Kremlin comme des paroles d’évangile, pourquoi le ferions-nous avec le Hamas ».

Si nous ne traitons pas les informations émanant du Kremlin comme des paroles d’évangile, pourquoi le ferions-nous avec le Hamas

La BBC n’est pas la seule institution à avoir traité les attaques du Hamas différemment des autres attentats terroristes. La Football Association et la Premier League, par exemple, ont essuyé de vives critiques après avoir refusé les demandes du gouvernement, de l’opposition et de groupes juifs d’illuminer le stade de Wembley aux couleurs nationales d’Israël, alors que ce stade emblématique a été rapidement illuminé aux couleurs d’autres pays, dont la France, la Turquie et la Belgique, lorsqu’ils ont été la cible d’attaques terroristes.

« Quelle lâcheté. Quelle bassesse ! », a écrit le rédacteur en chef des sports du Daily Telegraph. (Les autorités footballistiques ont préféré observer une minute de silence « à la mémoire des victimes innocentes des événements dévastateurs en Israël et en Palestine » avant le match de l’Angleterre contre l’Australie vendredi soir).

« Tant d’institutions, de personnalités publiques respectées et de célébrités, généralement peu timides, se sont dérobées pour ne pas s’aliéner ceux qui ont une vision négative d’Israël », a déclaré cette semaine George Chesterton, rédacteur en chef du journal londonien The Evening Standard. Cela expliquerait probablement la raison pour laquelle certaines personnes ont l’impression que le soutien à Israël est plus conflictuel, plus controversé et moins répandu qu’il ne l’est en réalité.

Les réactions aux attentats ont également suscité un examen de conscience et une réflexion chez d’autres. Comme l’a tweeté l’historien Tom Holland samedi : « Tous ceux d’entre nous au Royaume-Uni qui ne sont pas juifs – une immense, une écrasante majorité – ont la responsabilité, en ces temps troublés, de faire en sorte que nos concitoyens juifs se sentent appréciés et en sécurité. Une responsabilité qu’à l’heure actuelle, nous ne parvenons manifestement pas à assumer. C’est une honte pour le pays. »

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