L’ex-président mis à l’écart de l’instance dirigeante du football mondial a accusé Michel Platini, l’Angleterre et les Etats-Unis d’avoir créé, puis attisé le scandale de corruption qui a entâché la réputation de la FIFA.
«Au début, c’était seulement Platini contre moi, c’était un conflit personnel, mais ensuite, plus du tout», a indiqué l’ancien président écarté de la FIFA aux agences TASS (russe) et AFP (France).
«Après cela, c’est devenu aussi l’affaire de ceux qui avaient perdu l’organisation des coupes du Monde 2018 et 2022 – l’Angleterre contre la Russie et les Etats-Unis contre le Qatar», a poursuivi Sepp Blatter, ajoutant que de fil en aiguille, il était devenu «un pion sur un échiquier politique».
L’UEFA «lâche» les Etats-Unis, Platini «retourne sa veste»
Pour le Suisse, lors du vote de 2010, la décision avait été prise d’aller en Russie en 2018 et aux Etats-Unis en 2022, pour ainsi «permettre aux deux grandes puissances d’organiser l’événement».Mais tout aurait changé après «cette réunion entre Sarkozy et le prince du Qatar [Tamim ben Hamad al Thani] qui dirige actuellement l’émirat», réunion suivie d’un déjeuner entre les deux dirigeants et… Michel Platini que Sepp Blatter accuse d’avoir ensuite «retourné sa veste».
Après cela, «lors du vote à bulletin secret [pour désigner le pays hôte du Mondial-2022], quatre voix européennes ont lâché les Etats-Unis et le résultat a été de 14 à 8 [pour le Qatar]», a poursuivi Sepp Blatter.
Platini à l’origine de tous les maux ?
Pour le président déchu de la FIFA, c’est, de fait, l’ancien international français Michel Platini, suspendu de la présidence de l’UEFA (Association européenne de football) et figurant depuis mercredi parmi les sept candidats à l‘élection du 26 Février – qui élira le prochain président de la FIFA – qui serait la véritable cause de tous les scandales récents qui ont sérieusement détérioré l’image du football mondial.
Et maintenant nous en sommes là! Et la victime de tout ça, finalement, c’est Platini
«L’UEFA ne voulait pas de moi comme président [de la FIFA] […] Mais ils n’ont pas réussi (…) j’ai été réélu», s’est félicité le Suisse en ironisant sur Michel Platini et en accusant la Confédération européenne d’être victime d’un «virus anti-FIFA» depuis des années.
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Le temps de sa suspension, Michel Platini ne peut pas prendre part à la campagne pour l’élection du nouveau président de la FIFA, dont il figurait pourtant parmi les grands favoris.Parmi les autre candidats au poste de président de la FIFA figurent le prince Ali Ben Al Hussein, le président de la fédération libérienne de football Musa Bility, le diplomate français Jérôme Champagne, le numéro 2 de l’UEFA Gianni Infantino, le cheikh Salman ben Ebrahim Al-Khalifa et l’homme politique sud-africain Tokyo Sexwale.