Scandale du dopage : le Kremlin qualifie d’«infondées» les accusations de l'AMA

L’athlétisme est plongé à son tour dans un scandale de corruption. Des responsables de la Fédération internationale sont accusés d’avoir étouffé des cas de dopage en échange d’argent.

  • Interrogé par RT, Paul Dimeo, professeur chargé de cours en études du sport à l’Université de Stirling, a jugé d’illégal, mais aussi d’injuste, de sanctionner ainsi tout un pays. «De plus, il sera difficile sur le plan juridique de sanctionner tous ceux qui n’ont pas été contrôlés positif», a-t-il avancé.

    Selon le directeur du centre de neuroéthique d’Oxford Julian Savulescu, la Russie n’est pas le seul pays impliqué dans le scandale du dopage. «La Russie concentre aujourd’hui toute l’attention, mais le fait de présenter la Russie comme étant le seul pays impliqué dans cette affaire n’est pas la solution pour faire face à ce problème dans le sport».

  • Pour le moment, aucune preuve sur le recours au dopage par des sportifs russes n’a été présentée et tous les accusations sont rhétoriques, a annoncé mardi le secrétaire de presse du président de la Russie Dmitri Peskov.

    «Si on émet des accusations, elles doivent être soutenues par des preuves. Aussi longtemps qu’aucune preuve n’a été présentée, il est difficile d’agir face à ces accusations qui semblent être assez infondées», a-t-il expliqué.

  • La commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a recommandé au Comité international olympique de ne pas accepter les demandes du Comité olympique russe jusqu’à ce que la Fédération russe d’athlétisme ne se plie aux critères de l’AMA.

    La Commission a également préconisé de priver de licence le laboratoire d’analyse du dopage de Moscou et de licencier son directeur Grigory Rodchenkov. Les membres de la Commission ont mené de nombreuses interviews, étudié la conduite de nombreux sportifs et responsables et compulsés des centaines de documents, lit-on dans le même rapport.

  • Le journaliste d’investigation Tony Gosling a trouvé singulier que le rapport ne se concentre que sur la Russie. «Il semble que la Russie est le seul endroit au monde où il peut y avoir de la corruption, alors que de l’autre côté l’Occident lève ses mains en l’air en disant que rien de tel n’arrive ici», a expliqué le journaliste en qualifiant ce fait d’«absurde».

    D’après Tony Gosling, les auteurs du rapport n’ont pas commencé à enquêter partout dans le monde, comme ce qui a été préconisé auparavant. «Je crois qu’il sera très difficile de le faire jusqu’à avoir une sorte d’investigation indépendante de la Fédération internationale

  • Les «accusations» de dopage et de corruption à l’égard de la Russie contenues dans le rapport de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sont «infondées» a déclaré le numéro 2 de l’Agence russe antidopage Nikita Kamaïev.

    «Concernant la destruction des échantillons (pour le contrôle antidopage), je ne vois rien de probant dans le rapport mais seulement des déclarations étayées par aucune preuve», a déclaré Nikita  Kamaïev. «Même chose pour les accusations de pots-de-vin payés par les sportifs. Toutes ces accusations sont infondées» a-t-il conclu.

  • Le Président de l’IAAF, Sebastian Coe, donne à la Russie jusqu’à la fin de la semaine pour répondre au rapport de dopage.

Le rapport de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) estime dans son rapport que la Russie doit être suspendue de l’athlétisme mondial en raison d’une fraude présumée au dopage.

La Russie et le Kenya étaient particulièrement dans le viseur de la Commission qui vient de publier ce rapport. L’AMA recommande ainsi la suspension à vie de cinq athlètes russes dont la championne olympique en titre du 800 m.

Le Ministre russe des Sports, Vitali Moutko, n’a pas tardé à réagir. Selon lui, la commission de l’AMA n’a pas le droit de suspendre qui que ce soit juridiquement : «La commission créée par l’AMA a terminé son travail et a publié un document qui décrit certaines choses et rend des conclusions et certaines recommandations . Ne mélangez pas ces choses, la commission ne peut pas suspendre personne. Nous publierons notre déclaration sur les résultats de la conférence de nouvelles». Le ministère ajoute également que cette décision est «politiquement motivée». Cependant Vitali Moutko s’est dit prêt à sévir : «Nous punirons toutes les personnes coupables si ce rapport nous fournit les faits concrets».

Interpol va coordonner une enquête mondiale pilotée par la France, à la suite de la publication du rapport. Lors de ses investigations, l’AMA avait déjà demandé l’assistance de l’unité de lutte antidopage de l’organisation internationale de coopération policière, basée à Lyon. Dans le cadre de cette opération, baptisée Augeas, Interpol travaille maintenant avec ses pays membres susceptibles d’être concernés par l’enquête, notamment Singapour.

Toute cette affaire était partie d’un système de chantage organisé pour enterrer des accusations de dopage visant des athlètes. En echange, des sommes allant parfois jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros étaient demandées.

L’AMA avait alors lancé, en janvier dernier, une commission d’enquête indépendante. La justice française s’était aussi penchée sur l’affaire et avait mis en examen Lamine Diack, président de l’IAAF (Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme), soupçonné de corruption passive.

 

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