Saakachvili : un gouvernement parallèle s’approprie la moitié des revenus de l’Ukraine

L’ancien président géorgien et actuel gouverneur de la ville ukrainienne d’Odessa, accusé de corruption en Géorgie, a appelé à des changements radicaux du système politique du pays, où des «politiciens de l’ombre» saccagent le budget de l’Etat.

«En Ukraine, il y a un gouvernement fantôme, et des décisions majeures sont prises par des acteurs de l’ombre. Les entreprises publiques font des milliards de dollars de profit, dont l’Etat n’en voit pas la couleur, mais qui finissent dans les poches de ce pouvoir politique parallèle», a déclaré Mikhaïl Saakachvili dans une interview au quotidien ukrainien Vissoki Zamok.D’après le responsable, même si ce problème existait déjà avant le changement de pouvoir de l’hiver 2014, il n’a fait que prendre plus d’ampleur avec les dirigeants actuels, de nouveaux schémas de corruption s’étant établis au sein du gouvernement de Kiev. «Après la révolution [changement du gouvernement], l’économie de l’ombre a augmenté de 32% à 48%. C’est une catastrophe !» a regretté le gouverneur.

La seule solution à ce problème, pour Mikhaïl Saakachvili, est le changement radical de la politique du gouvernement ukrainien et «l’élimination complète de ce système parallèle». Cependant, loin de s’approcher de ce problème, le gouvernement du Premier ministre actuel Arseny Iatseniouk éprouve bien des difficultés à faire face à la crise économique en Ukraine, ce qui lui a couté le soutien du peuple, a estimé l’ancien président géorgien.

«Ils affirment avoir effectué des réformes, mais augmenter les tarifs n’est pas une réforme, c’est admettre la réalité qu’il n’y a pas d’argent dans le budget. Les réformes, c’est un peu autre chose», a noté Mikhaïl Saakachvili.

Le parti d’Arseny Iatseniouk «Front populaire» n’a pas participé aux élections, une décision que les experts ukrainiens ont lié à la forte baisse de la cote de son gouvernement suite à un nombre de mesures peu populaires incluant des coupes dans les dépenses sociales.

Dans sa diatribe envers le pouvoir politique en place, Saakachvili dénonce des maux qui lui sont reprochés dans son pays d’origine : en 2014, il a été accusé de détournement de fonds et d’abus de pouvoir par la cour de Tbilissi et est depuis recherché au niveau international. En février 2015, la Géorgie a demandé l’extradition de Sakashvili, mais les autorités ukrainiennes l’ont rejetée.

 

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