Revalorisation de l’oral et utilisation des supports audio en classe Par Fatima Aït Khaldoun

Les améliorations introduites concernant les programmes scolaires permettront de constater des changements, non pas relatifs aux matières et à leur volume horaire, mais dans la méthode d’enseignement.

Ceci pour garantir une cohérence entre les programmes des différents cycles et de former, à la fin du cycle ciblé, des élèves respectueux des valeurs algériennes, bons locuteurs, bons auditeurs…» C’est ce que nous explique Mina Tounsi, conceptrice à la Commission nationale des programmes (CNP).

Les contenus des programmes d’enseignement doivent définir les savoirs qui structurent la matière et lui assurent sa cohésion interne ainsi que les notions, concepts, principes structurants et la présentation fonctionnelle de la discipline fondée sur sa contribution à installer des compétences de vie.

La nouvelle approche prônée par les concepteurs du programme table sur un apprentissage pouvant rompre avec la logique à prédominance de la mémorisation et la restitution «pour investir une dynamique qui traverse les disciplines par des méthodes, des actions et des attitudes», explique l’experte. Cette approche a pour but de faire converger les programmes d’enseignement vers le destinataire unique, l’élève. «L’élève doit rester la cible et l’acteur de cet apprentissage», insiste Mme Tounsi.

Et d’ajouter : «Cette convergence s’appuie sur des thèmes transversaux, autrement dit des thèmes qui s’adressent à l’élève, dans plusieurs matières.» Mme Tounsi cite l’exemple du cours sur la «malbouffe» destiné aux élèves de 1re année moyenne. «Le thème peut être présenté sous forme de texte pour le cours de langue française.

Le même sujet est conçu autrement en sciences naturelles, avec les cours sur le système digestif et les valeurs nutritives des aliments, en histoire, ce thème est abordé en parlant du début de la culture céréalière…», cite la spécialiste à titre illustratif, précisant que l’objectif recherché est l’éducation et la prévention avec la formation à la santé, à la citoyenneté, à l’environnement, avec le geste et les réflexes à privilégier dans la vie quotidienne. Il y a lieu de citer l’exemple des «risques majeurs» abordé en thème avec comme principal objectif d’inculquer les gestes qui sauvent aux enfants appelés à vivre avec le risque sismique que connaît notre région, explique Mme Tounsi.

Dans l’enseignement moyen, plusieurs thèmes transversaux sont prévus, tels que la citoyenneté, le respect des symboles de la composante identitaire, le rôle des institutions de l’Etat, le civisme…

Les concepteurs de ces programmes soutiennent : «Les nouveaux programmes ont l’avantage de poser et penser l’école comme une totalité, en termes de savoir, donc des connaissances, mais aussi de savoir-faire à dominante cognitive et socioconstructiviste (savoir problématiser, déduire, induire, synthétiser, extrapoler, généraliser, imaginer, débattre, contredire, gérer des conflits, travailler collectivement…) ainsi que des ‘‘savoir-être et savoir-devenir’’, du point de vue identitaire et identificatoire, en tant que produit d’un long processus historique, de mise en contenu individuel et collectif (attitudes et comportements), dans la pluralité des parcours culturels de ce pays.»

L’élève, cible et acteur

Entre autres «changements» à introduire à la rentrée, la «revalorisation» de l’oral dans l’apprentissage des langues (nationales ou étrangères). Mme Tounsi explique que la nouvelle approche offre une modernisation des méthodes d’apprentissage en donnant une importance à l’oral pour assurer une bonne locution et une meilleure prononciation aux apprenants dans toutes les langues enseignées. Des supports audio seront utilisés, annonce la même spécialiste.

Elle explique que l’oral ne sera pas pris en compte dans les épreuves de compositions et d’examen. La nouvelle approche ne donnera ses fruits qu’avec une maîtrise parfaite par l’enseignant qui sera doté, en plus du programme et du manuel, de documents d’accompagnement.

La CNP a mis en place, dès le début de l’année 2015, un plan national de formation, en trois phases, en direction des inspecteurs démultiplicateurs à l’échelle de toutes les circonscriptions de la wilaya. L’ordre de priorités concerne : les enseignant(e)s de 1re et 2e années de l’école primaire, les enseignants de 1re année moyenne ; les chefs d’établissement des cycles primaire et moyen.

«En parallèle, des formations plus pointues ont été lancées sur des thématiques, relevant de la didactique des mathématiques au primaire, l’évaluation des acquis scolaires, la pédagogie de l’erreur, le montage des anthologies littéraires scolaires (arabe, tamazight, français), la médiation en milieu scolaire, le préscolaire, le pilotage des établissements scolaires, l’interdisciplinarité dans les nouveaux programmes, les projets de wilaya, le learning, la conception des manuels scolaires, la lecture dans le Monde arabe, le théâtre scolaire», explique-t-on au ministère de l’Education nationale.

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