Rencontre entre Barack Obama et Benjamin Netanyahou, cap sur une aide militaire renforcée

C’est la première fois que les chefs d’Etat se rencontrent depuis l’accord sur le nucléaire iranien. A Washington, les deux hommes placeront leur rencontre sous le signe de l’aide militaire et tenteront d’oublier surtout leurs désaccords.

Benjamin Netanyahou n’avait jamais caché son hostilité à l’accord signé en juillet dernier.

Une aide militaire substantielle

Les deux pays alliés devraient se mettre d’accord sur le montant de la future aide militaire américaine à l’Etat hébreu. Les Etats-Unis financent environ 20% du budget de la défense israélien, soit 3 milliards de dollars par an. Mais le montant de cette aide devrait progresser.

Barack Obama s’est dit également prêt à signer un nouvel accord de 10 ans. Toutefois ce nouvel accord ne devrait pas être finalisé lors de ce sommet Obama-Netanyahu et ne prendra effet après l’expiration de l’accord actuel en 2017.

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Les discussions porteront également autour d’accords d’armements d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. Sur ce plan, Israël chercherait ainsi à obtenir plus d’avions de combat ultra-modernes F-35, réputés capables de tromper les missiles antiaériens S-300 que l’Iran devrait recevoir de Russie. Pour l’instant, Israël a commandé 33 de ces appareils, dont les premiers devraient être livrés en 2016.

Israël et Washington discutent également de la vente d’avion V-22 Osprey. Cet appareil hybride entre l’avion et l’hélicoptère est idéal pour des opérations commandos, comme celles qu’Israël aurait dans ses plans pour intervenir éventuellement contre des installations nucléaires iraniennes.

L’aide militaire américaine à Israël a la particularité de pouvoir être utilisée par l’Etat hébreu, à hauteur du quart environ, pour acheter des armements à ses propres industries. Ce coup de pouce décisif à l’industrie israélienne de la défense lui a permis de se hisser dans les 10 premiers fournisseurs d’armes mondiaux. Quoi qu’il en soit, l’aide militaire à Israël devrait représenter en 2016 un peu plus de la moitié de toutes les aides militaires accordées par les Etats-Unis.

Faire passer la pilule amère du deal iranien

L’accord entre l’Iran et six puissances mondiales, dont la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les États-Unis, vise à surveiller ses activités nucléaires sur une période de 12 ans. En échange, les sanctions économiques, qui ont longtemps paralysé son économie, avaient été levées.

Cet accord, que Benjamin Netanyahu a décrit l’accord comme une «erreur historique», ouvrirait la voie, selon lui, à la production d’armes nucléaires pour Téhéran. De plus, la levée des sanctions économiques permettraient à l’Iran, selon l’analyse israélienne, de pouvoir financer les conflits régionaux. Or Barack Obama s’est toujours déclaré en faveur de cet accord avec l’Iran.

Lors de cette rencontre, les deux hommes devront essayer ainsi d’oublier leurs désaccords. Car c’est de notoriété publique, Barack Obama et Benjamin Netanyahou ne s’entendent guère. Cependant la Maison-Blanche, par la voie de son porte-parole a tenté d’atténuer la portée de cette mésentente: « Les sentiments personnels ne sont pas aussi importants que leur capacité à travailler ensemble pour faire avancer les intérêts de la sécurité nationale des deux pays qu’ils dirigent» a ainsi déclaré Josh Earnest, le porte-parole de la Maison Blanche.Les relations israélo-américaines ont aussi récemment pris un coup après que les médias aient déterré les commentaires peu amènes de Ran Baratz, directeur de la communication de Benjamin Netanyahou, qui a accusé  Barack Obama d’antisémitisme ou qui a attribué un «âge mental» de 12 ans au Secrétaire d’Etat américain John Kerry.

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