Le Département de la Défense américaine (DOD) va recevoir 5 millions de dollars destinés à être distribués aux civils irakiens touchés par des frappes comme «paiement de compensation». Officiellement, le Pentagone n’admet pas ces pertes humaines.
Un accord sur le budget de la défense adopté par la Chambre la semaine dernière, dans le cadre du programme d’intervention d’urgence (CERP – Commanders’ Emergency Response Program), permet l’octroi de cet argent.
Cette forme de «paiement de compensation» a été mise en œuvre tout d’abord en Irak courant 2004, puis en Afghanistan. Des commandants américains ont alors reçu six milliards de dollars pour financer des projets humanitaires à l’échelle locale, afin de s’attirer la sympathie des populations autochtones et stabiliser la situation sur place.
Les compensations pour les dommages causés par les forces américaines sont prélevées directement depuis ces fonds. L’hôpital de Médecins sans Frontières bombardé par les avions américains en octobre en est le dernier exemple.
Les Etats-Unis ont effectué plus de 3 500 frappes en Irak et 2 500 en Syrie dans le cadre de sa campagne contre le groupe terroriste Daesh. Washington a reconnu que les raids perpétrés en novembre dernier en Syrie avaient «probablement causé des victimes parmi les non-combattants». Cependant il n’avait déploré aucune perte civile liée aux frappes américaines en Irak. Plusieurs enquêtes du DOD sont ouvertes concernant cette affaire.
Un génocide a été dénoncé le 3 juin, lorsqu’une usine à Hawija, en Irak, soupçonnée par les Américains de produire des engins explosifs, a été atteinte par des tirs. Des habitants ont confié à Al Jazeera et àReuters que plus de 70 civils ont été tués dans cette attaque.