« Marche pour nos vies »: plus d’un million de personnes dans les rues américaines contre les armes à feu

Plus d’un million de personnes, dont de nombreux jeunes, sont descendues ce samedi 24 mars dans la rue dans plusieurs villes des Etats-Unis, pour une manifestation historique contre les armes à feu après la tuerie du lycée de Parkland qui a fait 17 morts.

D’origine spontanée, cette initiative est devenue la plus grande manifestation contre les armes de l’histoire des Etats-Unis.

« Vous les élus, représentez la population ou partez! », a lancé Cameron Kasky, un lycéen de 17 ans ayant survécu au massacre, à la marée humaine de quelque 800.000 personnes rassemblée dans les avenues entre la Maison Blanche et le Capitole à Washington, selon les organisateurs cités par NBC.

A New York, ils étaient 175.000 dans les rues, selon le maire Bill de Blasio. Et plus de 800 marches se sont déroulées dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, les jeunes comme force d’impulsion.

« Plus jamais ça! » était le mot d’ordre fédérant ces adultes et adolescents, exaspérés par la répétition des fusillades dans les écoles. Oscillant entre recueillement et revendications politiques, ils ont affiché une détermination tournée vers l’avenir.

Cristallisant cette émotion, la petite fille de Martin Luther King, âgée de seulement 9 ans, a lancé un appel vibrant, suscitant l’admiration des manifestants. S’inspirant du célèbre discours de son grand-père, Yolanda Renee King a lancé: « Je fais un rêve dans lequel trop c’est trop. Il ne devrait pas y avoir d’armes dans ce monde ».

L’événement national, baptisé « March for Our Lives » (« Marchons pour nos vies »), est une réaction au massacre le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride.

D’origine spontanée, cette initiative est devenue la plus grande manifestation contre les armes de l’histoire des Etats-Unis.

« Rangez-vous de notre côté ou gare aux électeurs qui se profilent! », a mis en garde Cameron Kasky, un élève ayant survécu à la tuerie.

Des centaines de marches se sont déroulées dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, les jeunes comme force d’impulsion.

A New York, Atlanta, Chicago, Dallas, Houston, St. Paul Nashville, Seattle ou Los Angeles mais aussi notamment à Londres, Montréal, Ottawa ou Edimbourg, les habitants sont sortis en nombre.

4 minutes 30 de silence sur scène

Ils ont crié leur frustration, alimentée par l’inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes.

« Faisons primer les USA sur la NRA », a lancé à Washington David Hogg, un lycéen devenu l’un des porte-voix du mouvement, en appelant à se mobiliser dans les urnes.

La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d’expression.

Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé psychologiquement dans la ville de Parkland a soudé des lycéens s’identifiant comme « survivants »: depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.

« Si vous tendez l’oreille, vous pouvez entendre que les personnes au pouvoir tremblent », a insisté David Hogg. « Nous allons en faire une question de vote, dans chaque élection, dans chaque Etat, dans chaque ville ».

Dans un autre moment fort à Washington, Emma Gonzalez, une lycéenne rescapée des tirs à Parkland, a rendu un hommage bouleversant à ses camarades disparus. La lycéenne a ensuite conservé le silence durant quatre minutes et demi sur scène.

Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la « génération mass shooting » ou la « génération Columbine », du nom d’une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.

Ces jeunes ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis. Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d’armer leurs enseignants.

« Nous sommes les gens qui ont peur d’aller à l’école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains », a rappelé Lauren Tilley, 17 ans, venue spécialement de Californie pour l’événement.

À 11 ans, Naomi Wadler a sans doute livré le discours le plus commenté sur les réseaux sociaux. La jeune fille a été choisie pour parler sur la scène de Washington, aux côtés des survivants de Parkland, après avoir organisé une manifestation anti armes à feu dans son école d’Alexandria en Virginie, le 14 mars dernier. « Je suis ici pour reconnaître et représenter les filles afro-américaines dont les histoires ne font pas la première page des journaux nationaux. Je représente les femmes afro-américaines victimes de la violence armée, qui ne sont que des statistiques au lieu de belles filles dynamiques et pleines de potentiel. » a-t-elle déclaré.

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