Les Professeurs Agrégés : les mal-aimés du Supérieur .. Par Samar Miled

Avez-vous déjà vu… un ministère amputer les salaires de ses fonctionnaires en guise de récompense ?

Maintenant oui !

C’est hélas , la catastrophe qui s’abat sur les professeurs universitaires agrégés, dont le seul tort aura été de réussir un concours des plus sélectifs – en danger d’extinction d’ailleurs – , pour se retrouver au bout de plusieurs années d’effort et de dur labeur, privés de leur droit à la stabilité financière, chose toute simple dont jouissent tous les fonctionnaires du secteur public : un salaire fixe, et des primes qui viennent arrondir leurs fins de mois – ou pas.

Au lieu de célébrer, les professeurs universitaires agrégés promus il y a quelques mois, regrettent un avancement de grade qui leur coûte le quart de leur salaire. Les sommes retranchées varient entre 300 et 500 dinars, en fonction du grade de l’enseignant et de son rectorat.

Rappelons également, qu’outre ces cas exceptionnels, en janvier 2017, tous les salaires des agrégés ont été amputés de la dite « prime particulière », qui leur a été versée en octobre 2016. Le ministère a commis une erreur paraît-il, et cette prime alléchante concernerait uniquement les professeurs Détachés de l’Enseignement Secondaire (leur syndicat ne chôme pas, et tous leurs droits sont garantis).

Dernier point mais pas le moindre, cela fera plus d’un an qu’on promet aux agrégés la comptabilisation des heures supplémentaires qu’ils assurent au sein de leurs établissements respectifs, ainsi que le versement des primes d’ancienneté. Des promesses et le néant.

En réponse aux réclamations des professeurs qui ont décidé d’entrer en grève administrative, le ministre de l’Enseignement Supérieur évoque des erreurs de gestion et des lenteurs administratives, et appelle les enseignants à prendre leur mal en patience…

Excellente solution! Quand le ministère se trompe, l’enseignant applaudit !

Amis agrégés, après le conseil de perlimpinpin de Monsieur Khalbous, je n’ai plus grand- chose à vous proposer, si ce n’est une ou deux recommandations :

1) Positivez : un salaire mutilé à la veille de la fête de l’Aïd vous permet de défier la société de consommation, et d’apprendre à vos enfants à retrouver leur paix intérieure sans chichis.

2) Réfléchissez à deux fois avant de demander un crédit bancaire : la foudre du ministère attaque inopinément.

3) Habitez chez vos parents : louer est un luxe que vous ne pouvez pas vous offrir ; pas quand vous êtes payés à l’aveuglette.

4) N’épousez surtout pas un(e) collègue agrégé(e) ! Dommages collatéraux en cas de sauts d’humeur du ministère.

5) Enfin, profitez des vacances d’été modestement, et n’oubliez pas que l’argent ne fait pas le bonheur.

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