Les pays du Maghreb face à l’intensification des défis-conférence‏ : Par Lamine Ghanmi

Maghreb News- Lamine Ghanmi

La lutte contre le terrorisme Jihadiste pourrait forcer les gouvernements du Maghreb à coopérer pour en faire face et redécouvrir les fruits de leur coopération et les encourager a renouer avec les efforts collectifs pour sortir la construction de l’Union du Maghreb Arabe de son ensablement.

Certains de ses pays membres pourraient disparaitre si chaque état maghrebin continue sur son particularisme alors que les défis de la région s’intensifient emportant les certitudes des états—tel est le débat lancé lundi lors d’une conférence organisée par le centre de la Ligue arabe à Tunis et deux think tanks du Maghreb sous le titre « Congrès du développement soutenu et la sécurité nationale dans les pays du Maghreb Arabe »

«La région est devenue une des plus dangereuses régions du monde. Face aux menaces, des pays de la région pourraient être menacés dans leur existence nationale,» a estime le chercheur marocain Abbas Abou Ghanem

Abou Ghanem a énuméré les défis et dangers qui planent sur la région et ses pays comme la désintégration de l’unité sociale et la transformation de revendications culturelles en revendications politiques et l’affaiblissement de la fidélité et la loyauté envers les états.

Le Maghreb et ses pays membres ont dilapidé des éléments précieux du capital moral de la région et sont appelé à dépassé l’ancienne dimension stratégique et idéelle de la région pour en bâtir de nouveaux fondements pour recouvrir la loyauté des citoyens de la région

L’ancien général de l’armée tunisienne Mohamed Meddeb a fait écho à la voix prémonitoire de l’analyste marocain en appelant l’auditoire à prêter attention à ces menaces en se demandant : »Qui aurait imaginé en 1990 que l’Irak serait en son état actuel ou en 2000 aurait pensé que la Syrie serait ou elle est maintenant».

Pour l’historien et universitaire mauritanien Mohamadou Mohamed Amine l’Union du Maghreb s’est enlisé dans une crise profonde car ses premiers leaders n’ont pas pu se réunir depuis  plus de deux décades  en appelant de ses vœux à le poids d’ »un discours lourd et d’une réalité misérable ».

La conférence, co-organisée par l’Institut Maghrébin de Recherches et Etudes Stratégiques de Libye et l’Institution Arabo-africaine des Etudes Stratégiques –Ibn Roch de Tunisie, s’est poursuivie pour deux journées sur des thèmes sur les leviers de la construction du Maghreb et les obstacles devant son progrès

Pour l’universitaire marocain et chercheur dans le domaine de l’éducation, les premiers pas de coopération dans l’éducation seraient les jalons pour bâtir sur des bases solides l’avenir du Maghreb car l’éducation est sensé mener à un changement de la vie des populations et leurs socioéconomiques développements

Le Maghreb arabe est africain, méditerranéen et atlantique. Il est arabe, mais

son dénominateur commun fut berbère. Il fut animiste, chrétien et panthéiste.

L’islam arriva très vite, et érigea la première structure sacrée, la mosquée-université de Kairouan (Tunisie),qui convertit le site en ville sainte, au même titre que Fès (Maroc) et Tombouctou (Mali). L’islam, qui vient d’Arabie, fait de sorte que tous les habitants soient dénommés arabes et, par le fait même de l’islamisation.

 C’est ce même islam, comme civilisation, qui s’est enraciné pendant huit siècles au cœur d’Al-Andalous – l’Espagne d’alors.

Mais le Maghreb que nous connaissons aujourd’hui,géopolitique, national, étatique, n’était pas encore né.

Il faut attendre les expéditions coloniales (françaises, italiennes, espagnoles) qui, arrivées sur ces terres, les occupent pour créer « la colonie ».

Le fait colonial, avec les colons de la métropole, sans annexion ni assimila-

L’institution coloniale impose en outre sa loi, sa religion, sa narration de l’histoire, ses systèmes d’enseignement et un statut spécial pour

tous les habitants.

 Les économies créées sont fondamentalement agricoles et d’extraction, et le commerce est généralement contrôlé par les colons.

On ne pourrait pas comprendre le Maghreb d’aujourd’hui, et moins encore faire des comparaisons, sans tenir compte des données de l’époque coloniale et des différentes modalités ayant conduit aux indépendances, toutes survenues après la Seconde guerre mondiale.

Ce cheminement historique se reflète dans le débat sur l’identité culturelle et religieuse et pèse sur la coexistence entre les cultures, les langues et les variances religieuses qui s’ils seraient mal-maitrisés pourraient compliquer plus les défis de la région.

« La pluralité des langues, des ethnies et des  religions est un élément de richesse de la région, » a expliqué l’historien et journaliste Kamel Ben Younes

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