L’échec de la présidence de Trump, par Robert Parry

Rapport spécial : après son élection, Donald Trump avait un chemin étroit vers une présidence de transformation, mais cela nécessitait de briser l’emprise des néoconservateurs sur la politique étrangère des États-Unis et de dire la vérité aux citoyens américains. Trump a déjà échoué, selon Robert Parry.

Le jalon des 100 jours est peut être un repère artificiel pour un président américain. Évidemment, bien des événements peuvent se produire dans les 1 361 jours restants d’un mandat de quatre ans. Mais les décisions de Donald Trump dans ses trois premiers mois l’ont placé sur un chemin presque irréversible vers l’échec.

Le président Donald Trump prêtant serment le 20 janvier 2017. (copie d’écran de Whitehouse.gov)

Il semble maintenant n’être guère plus qu’un Républicain traditionnel, avec un zeste de vulgarité kardashienne en plus, une star de la télé-réalité qui lit grossièrement un script néocon qui aurait pu être écrit pour plusieurs de ses rivaux républicains, sinon qu’il débite son texte avec une grammaire plus défaillante et un vocabulaire limité, une préférence pour les mots imprécis tels que « beau » et « triste ».

Trump a également la mine d’un arnaqueur. Il s’est vendu comme un populiste qui voulait se battre pour les Américains oubliés, mais il suit des politiques nationales visant à rassurer ses amis super-riches tout en affligeant ses partisans à cols bleus les plus fidèles.

Il promet un paquet fiscal qui se traduira par d’énormes réductions pour les gens déjà aisés, il a soutenu un plan républicain de santé qui va laisser 24 millions d’Américains sans assurance mais a économisé des milliards pour des milliardaires ; il semble avoir oublié son plan d’infrastructure de mille milliards de dollars, bien qu’il continue de faire la promotion de son «magnifique» mur le long de toute la frontière avec le Mexique et son intimidation des entreprises américaines pour qu’elles cessent de délocaliser des emplois a été plus spectaculaire que sérieuse.

Sur le front de la politique étrangère, Trump a rompu sa promesse de s’éloigner d’une guerre sans fin et d’une confrontation inutile – et d’éviter son coût extraordinaire en sang et en argent. Après des mois à se faire taper sur les doigts par les médias mainstream à propos du Russie-gate, Trump a mis sa queue entre les jambes et il est devenu un toutou du dogme néocon. Il lèche aussi la main d’Israël et de l’Arabie saoudite, lui et son équipe continuant à répéter le mantra israélo-saoudien préféré: « L’Iran est le principal sponsor du terrorisme ».

Son administration aussi blâme l’Iran, et pas Israël, ni l’Arabie saoudite ni même les États-Unis, pour l’instabilité au Moyen-Orient. Mais c’est bien le président George W. Bush et ses conseillers néocons qui ont conçu l’invasion désastreuse de l’Irak avec le soutien israélien ; c’est le président Barack Obama et la secrétaire d’État Hillary Clinton qui ont poussé au « changement de régime » en Libye et en Syrie, une autre priorité israélo-saoudienne ; ce sont l’Arabie saoudite et ses alliés des États du Golfe qui ont armé Al-Qaïda, l’État Islamique et d’autres groupes terroristes sunnites ; c’est Israël qui persécute depuis des générations la population palestinienne autochtone et qui a envahi le Liban, parmi d’autres pays voisins.

En dépit de ses manques, l’Iran s’est, en règle générale, opposé à ces opérations et participe maintenant à des opérations militaires pour combattre les militants de l’État Islamique et d’Al-Qaïda en Irak et en Syrie. Pourtant, Trump s’est conformé à une vision inversée du Moyen-Orient que toutes les «personnes importantes» du Washington officiel pensent vraie, tout est de la faute de l’Iran, sauf, bien sûr, ce dont on peut rendre la Russie responsable.
Trump comme sociopathe
Sous la pression intense des élites démocrates et républicaines et face à une hystérie poussée par la communauté du renseignement concernant de vagues liens entre certains de ses conseillers et Moscou, Trump a cédé sur son engagement d’améliorer les relations avec la Russie, préférant intensifier la rhétorique et les menaces.

Le président Donald Trump accueille le président chinois Xi Jinping à un dîner d’État lors de son sommet à Mar-a-Lago, en Floride, le 6 avril 2017. (copie d’écran de Whitehouse.gov)

Trump a eu sa petite tape de récompense de la part des officiels de Washington pour avoir tiré 59 missiles Tomahawk en Syrie le 6 avril, avant que toute évaluation sérieuse de cette attaque avec emploi d’ armes chimiques dans le nord de la Syrie ait pu être menée, une action adorée par Hillary Clinton et par la classe des commentateurs officiels de Washington, dominés par les néocons.

Trump a régalé Maria Bartiromo de Fox Business Network avec le récit de la façon dont il a révélé la frappe de missiles au président chinois Xi Jinping, lors d’une visite d’État dans son domaine de Mar-a-Lago, donnant ainsi l’impression qu’il pourrait être tout aussi imprudent pour attaquer la Corée du Nord. Trump a déclaré qu’il a annoncé la nouvelle devant « le plus beau morceau de gâteau au chocolat que vous ayez jamais vu », ce qui lui a permis de mesurer le choc sur le visage de Xi.

« J’ai dit : ‘Monsieur le Président, permettez-moi de vous expliquer quelque chose’ – c’était pendant le dessert – ‘nous venons de tirer 59 missiles’ – tous ont atteint leur but d’ailleurs, incroyable, à partir de, vous savez, des centaines de kilomètres, tous ont atteint leur but, c’est stupéfiant » , a déclaré Trump.

« Et lui [Xi] mangeait son gâteau. Et il se taisait », poursuivit Trump, ajoutant que le président chinois s’était tû pendant 10 secondes avant de demander à son interprète de répéter ce que Trump avait dit. Trump s’est vraiment délecté de ce moment, bien qu’un certain nombre de missiles Tomahawk, semble-t-il, aient manqué la base aérienne syrienne ciblée et aient touché un village voisin, tuant neuf civils dont quatre enfants,d’après les médias syriens.

Même si Trump a insisté sur le fait que Xi a approuvé l’attaque, son comportement de sociopathe a fort probablement confirmé à Xi que Trump est vraiment aussi déraisonnable et dangereux que beaucoup de critiques l’avaient dit.

Trump semble prendre plaisir à voir une expression choquée sur le visage des gens. On m’a dit qu’il avait expliqué à un associé que l’un de ses plaisirs en saisissant les femmes par « la chatte » était de voir leur réaction abasourdie, ce qui est cohérent avec sa vantardise avec Billy Bush de « Access Hollywood », selon laquelle les femmes sont incapables de refuser à cause de son statut de star. « Quand tu es une star… tu peux faire n’importe quoi », a déclaré Trump. « Prends-les par la chatte. Tu peux faire n’importe quoi. »

Trump est plus respectueux – et obéissant – avec les hommes qui ont vraiment de l’argent. La tête a dû lui tourner lorsque Sheldon Adelson, l’un des défenseurs les plus dévoués d’Israël, qui a publiquement suggéré de lâcher une bombe nucléaire sur l’Iran pour contraindre son gouvernement à faire ce que veut Israël, a donné la somme record de 5 millions de dollars pour les festivités de l’investiture.

En effet, ce que nous avons appris au sujet de Trump au cours des 100 premiers jours, c’est que c’est un narcissique instable et susceptible, qui fait des fixations sur la moindre vexation et apprécie les signes tangibles d’éloge et d’approbation. La campagne de Clinton avait raison au moins sur une chose : l’ego fragile de Trump, qui a le contrôle de l’arsenal nucléaire américain, met en péril l’avenir de l’humanité.

Ce qui accroît ce danger, c’est que Trump semble penser que son comportement erratique est un plus, sans se rendre compte qu’il y a des limites à ce qu’un fou peut faire sans conséquences, même en posant nerveusement le doigt sur le bouton nucléaire. À un moment donné, l’un des bluffs cinglés de Trump sera relevé et il n’aura plus alors qu’à prouver qu’il est, véritablement, un fou.

Espoir perdu

Ce n’est pas que ces critiques soient tellement surprenantes, mais il y avait l’espoir, après cette élection-surprise, que cette figure irascible et arrogante pourrait au moins avoir la carrure de s’opposer aux orthodoxies de la politique étrangère néo-conservatrice officielle de Washington, et de contester la domination israélo-saoudienne sur la politique moyen-orientale des États-Unis.

Le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lors d’une conférence de presse conjointe le 15 février 2017. (copie d’écran de Whitehouse.gov)

On pensait que Trump était un fils de pute égocentrique, mais que cette personnalité pourrait l’aider à résister aux pressions des élites de Washington et ainsi à éviter une nouvelle guerre froide, dangereuse et coûteuse, avec la Russie. La coopération avec la Russie donnait également la perspective de mettre fin aux guerres interminables de ses prédécesseurs immédiats.

Quelques supporters de Trump m’ont dit que peut-être quelqu’un comme lui était le seul espoir concret de briser les orthodoxies qui avaient fini par figer la pensée officielle de Washington. Ces partisans pleins d’espoir le voyaient comme un bouffon grossier, oui, mais peut-être aussi comme quelqu’un qui ne se soucierait pas de ce qu’on dirait de lui sur CNN ou dans le New York Times ou lors d’une conférence à la Brookings Institution, quelqu’un qui était assez hétérodoxe pour y aller à la masse dans le bloc du groupe officiel, laissant passer finalement une lumière salutaire de pensée fraîche.

Mais même si c’était le cas – si Trump était cette personne – il a dû faire face à des obstacles très difficiles, y compris le fait bien réel que le groupe de réflexion néocon s’est incrusté profondément dans les fondations de l’élite américaine, et s’est élargi depuis sa base initiale du Parti républicain jusqu’à contrôler effectivement les Démocrates nationaux, bien que les Démocrates préfèrent à « néoconservateur » d’autres étiquettes telles que « libéral » ou « partisan des interventions humanitaires » avec une différence plus sémantique que substantielle.
Pour Trump, le consensus officiel de la politique étrangère de Washington signifiait qu’il y avait peu de personnes accréditées qui pouvaient l’aider à briser le moule – et à gagner la confirmation du Sénat. Trump était obligé de chercher des personnes en dehors de l’establishment traditionnel, et de telles personnes se trouveraient prises dans un processus d’examen agressif, à la recherche du moindre faux-pas pour les disqualifier. Et les quelques personnes qui pourraient survivre à cette épreuve se retrouveraient eux-mêmes dans des bureaucraties largement hostiles – au Département d’État, au Pentagone, dans les services de renseignement ou au Conseil National de Sécurité – qui seraient déterminées à mettre au pas l’outsider ou à le briser avec des fuites et des obstructions.

« L’État profond »
Bien que les commentateurs mainstream nient la réalité d’un « État profond », il en existe bien un à Washington, comme cela devrait être évident pour qui regarde les émissions de télévision par câble ou pour qui lit les principaux journaux. En effet, il y a sans doute moins de diversité autorisée dans la « presse libre » dont l’Amérique se vante, que dans certains États censément autoritaires.

Le président Donald Trump annonce le choix du général H.R. McMaster comme son nouveau conseiller à la sécurité nationale le 20 février 2017. (copie d’écran de Whitehouse.gov)

Par exemple, même des personnes ayant des qualifications professionnelles solides, qui ne sont pas d’accord avec l’interprétation du gouvernement des États-Unis des preuves sur l’attaque avec emploi d’armes chimiques du 4 avril en Syrie, sont exclues de la participation au débat public. Les principaux médias américains sont même fiers de cette exclusion parce que ces personnes sont considérées comme « en marge » ou responsables de « propagande » ou coupables de donner « fausses nouvelles ». La tendance à la « pensée collective » carriériste est très puissante à Washington et dans les médias nationaux.

Donc, Trump a fait face à des défis énormes quand il a débuté sa présidence, qui exigeaient d’agir rapidement et de manière décisive s’il espérait changer la direction du train sans fin des guerres néocon. Il devait mettre les forces de l’establishment sur la défensive en disant la vérité sur les événements pour lesquels l’administration Obama avait gardé le peuple américain dans l’ignorance, comme l’affaire Syrie-sarin le 21 août 2013, attribuée au gouvernement syrien bien que des preuves pointent plutôt vers les rebelles anti-gouvernementaux, et le vol 17 de Malaisie Airlines abattu le 17 juillet 2014 sur l’Est de l’Ukraine, dont on a accusé la Russie alors que les preuves clés du renseignement américaines restaient cachées. [Ici et ici.]

Trump devait aussi montrer qu’il ne serait pas le pigeon d’Israël ni de la famille royale saoudienne. Cela aurait nécessité de dire des vérités désagréables, telles que le fait bien connu au sein de la communauté du renseignement des États-Unis que l’Arabie saoudite et ses alliés des États du Golfe ont été les parrains du terrorisme depuis des décennies, rendant possible le terrorisme fanatique d’Al-Qaïda et d’État Islamique, et qu’Israël a infléchi la politique étrangère des États-Unis dans la région depuis des générations.

Si Trump avait vraiment le courage qu’il aime que les gens lui prêtent, il aurait pu geler ou saisir les biens saoudiens comme punition pour le parrainage d’État du terrorisme et pour l’utilisation des extrémistes sunnites en tant que force paramilitaire dans sa rivalité sectaire avec les pays gouvernés par les Chiites comme l’Iran. Ou s’il avait voulu montrer sa méfiance envers les allégations surexcitées du Russie-gate, il aurait immédiatement annoncé un sommet avec le président russe Vladimir Poutine sur la façon de mettre fin à la « guerre contre le terrorisme », plutôt que de jouer une défense timide.

Au début de sa présidence, Trump aurait pu vraiment ébranler le système. Mais au lieu de cela, il a gaspillé ses premiers jours en prouvant qu’il était bien le fou gonflé à bloc que dépeignaient ses détracteurs. Plutôt que de montrer une certaine grâce envers les Démocrates vaincus, il a insisté absurdement sur le fait que la foule à son investiture était plus nombreuse que celle du président Obama, ce qui n’était pas le cas d’ailleurs. Il a échoué à apprécier ou à désamorcer la colère de la Marche des Femmes, qui a rempli les rues de dizaines de villes au lendemain de son investiture, avec des femmes qui portaient des chapeaux avec des chattes roses pour dénoncer la façon dont Trump se vantait de saisir les femmes par l’entrejambe.

Trump aurait pu également reconnaître qu’il avait perdu le vote populaire, mais noter qu’il avait gagné selon les règles de la Constitution et qu’il avait bien l’intention d’être le président de tous. Au lieu de cela, il a exposé l’absurde idée qu’il avait gagné le vote populaire alors qu’il y avait perdu près de trois millions de bulletins de vote (et, non, il n’y a aucune preuve de cinq millions de votes illégaux pour Clinton).
Un faux-dur

Au cours de ces premiers jours cruciaux, Trump a continué à faire des commentaires stupides, truffés de fautes d’orthographe, à la grammaire défaillante. Ses collaborateurs ont ensuite dû défendre ses « faits alternatifs », qui ont introduit le thème que Trump était un ignorant pathétique qui agissait comme un pompeux je-sais-tout. Tout cela aurait pu correspondre à son image de mufle indifférent à ce que le pouvoir en place pensait de lui, mais il s’est avéré que Trump était essentiellement un faux-dur qu’on pourrait mettre à genoux en le faisant frapper suffisamment par les leaders d’opinion.

Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, accueille le prince héritier saoudien et le ministre de la Défense, Mohammed ben Salman, au Pentagone, le 16 mars 2017. (photo Department of Defense du sgt Amber I. Smith)

Sous le bombardement quotidien des titres sur le Russie-gate, Trump a écarté son premier conseiller en sécurité nationale, le général retraité Michael Flynn, et ce, essentiellement parce qu’il ne se souvenait pas de chaque détail d’une conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Russie Sergey Kisylak. Trump a alors demandé à son équipe de politique étrangère de se joindre au Russie bashing pour bien prouver qu’il n’était pas la « marionnette » de Poutine, comme Hillary Clinton l’avait appelé.

La politique de Trump envers l’Ukraine et la Crimée s’est confondue avec celle du président Obama. Trump n’a pas non plus montré de curiosité quant à la façon dont l’administration Obama avait alimenté la crise en Ukraine et, en 2014, facilité le putsch violent qui a renversé le président élu Viktor Ianoukovitch avant de provoquer la sécession de la Crimée et la guerre civile ukrainienne.

Au début d’avril, après des semaines de retraite ignominieuse sous le feu des médias, Trump a hissé le drapeau blanc de la capitulation. Il a fait plaisir aux néocons et aux faucons libéraux avec son jugement précipité sur la mystérieuse attaque chimique dans une zone contrôlée par Al Qaïda au nord de la Syrie. Après avoir accusé très rapidement le gouvernement syrien, Trump a ordonné le tir de 59 missiles Tomahawk sur une base aérienne syrienne le 6 avril. Il a également suggéré que les Russes partageaient la culpabilité du gouvernement syrien.

Et, tout comme Obama, Trump a caché au peuple américain toute preuve, insistant pour qu’ils acceptent sa « haute confiance » dans l’évaluation de la Maison Blanche. Sous Trump, les Américains sont toujours traités comme les champignons proverbiaux, sauf que les déclarations crues de Trump ont remplacé la douce hypocrisie d’Obama. En effet, mise à part la personnalité kardashienne de Trump et son vocabulaire limité, sa politique étrangère reflète plus de continuité avec Obama – et avec la politique faucon de Hillary Clinton – que de véritables différences.

En tout cas, Trump est maintenant en train, plus qu’Obama, de déplacer la politique étrangère américaine vers la ligne exigée par les néocons. Le Russie-gate ayant remis en question son objectif de travailler, de façon plus coopérative, avec la Russie, Trump consolide maintenant une politique étrangère presque semblable à celle qu’auraient adoptée les rivaux républicains vaincus de Trump, comme les sénateurs néoconservateurs Marco Rubio de Floride ou Lindsey Graham de Caroline du Sud. Ou, d’ailleurs, Hillary Clinton.

Comme l’a rapporté lundi le Wall Street Journal : « La politique étrangère encore émergente de l’administration Trump prend forme, tandis que le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, poursuit ses visites-éclair au Moyen-Orient, établissant tranquillement les bases destinées à restaurer les relations qui avaient été mises à mal sous l’administration Obama. »

« La semaine dernière, M. Mattis a rendu visite aux dirigeants de l’Arabie saoudite, d’Égypte et d’Israël, porteur du message que l’administration Trump voulait se réaligner avec ces pays et soulignant que Washington et les capitales de la région ont des intérêts communs, comme la lutte contre le terrorisme. Ce qui sous-tend les efforts de M. Mattis, c’ est la volonté de contrer ce qu’il a qualifié à plusieurs reprises d’influence maligne de l’Iran . »
En d’autres termes, Trump fait savoir qu’il est désormais sous la coupe de l’influent tandem israélo-saoudien, et cela signifie qu’il continuera à déformer la politique étrangère des États-Unis pour répondre aux désirs régionaux israéliens et saoudiens, ce qui implique une nouvelle offre de « changement de régime » en Syrie et une confrontation accrue avec l’Iran et la Russie.
Cette stratégie cède aux mêmes mensonges que ceux qui ont amené la présidence de George W. Bush à un désastre. Cela signifie que les Saoudiens, les Qataris et autres émirats sunnites auront encore les mains libres pour fournir silencieusement à Al-Qaïda et à ses cohortes les armes fabriquées aux États-Unis. Cela signifie que le gouvernement américain devra accumuler encore des mensonges pour dissimuler au peuple américain la réalité révulsante d’une alliance de facto entre les États-Unis et Al-Qaïda.
Les tensions concomitantes avec la Russie – et éventuellement avec la Chine – pourraient également provoquer une confrontation nucléaire que Trump est psychologiquement inapte à gérer. Jouer au fou – et compter sur le président Poutine ou le président Xi pour jouer à l’adulte – n’est pas aussi intelligent que cela pourrait paraître. Poutine et Xi ont leurs propres pressions politiques internes à prendre en compte et ils peuvent se sentir obligés de relever l’un des bluffs de Trump.
Ainsi, Trump apparaît maintenant en bonne voie de devenir un président américain raté, peut-être l’un des pires. Espérons toutefois qu’il ne soit pas le dernier.
Le journaliste d’investigation Robert Parry a révélé plusieurs des affaires Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *