La Corée du Nord et la Corée du Sud acceptent de se rencontrer pour discuter

C’est une grande première depuis 2015 : les deux Corées ont accepté de se rencontrer et de discuter le 9 janvier prochain. Cette annonce intervient après le report d’exercices militaires conjoints entre Washington et Séoul.

Séoul et Pyongyang se sont mis d’accord ce 5 janvier pour tenir le 9 janvier prochain leurs premières discussions en deux ans, nouveau signe de détente entre les deux voisins à un mois des jeux Olympiques en Corée du Sud. Cette annonce est intervenue quelques heures après que Washington et Séoul ont convenu de reporter des manœuvres militaires après les JO, des exercices qui, chaque année, contribuent à aggraver la situation sur la péninsule.

 

La rencontre entre le Nord et le Sud, la première du genre depuis décembre 2015, aura lieu à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée en 1953. Le ministère sud-coréen de l’Unification, responsable des relations avec le Nord, a annoncé avoir reçu un fax de Ri Son-Gwon, le chef du Comité nord-coréen pour la réunification pacifique de la Corée (CRPC), annonçant : «Nous viendrons à la Maison de la paix de Panmunjom le 9 janvier».

La Maison de la paix est un bâtiment sud-coréen de la «zone commune de sécurité» (JSA), situé juste au Sud de la démarcation en béton où des soldats des deux camps se font face. La rencontre portera notamment sur les jeux Olympiques de Pyeongchang (du 9 au 25 février) en Corée du Sud et sur «la question de l’amélioration des relations intercoréennes», selon le porte-parole du ministère de l’Unification Baek Tae-Hyun.

Cette reprise de dialogue intervient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les essais de missiles. Elle affirme aujourd’hui avoir atteint son objectif militaire : être en mesure de menacer du feu nucléaire l’ensemble du territoire continental américain.

Liaison téléphonique

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l’a réaffirmé lundi lors de son adresse à la Nation du Nouvel An, en avertissant qu’il avait en permanence à sa portée le «bouton» atomique mais il a aussi profité de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main en direction du Sud, et évoquer une participation d’athlètes nord-coréens aux JO. Et Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom, signe que la volonté de dialogue a porté ses fruits.

Les deux Corées ont dès lors remis en service mercredi leur liaison téléphonique qui était coupée depuis 2016, continuant à jouer l’ouverture malgré les railleries du président américain Donald Trump qui s’était vanté d’avoir une arme nucléaire «plus grosse» que celle de Kim Jong-Un.

Autre signe d’apaisement : Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont convenu le 4 janvier au soir que leurs manœuvres militaires conjointes «n’aur[aient] pas lieu durant la période olympique». L’objectif affiché était de démontrer que «les forces des Etats-Unis et de la Corée du Sud peuvent concentrer leurs efforts sur la sécurité des Jeux», a confirmé la Maison Blanche dans un communiqué. 

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a toutefois précisé que les manœuvres auraient lieu après les jeux Paralympiques qui s’achèvent le 18 mars. Donald Trump avait dans un tweet estimé que la reprise du dialogue intercoréen était «une bonne chose».

Selon le porte-parole du ministère de l’Unification, le nom des participants aux discussions du 9 janvier prochain et la composition des deux délégations sera décidé dans des échanges de fax.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *