Jalloul dans le gouvernement Chahed : Une nouvelle chance pour les réformes ? .. Par Samar Miled

M.Néji Jalloul, nommé ministre de l’éducation nationale pour la première fois en février 2015, au sein du gouvernement Habib Essid, est aujourd’hui, un an et demi plus tard, maintenu à son poste de ministre, dans le gouvernement Youssef Chahed.

Le fait qu’il n’ait pas été victime du remaniement pourrait s’avérer bénéfique. Une mission lui a été attribuée, il devrait mener le bateau à bon port.

Le programme qu’il avait annoncé en 2015 n’était pas mauvais en soi. En guise de rappel, ci-dessous les réformes prioritaires, qu’il avait citées lors d’une conférence de presse tenue le 15 avril 2015, au Palais du Gouvernement de la Kasbah :

– La réhabilitation de « 1000 » espaces scolaires, à commencer par les écoles primaires situées dans les zones rurales.

– Le réaménagement des réfectoires et des foyers.

– Le rééquipement des institutions scolaires en état de délabrement.

– Une tentative d’adaptation du système scolaire à l’ère des révolutions numériques.

– La création d’un comité chargé des réformes éducatives.

On ajoute à cela, d’autres projets potentiels évoqués par le ministre de l’éducation, notamment celui de la « vulgarisation » des arts et de la culture à travers l’Ecole d’été.

En outre, rappelons que 131 millions de dinars auraient été déployés pour l’entretien des établissements scolaires en 2015. Investir dans la modernisation de l’Ecole aussi bien sur le plan « infrastructurel » que sur le plan académique, semble être l’une des priorités de M. Jalloul.

En somme, depuis sa nomination en tant que ministre de l’Education, qu’a-t-il ajouté ? changé ? réformé ?

M. Jalloul a supprimé les 20% au baccalauréat, il a établi un nouveau calendrier scolaire pour la rentrée 2016/2017, la section Lettres trouvera sa place dans certains lycées pilotes, « le mois de l’école » est une belle initiative… Ces modifications sont importantes, mais on demeure très loin de la concrétisation de son projet initial.

Aujourd’hui, un an et demi plus tard, ce programme qui fait rêver, n’est pas appliqué à la lettre : le réaménagement des écoles se fait lent, les livres scolaires n’ont toujours pas été modifiés, les activités extrascolaires ne sont pas pratiquées dans toutes les régions ; et la mise en place d’un comité d’experts, à même d’apporter des changements revitalisants au système éducatif tunisien, n’a pas été initiée.

Le programme susmentionné est intéressant, mais il est urgent que sa réalisation se fasse « in allegro ».

M.Jalloul semble avoir de bonnes idées, il théorise intelligemment, et il a foi en ses projets de réforme, et en ses compétences d’académicien, d’homme du métier qui peut révolutionner le métier ; mais il est temps qu’il cesse d’être croyant et qu’il devienne bon pratiquant.

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