Israël – Cisjordanie : journée à hauts risques, premiers incidents à Naplouse

Israël est en état d’alerte ce vendredi alors que des groupes palestiniens ont appelé à manifester en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Cette nuit, des émeutiers ont partiellement incendié le tombeau de Joseph à Naplouse, en Cisjordanie.

Israël redoute une nouvelle flambée de violences, en ce vendredi 16 octobre, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, après l’appel à une journée « de la Révolution » dans les Territoires palestiniens.

Sur place, la situation se dégrade de jour en jour. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des dizaines d’émeutiers palestiniens ont partiellement incendié le tombeau du patriarche Joseph, figure importante du judaïsme, à Naplouse. Des cocktails Molotov ont été lancés sur le site, l’attaque a causé d’importants dégâts.

Face à ce déchaînement de violences, le Conseil de sécurité doit tenir dans la journée une réunion d’urgence sur les violences.

La Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée parIsraël, sont secouées depuis le 1er octobre par des heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens, des agressions entre Palestiniens et colons, et des attentats, principalement à l’arme blanche, qui font redouter une nouvelle intifada.

NON LOIN DU TOMBEAU DE JOSEPH, UN QUARTIER DE NAPLOUSE SOUS LES FLAMMES
La police israélienne a annoncé jeudi soir que seuls les hommes de plus de 40 ans seront autorisés à accéder pour la prière du vendredi à l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, « dans le cadre des mesures destinées à empêcher toute attaque terroriste ». Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s’est redit prêt à rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.

Plus de 30 morts côté palestinien

Les violences ont fait 32 morts, dont plusieurs auteurs d’attentats, et des centaines de blessés côté palestinien. On dénombre sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

Les forces israéliennes sont déployées massivement à Jérusalem, les policiers et les gardes-frontières, fusils en bandoulière, scrutent les alentours sur les places publiques, aux carrefours et sur les grands axes, déambulant là où on ne les voyait pas auparavant.

PRÉCISIONS SUR CE « VENDREDI DE LA RÉVOLUTION »
À Jérusalem, trois cents soldats viendront en renfort aux policiers, a déclaré l’armée. L’un des derniers déploiements importants de soldats dans les villes israéliennes remonte à 2002, au cours de la deuxième Intifada.

Anxieux, les Israéliens se tournent vers le port d’armes

L’appel à l’armée est supposé contribuer à endiguer les violences, mais aussi rassurer la population qui, anxieuse, cherche à se procurer des armes. Sur les réseaux sociaux, les messages haineux prolifèrent. « Tout le monde nous suspecte, le racisme est de plus en plus grand », déplorait Shahr Omraq, 51 ans, employé de nettoyage palestinien près d’un arrêt de bus.

Les autorités israéliennes comme palestiniennes ont paru jusqu’alors impuissantes à calmer les esprits parmi une jeunesse exaspérée par l’occupation et la colonisation.

Pour le gouvernement israélien, la violence provient d’un refus de l’existence même d’Israël et les incitations à la haine proférées selon lui par les dirigeants palestiniens. « Il est temps que le président (palestinien) Abbas cesse non seulement de justifier les violences, mais d’appeler aux violences », a déclaré Benyamin Netanyahou à la presse.

 

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