Intervention de S.E. Mme Laura Baeza Ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie :Séminaire Jean Monnet Migrations

Gammarth, le 22 février 2016

Excellence Monsieur Chiheb Bouden, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Excellence Monsieur Mahmoud Ben Romdhane, Ministre des affaires sociales, Professeur Rinus Penninx, de l’Université d’Amsterdam, Monsieur Adam Tyson, Directeur, Direction Générale Education et Culture à la DG EAC, Mesdames et Messieurs, Chers invités, Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter la bienvenue à toutes et à tous. C’est pour moi un réel plaisir de vous accueillir ici en Tunisie à l’occasion de ce séminaire Jean Monnet sur les Migrations, organisé dans le cadre du programme européen Erasmus+. Avant de vous laisser débattre, vous éminents responsables et spécialistes rassemblés dans le cadre de ce séminaire, j’ai souhaité partager avec vous quelques considérations sur la crise migratoire, ainsi que sur l’action de l’Union européenne dans ce domaine. La question migratoire n’a jamais été aussi importante et critique qu’aujourd’hui, tant d’un point de vue politique qu’humain : il suffit de constater à quel point elle domine l’actualité de ces derniers mois et menace les équilibres géopolitiques. Nous nous trouvons au carrefour d’un nouveau paradigme et l’Union européenne a l’obligation de s’engager, sur le long terme, au côté de ses partenaires du voisinage et de l’ensemble de l’Afrique pour s’attaquer au problème. Certains n’hésitent pas à penser que l’Union européenne est menacée dans son équilibre, dans sa construction et dans le respect de ses valeurs fondamentales par la spectaculaire augmentation des flux de réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants en situation irrégulière, avec son lot de souffrances, d’abus et d’exploitation, sans parler des inacceptables pertes de vies. Avec en arrière-fonds, sans que les phénomènes soient nécessairement liés, la montée des extrémismes et du terrorisme et les inévitables amalgames et exploitations démagogiques qui peuvent être faits. 2 C’est dans ce contexte qu’en novembre dernier, à l’occasion du sommet de La Valette, à Malte, qui rassemblait les chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Europe, une déclaration politique et un plan d’action ont été adoptés en vue de s’attaquer aux causes profondes de la migration. Une longue liste de mesures très concrètes à mettre en œuvre d’ici la fin de 2016 a également été décidée. Bien sûr, nous avons besoin de réfléchir et d’échanger pour proposer des solutions et prendre les bonnes décisions, mais nous avons aussi besoin de moyens pour les mettre en œuvre. A cet effet, le sommet de La Valette a vu la mise en place d’un fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité en Afrique doté d’un montant initial de plus de 1,8 milliards d’euros, venant s’ajouter à l’aide au développement fournie aux pays d’Afrique par l’UE. Ce fonds est destiné à renforcer les moyens existants pour s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique. La question migratoire, dans le contexte actuel, nécessite une approche pluridisciplinaire et intégrée qui soit le fruit d’une concertation et coordination entre tous les acteurs concernés, institutionnels et non institutionnels, publics et privés. Ce séminaire « Jean Monnet » sur la migration, qui rassemble des experts des questions migratoires, issus de différents horizons, académiques, organisations internationales, organisations non gouvernementales, s’inscrit parfaitement dans le cadre de ces nécessaires échanges de haute qualité qui doivent nourrir les décisions politiques pour un problème majeur et complexe. J’émets les vœux que les débats et discussions de ces deux jours de séminaire contribueront utilement à une meilleure compréhension du phénomène migratoire et permettront de formuler des propositions novatrices et concrètes. Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite de fructueux échanges

Jean Monnet en bref

Les Activités Jean Monnet de l’UE offrent un soutien international aux études relatives à l’intégration européenne. Les modes de soutien les plus importants ont été des subventions pour le développement de Modules Jean Monnet d’enseignement dans le cadre des études de l’intégration européenne, la désignation des Chaires Jean Monnet et le soutien financier en faveur de l’enseignement et de la recherche au sein des Centres d’excellence Jean Monnet. Les activités de développement de Réseaux Jean Monnet et de recherche connexes reçoivent également un soutien. La coopération entre différentes institutions et avec des partenaires extérieurs aux institutions de l’enseignement supérieur est encouragée. Bien que leur valeur financière soit modeste et qu’elles dépendent du cofinancement, les bourses visent à déclencher le développement d’initiatives. Un soutien sans faille de la direction de l’université est néanmoins indispensable, dans la mesure où il est demandé aux bénéficiaires de s’engager à poursuivre les activités créées un certain nombre d’années après la fin du soutien. Au fil des ans, l’interdisciplinarité a gagné en importance et fait aujourd’hui l’objet d’une promotion active. En effet, une solide compréhension de l’intégration européenne nécessite de bien en connaitre l’histoire, les politiques, l’économie, le droit et autres disciplines. Les Chaires Jean Monnet, actuelles et passées, forment un réseau professionnel puissant. Devenir titulaire d’une Chaire Jean Monnet est considéré par de nombreux universitaires comme un passeport pour la communauté internationale des chercheurs de l’intégration européenne.

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