Ex-ambassadeur américain en Syrie : la politique syrienne d’Obama «ne fonctionne pas»

D’après l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie, Robert Ford, la politique inefficace de l‘administration américaine en Syrie pourrait engendrer des centaines de milliers de victimes civiles de plus dans le pays.

Est-ce que les Etats-Unis gèrent bien la crise syrienne et, après tout, doivent-ils la gérer du tout ? C’est la question qu’a posée Robert Ford lors de son interview à la télévision américaine ce dimanche. En répétant trois fois que la politique américaine en Syrie «ne fonctionne pas», l’ex-ambassadeur a souligné que la crise dans ce pays est une «terrible tragédie humaine».

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Alors que quelque 4 millions de syriens ont fui leur pays depuis le début de la guerre civile il y a quatre ans, la gestion du problème des réfugiés est complètement inefficace, a estimé Robert Ford. Ce problème «ne pourra pas être résolu parce qu’il est enraciné dans les violences et les destructions horribles des villes syriennes, qui ont tué plus de 200 000 syriens», a poursuivi l’ex-diplomate, en ajoutant que «ce nombre croît très rapidement» et pourrait même s’élever à «400 000 personnes».Pour limiter l’afflux de réfugiés dans les pays européens, Robert Ford a proposé de «reconstruire le pays, avec un soutien international», sous un nouveau gouvernement d’unité nationale, même si «cela pourrait prendre des décennies», a-t-il aussitôt regretté.

«De cette façon, on pourra non seulement stopper l’exode des réfugiés, mais aussi les encourager à ce qu’ils rentrent à la maison de revenir à la maison», a déclaré l’ancien diplomate le 11 octobre.Robert Ford a occupé le poste d’ambassadeur américain en Syrie de 2010 à 2014, mais a démissionné juste après la décision d’Obama de lancer un programme pour l’entraînement et l’armement des rebelles syriens dits «modérés» à hauteur de 500 millions de dollars. «Je ne pouvais plus défendre la politique de l’administration en Syrie», a souligné l’ancien ambassadeur en Syrie, revenant sur les raisons de sa démission.

Ce programme, controversé au vu de la quantité minime de soldats rebelles qui ont été formés à combattre Daesh depuis son démarrage mais surtout parce que beaucoup d’armes envoyées au rebelles sont très rapidement passées aux mains de groupes djihadistes comme le front Al-Nosra, s’est terminé la semaine dernière.

Le 9 octobre dernier, des responsables militaires américains ont fait savoir que les Etats-Unis enverraient des armes et des munitions aux forces qui combattent déjà les terroristes au sol en Syrie plutôt que de participer à la création d’une nouvelle force contre Daesh dans la région.

 

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