Des sociétés de logement accusées de faire de gros sous sur le dos des réfugiés en Suède

Le pays fait face au défi de loger des dizaines de milliers de migrants avant l’arrivée de l’hiver, ce qui fait tourner les affaires de certaines compagnies privées accusées de surfer sur la crise.

Alors qu’un nombre record de 9 000 demandeurs d’asile arrive en Suède chaque semaine, les autorités recherchent actuellement 30 000 lits d’ici à la fin de l’année, rapporte le journal britannique The Guardian. Et cette situation d’urgence est une occasion pour les compagnies de logement privées «de gagner rapidement beaucoup d’argent», comme l’explique Tolle Furegård, membre de l’Office des migrations.

En effet, certaines sociétés profitent de l’explosion de la demande pour faire flamber les prix, au nez et à la barbe des autorités, impuissantes. Selon un porte-parole du ministère de la Justice, chargé de l’immigration, «le gouvernement est hautement critique de certains prix enregistrés dans le secteur privé, mais estime que le besoin à court terme de trouver des logements» prime sur les coûts.

La Suède fait majoritairement face à l’arrivée d’enfants non-accompagnés. Or, le budget alloué par les autorités à cette problématique est bien plus important que celui consacré au placement des adultes. Selon le quotidien britannique, la compagnie d’hébergement Aleris demanderait ainsi près de 9 000 euros par mois pour placer un petit réfugié dans une famille d’adoption. Quant au propriétaire de Jokarjo, la plus grande société privée de logements pour réfugiés du pays, il explique vouloir créer «un Ikea pour la réception de demandeurs d’asile». L’entreprise a triplé son chiffre d’affaires entre 2013 et 2014.

La situation a fait réagir le Premier ministre suédois, qui a invectivé les patrons des compagnies de logement privées, leur demandant «s’ils se sentent bien lorsqu’ils se regardent dans le miroir».

Après l’Allemagne, la Suède a enregistré le deuxième plus grand nombre de demandes d’asile en UE en 2014. En 2015, le pays devrait accueillir entre 75 000 et 90 000 migrants.

Une politique d’accueil qui ne plaît pas à tout le monde

Ce dimanche, le pays a enregistré le troisième incendie criminel d’un centre pour réfugiés en l’espace d’une semaine.

Une ancienne école située à une trentaine de kilomètres au sud de Gothenburg, destinée à recevoir ses premiers pensionnaires, a vu la moitié de l’installation endommagée par les flammes.

C’est le 14ème incendie criminel d’une structure d’accueil aux réfugiés depuis le début de l’année en Suède.

En savoir plus : «Restez chez vous, on est complet» : le message du chef de l’extrême droite suédoise aux réfugiés

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