Conférence du CERES et AFRAS en partenariat avec la Délégation EU en Tunisie – Accord de libre échange complet et approfondi Tunisie- EU : Nouvelles opportunités et défis

Présentation de Mr Kamel Ben Younes

Président de AFRAS

 

Depuis un mois , jour pour jour , la commissaire européenne au Commerce  Cecilia Malmström, en visite à Tunis, et le  ministre du Commerce au gouvernement  tunisien , Ridha Lahouel avaient officiellement lancé des négociations pour un Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) .

Les réactions du coté tunisien et à Bruxelles sont loin de faire l’unanimité.

Bruxelles  présente ces négociations comme une nouvelle preuve de violenté politique d’intégrer la Tunisie en particulier, les pays voisins du sud en général ,  dans l’ espace Euro Med , avec ses composantes économiques, politiques et sécuritaires .

En Tunisie, certains experts et politiques encouragent cette nouvelle phase de partenariat Tunisie EU , s’ intégrant dans un processus qui date de plus de 40 ans avec la CEE , mais surtout du lancement du processus de Barcelone 1995 .

En contrepartie, des experts indépendants ainsi que des ONG avaient critique ce nouveau processus, qui risquerait selon eux à fragiliser d’ avantage la Tunisie et surtout ses secteurs de service et agricole nécessitant un long effort de mise à niveau avant de devenir  compétitifs dans une large zone Euro Med de libre échange  caractérisé  par des inégalités dans les niveaux de développement et le faible rythme de transfert technologique de la rive Nord vers la rive Sud de la Méditerranée .

Cette conférence co organisée  par le célèbre centre d’études universitaire  CERES et   notre jeune association non gouvernementale  AFRAS ,représentant une partie de la société civile Tunisienne , en collaboration avec la délégation de l’ UE et des ministres et acteurs politiques , sociaux et économiques  en Tunisie , serait une excellente  opportunité pour débattre publiquement , mais franchement et avec des arguments clairs , les opportunités et les risques qui pourraient émerger , dans le cas de la signature ( ou l’ abandon )  de cet accord de Accord de libre échange complet et approfondi ( ALECA).

L’UE fait valoir qu’un tel accord faciliterait l’accès des produits tunisiens à un marché « de 500 millions des consommateurs.

Certains décideurs politiques et économiques  tunisiens désapprouvent craignent notamment une libéralisation à marche forcée de l’économie tunisienne et une concurrence déloyale des entreprises européennes, notamment  faute de mise à niveau des entreprises agricoles et de services en Tunisie .

La commissaire européenne au Commerce  Mme Cecilia Malmström m’ avait confié dans une interview  exclusive avec ma collègue journaliste et membre du bureau directeur de AFRAS , qui présenterait un papier dans ce séminaire ,  Mme Janet Ben Abdallah  ,  « Nous sommes conscients qu’il y a des craintes d ans votre pays  (…) et c’est pour cela qu’il faut avoir un dialogue profond  avec le gouvernement , le secteur privé et la société civile en Tunisie avant de signer l’ accord « .

Mme Cecilia Malmström, avait annoncé après ses rencontres avec le chef du gouvernement  Mr Habib Essid et le ministre du commerce Habib Lahwal , que les 2 parties , la Tunisie et l’ EU que les négociations pourraient durer des années , mais que le dialogue serait un « effort de pédagogie qui prouvera que « l’ ALECA  sera bénéfique pour la Tunisie et apportera les  nouvelles opportunités économiques dont elle a besoin à moyen et long terme ».

Ayant eu la chance d’ assister depuis 30 ans en Tunisie et en Europe à des dizaine d’ événements liés aux processus de partenariat entre la Tunisie et l’ Europe ( depuis la CEE )  avant et après le traite de 1992 , l’ accord de Barcelone 1 en 1995 , la conférence de Barcelone 2 en 2005 , je considère que la méthodologie qui s’ impose pour les partenaires impliqués dans les efforts de ce dialogue , ou contre le processus de Barcelone ( I+II+III ) en général , est la suivante :

·         Première étape :Evaluer les étapes précédentes de partenariat et de coopération Tunisie – EU sans préjugés mais aussi loin des discours de propagande ou de dénigrement : càd mettre en relief les acquis et les lacunes .

·          Deuxième étape : Comprendre la nouvelle proposition Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca)

·         Troisième étape :Modifier le projet d’ accord en tenant compte des critiques été suggestions des experts, des acteurs économiques , sociaux et politiques .

Certes , 20 ans après Barcelone I, 10 après Barcelone II , les 2 rives de la région Euro Med sont loin des objectifs Des slogans d’ intégration et de la libre circulation des personnes , des capitaux et des marchandises.

Cependant , les négociateurs professionnels  ,qui comprendraient les causes réelles des réussites et échecs du partenariat des 2 dernières décennies , pourraient contribuer à profiter du nouveau cadre ALECA pour servir les intérêts de la Tunisie d’ abord puis ceux de ses voisins du Sud et du Nord .

Commençons ce dialogue avec un optimisme et surtout il faut éviter les nouvelles opportunités offertes par l’ EU à la Tunisie .

 Rm  Historiques :

·         Les relations euro-tunisiennes sont anciennes. La Tunisie et la Commission économique européenne ( CEE)  ont en effet noué des relations contractuelles dès 1976.

·         En  1995, la Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer un Accord d’Association avec l’UE.

·         Le 1er janvier 2008, la Tunisie devient le premier pays de la rive sud à intégrer la zone de libre-échange pour les produits industriels avec l’Union Européenne.

·         Le principe d’un statut avancé est agréé à l’occasion du Conseil d’association du 11 novembre 2008, sous la présidence française du Conseil de l’Union européenne

·         En novembre 2012 , signature du Statue avancé

. Ce statut avancé doit aboutir à un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), «  pour privilégier une intégration économique plus étroite entre l’UE et la Tunisie  »

·         Un partenariat pour la mobilité a été signé le 3 mars 2014 entre la Tunisie et EU.

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