Comment relancer la coopération régionale ? .. Enfin une « grande commission mixte » Tunisie – Algérie .. Par Kamel Ben Younes

Les dernières rencontres entre le ministre des affaires étrangères Nabil Ammar avec des ambassadeurs et ministres maghrébins, arabes et européens annoncent une « nouvelle année diplomatique ».

La séance de travail avec l’ambassadeur de l’Algérie en Tunisie a été clôturée par un communiqué annonçant l’organisation de la « Grande commission mixte » tuniso -algérienne en novembre prochain à Alger.

Cette réunion de haut niveau, présidée par les 2 chefs de gouvernement, serait le plus important cadre de négociation entre les deux pays depuis la visite effectuée à novembre dernier par l’ancienne cheffe du gouvernement Nejla Boudenne et la visite du chef de l’état Kaies Seaied à Alger en juillet 2022 .

Une « pause » ?

Depuis, il y a eu un « ralentissement » des contacts et du niveau de coopération. Il y avait même des « malentendus » et certaines divergences, notamment en relation avec certains dossiers de politique étrangère et des « alliances régionales ».

Atténuer les conflits en relançant les réunions bilatérales, y compris « la grande commission », confirme un respect aux acquis de la diplomatie tunisienne « classique ».

Les séances de travail sectorielles bilatérales ainsi que les concertations entre ministres et ambassadeurs permettraient de relancer la coopération économique, sécuritaire et diplomatique.

Nouveaux défis

Le poids de la géographie et de l’histoire ainsi que les nouveaux défis géo stratégiques sont parmi les facteurs qui justifient des concertations de haut niveau afin d’adorer une « nouvelle stratégie de complémentarité et de coopération ».

Certainement la part des échanges économiques inter maghrébins dans la balance commerciale globale est encore très faible.

La dépendance des pays du sud méditerranée vis à vis des pays du nord est structurelle.

La coopération sud _sud est faible .

Le commerce entre les pays Maghrebins, arabes et africains représente moins de 10 pour cent, celui avec l’Europe et les autres pays industrialisés dépasse les 80 pour cent.

Il faut agir et dépasser le stade des « slogans » et des « discours de langue de bois », surtout dans une période ou les défis géostratégiques sont de plus en plus grands.

Partenariat avec les voisins

Dans ce cadre, il faut encourager les diplomates, les ministères des affaires étrangères réciproques ainsi que les « grands décideurs » des secteurs public et privé, afin qu’il s’impliquent immédiatement dans » un nouveau processus de partenariat  » notamment avec les pays voisins.

Il faut rappeler que les réunions mixtes bilatérales sectorielles présidées par des ministres, ainsi que les » grandes réunions mixtes « présidées par les chefs des gouvernements, ont été toujours une occasion pour la Tunisie.

Faute de richesses naturelles et de moyens financiers, la diplomatie tunisienne avait toujours soutenu les plans de développement nationaux, en diversifiant les chances du pays à fournir ses besoins budgétaires, énergétiques et en produits de base, grâce à une meilleure coopération avec les pays maghrebins, arabes et euro méditerranéens.

Algérie Libye Europe

Les voisins algériens et libyens seraient toujours disponibles pour confirmer la « convergence des intérêts » et fournir davantage d’occasions de « complémentarité » et de « partenariat global ».

L’ Algérie qui gagne du terrain, notamment dans les concertations mondiales à propos du « dossier libyen », pourrait améliorer les conditions de ses transferts énergétiques et commerciaux en Tunisie, soutenir les « dossiers tunisiens ».

Elle pourrait être du côté de Tunis, y compris à l’occasion de ses négociations avec la banque mondiale, le fond monétaire international, les banques africaines et islamiques de développement…

Toutefois , la politique étrangère de la Tunisie devrait être plutôt « équilibrée » et « neutre », y compris dans les conflits inter arabes ou maghrébins comme celui du Sahara.

C’est dans son intérêt de relancer les réunions périodiques bilatérales et régionales, y compris les « grandes commissions mixtes » qui pourraient donner un « nouveau souffle » à la diplomatie tunisienne et au chances d’une meilleure coopération économique et sécuritaire sud _sud et sud _ nord.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *