PARIS – L’accord sur le climat espéré à Paris « sera juridiquement contraignant » mais pas dans toutes ses dispositions, a indiqué dimanche la ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna.
« L’idée est d’avoir un accord contraignant mais il y aura des éléments dans l’accord qui pourraient ne pas l’être », a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse au côté du ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion.
« Les pays seront juridiquement contraints de présenter des objectifs » de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais ces objectifs « ne seront pas juridiquement contraignants » car cela pose problème à un certain nombre de pays, a expliqué la ministre, présente à Paris pour la conférence sur le climat.
« On a besoin d’un accord qui soit juridiquement contraignant » sur plusieurs points: la fixation par chaque pays d’un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, la transparence des mécanismes de suivi, l’amélioration de l’objectif de réduction tous les cinq ans, a-t-elle expliqué.
La ministre a également insisté sur l’importance d’apporter une aide financière aux pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique. C’est « une question clé », a-t-elle souligné.
Le Canada a promis récemment 2,65 milliards de dollars canadiens (1,9 md d’euros) à ces pays sur cinq ans.
« Le Canada doit faire sa part tant pour la réduction des gaz à effet de serre que pour le financement des pays les plus vulnérables. C’est pourquoi nous avons renforcé notre financement », a déclaré M. Dion.
Elu le 19 octobre, le gouvernement de Justin Trudeau portera à la conférence de Paris les objectifs du précédent gouvernement conservateur, soit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2030 par rapport à 2005.
Mais Mme McKenna veut, à partir des conclusions de la conférence, travailler en partenariat avec les provinces et territoires canadiens pour parvenir dans un délai de 90 jours à un nouvel objectif national d’émissions.
Les représentants de 195 pays réunis jusqu’au 11 décembre au Bourget, près de Paris, vont tenter de parvenir à un accord pour contenir le réchauffement climatique dont l’emballement aurait des effets dramatiques, selon les experts.