Affaibli par ses propos sur Hitler, Benjamin Netanyahou rencontre John Kerry

La rencontre entre Benjamin Netanyahou et John Kerry a quelque peu été assombrie par les propos du Premier ministre israélien, qui a récemment affirmé qu’Adolf Hitler avait décidé le génocide des juifs sous influence du grand mufti de Jérusalem.

Le chef de gouvernement israélien est sous le feu des critiques depuis sa sortie remarquée devant le Congrès Sioniste Mondial. Il est notamment accusé, en disant qu’Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs mais seulement les expulser avant sa rencontre avec le responsable religieux palestinien, de faire le jeu des révisionnistes. Le fait que cette déclaration ait eu lieu la veille de sa visite en Allemagne, qui a réaffirmé sa responsabilité dans l’holocauste par le biais de sa chancelière durant une conférence de presse, lui a aussi été reproché.

Pour le directeur du centre Minerve d’histoire allemande à l’université hébraïque, Moshé Zimmermann, ces propos illustrent son «désir de calomnier les Palestiniens», tout en «lavant partiellement les crimes de l’Allemagne nazie» et donnant du grain à moudre à l’extrême-droite et aux révisionnistes. «Netanyahou mettra longtemps à réparer ce qu’il a fait, même s’il dit que ce n’est pas ce qu’il a voulu dire. Sa déclaration sera citée sur tous les sites d’extrême-droite en Europe et aux Etats-Unis a-t-il ajouté.Dina Porat, historien en chef du mémorial de Yad Vashem, indique lui que la citation du dialogue entre le mufti et Adolf Hitler reprise par le Premier ministre israélien ne figure dans aucun compte-rendu de leur rencontre. Même des supporters de Netanyahou l’ont vertement critiqué, donc Noah Klieger, survivant de l’holocauste, qui a qualifié dans le Yedioth Aronoth ces propos de «faute» «diabolique et ridicule», ajoutant qu’il ne comprenait pas ce qui l’avait mené à dire une chose «si insensée à la veille de son voyage en Allemagne», trouvant étrange celui-ci se sente obligé de formuler des «mensonges historiques».Le Premier ministre a aussi été la cible de nombreuses moqueries sur internet, notamment sur Twitter avec les hashtags #themuftimademedoit (le mufti me l’a fait faire) et #themuftichangedmymind (le mufti m’a fait changer d’avis), avec de nombreux memes, dessins, et autres détournements vidéos visant à pointer le ridicule de cette sortie. Même le porte-parole de John Kerry, John Kirby, a déclaré (tout en se gardant bien de ne pas le critiquer directement) que «les études historiques ne confirma[ient] pas la déclaration de Netanyahou». C’est pourquoi, lorsque le Premier ministre a accusé le représentant de l’Autorité Palestinienne d’inciter au terrorisme, le secrétaire d’Etat américain, circonspect, a préféré ne pas commenter cela et a simplement rappelé qu’il fallait «arrêter les incitations à la haine et à la violence».

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