Le président de la République, Kaïs Saïed, a – encore une fois – mis les pieds dans le plat. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) en est mécontente et c’est son porte-parole, Sami Tahri qui l’a fait savoir, jeudi 25 mars 2021, lors d’une intervention téléphonique dans Midi Show sur les ondes de Mosaïque FM.
« Ce n’est pas beau ce qu’a fait le président de la République. C’est bafouer le prestige de l’Etat, de la présidence et des acteurs sociaux », a lancé Sami Tahri en référence au nouveau pas de clerc que le locataire de Carthage a fait, mercredi, en recevant l’ancien ministre des Finances, Nizar Yaïch.
« Après une longue période d’hibernation, nous avons été surpris, hier, d’apprendre qu’un nouveau dialogue, qui s’apparente à un référendum en ligne avec les jeunes, serait mis en place », a-t-il ajouté.
Kaïs Saïed a, à l’occasion de sa réunion avec Nizar Yaïch, annoncé le lancement d’une initiative de dialogue à l’endroit de la jeunesse tunisienne, sans en souffler un mot à la Centrale Syndicale.
L’UGTT avait, pourtant, présenté, en novembre 2020, une initiative de dialogue politico-socio-économique au président de la République. Celle-ci est, d’ailleurs restée dans les tiroirs, bien qu’elle eût eu l’accord de principe du chef de l’Etat.
Sami Tahri a avancé que – dans une stratégie anticipative – l’UGTT avait déjà pris contact avec des partis politiques et des composantes de la société civile, et préparé une nouvelle initiative qui serait présentée une fois finalisée.
« Le président de la République, nous a fait perdre trois ou quatre mois précieux alors que la Tunisie est au bord du gouffre », a dénoncé le porte-parole de l’UGTT précisant que la nouvelle initiative serait présentée uniquement à « ceux qui croient en un dialogue national et non ceux qui se croient en campagne électorale ».