Irak – Syrie : qui sont les vrais criminels de guerre ?

Il est tout de même bizarre de constater que le fief de Daech dans le gouvernorat de Mossoul est encerclé par les forces armées irakiennes et kurdes au nord, au sud, à l’est, mais pas à l’ouest. Pourtant Irakiens et Kurdes ont les moyens matériels, humains et logistiques d’encercler les terroristes de toutes parts et de  les mettre au pied du mur en les forçant de choisir entre la reddition ou la mort.

L’explication officielle irakienne est que les autorités sont soucieuses de faire en sorte que la guerre contre « l’Etat islamique » provoque le minimum de pertes en vies humaines et le minimum de dégâts pour les infrastructures et les bâtisses. En d’autres termes, en laissant la partie ouest du gouvernorat non encerclée, les stratèges irakiens invitent implicitement les terroristes à fuir la ville de Mossoul vers la frontière syrienne toute proche, et de là vers Deir Ezzor et Raqqa, les deux ultimes bastions de Daech.

Evidemment, cela n’a pas fait plaisir aux Syriens et aux Russes qui ont vite flairé, à juste titre, l’empreinte américaine dans ce plan de guerre. Ce n’est un secret pour personne que les Irakiens ne sont pas les seuls à planifier la guerre de récupération de la deuxième ville du pays occupée depuis juin 2014 par les terroristes daéchiens. Il y a quelque 6000 Américains experts, techniciens, conseillers et autres qui, même s’ils ne participent pas directement aux combats, ont leur mot à dire. Ils sont en Irak pour « aider » à la libération de la ville certes. Mais ils sont là aussi et surtout pour appliquer la stratégie du Pentagone et de la Maison-Blanche qui consiste à éviter à tout prix la destruction de Daech en tant que force de déstabilisation majeure semant le chaos et l’anarchie là où elle se trouve.

Russes et Syriens ne s’y trompent pas. Pour eux, sans l’ombre d’un doute, ce sont les Américains qui ont eu l’idée de laisser un libre passage à l’ouest qui mène directement vers la frontière syrienne afin que les terroristes voulant fuir les combats puissent l’utiliser.

Il va sans dire que les Américains se soucient comme d’une guigne de la protection des femmes et des enfants de Mossoul et de la sauvegarde de ses infrastructures. Ne l’a-t-on pas constaté avec horreur en 2004 à Fallouja où, pour venger la mort violente de quatre mercenaires de la firme Blackwater, l’armée américaine n’a pas hésité à détruire 80% de la ville ? Au fond, ce qui les intéresse avant tout c’est la préservation et la protection de cet os dur nommé Daech sur lequel, espèrent-ils, Poutine et Assad se briseront les dents.

Cette stratégie de préservation de la pire organisation terroriste de l’histoire va de pair avec une campagne assourdissante de démonétisation des présidents russe et syrien accusés de « crime de guerre » rien que parce qu’ils sont déterminés à nettoyer Alep des terroristes et de faire revenir la deuxième ville du pays sous le contrôle de l’Etat.

Les médias au service de l’establishment washingtonien, le New York Times, le Washington Post, Fox News, CNN et quelques « médias-caniches » de l’autre côté de l’Atlantique, déploient le même zèle d’il y a quatorze ans quand Bush II avait entrepris de démonétiser Saddam Hussein en prélude à son invasion programmée de l’Irak.

Pour ces médias, Poutine et Assad ne font rien d’autre à Alep que de bombarder les femmes et les enfants et de détruire les hôpitaux et les écoles. La preuve est que « les casques blancs » ne trouvent sous les décombres que les enfants, mais pas le moindre terroriste. Par conséquent, ce sont des criminels de guerre et les forces bienfaitrices dans ce monde seraient bien avisées de les traîner devant les tribunaux spécialisés.

Assad, en tant que président de la République syrienne, a la responsabilité politique et le devoir moral de sauver son pays de la partition et de le nettoyer de l’hydre terroriste. Aucune loi internationale ne lui interdit de demander l’aide des pays amis. Les  vrais criminels de guerre sont ceux qui ont créé, armé et financé les hordes terroristes qui, depuis cinq ans, tuent, détruisent et brûlent tout sur leur passage.

L’ironie cruelle de l’histoire veut que celui qui défend son pays et son peuple est traité de criminel de guerre, tandis que celui qui, par son incommensurable stupidité, a mis la région à feu et à sang coule une retraite heureuse au Texas.

L’ironie cruelle de l’histoire veut que les néoconservateurs qui avaient poussé ce pauvre Bush à commettre l’un des plus grands crimes de l’histoire, non seulement personne  aux Etats-Unis n’a exigé qu’on leur demande des comptes pour leurs crimes, mais ils sont toujours frénétiquement actifs. Ils attendent de pied ferme l’élection d’Hillary Clinton sur laquelle ils comptent pour en découdre avec un autre ennemi, la Russie.

Seulement, ce que ces criminels de guerre semblent ignorer ou se soucient très peu de savoir, c’est que la Russie n’est ni l’Irak ni la Libye. Ce n’est pas le pays à l’assaut duquel le Pentagone peut envoyer ses bombardiers lâcher impunément autant de bombes qu’ils veulent et revenir à leurs bases en toute sécurité. La Russie a des missiles nucléaires intercontinentaux pouvant atteindre New York et Washington où se situent justement les bureaux des néocons qui, depuis quinze ans, n’arrêtent pas de semer l’anarchie et le chaos dans nombre de pays arabes et musulmans. Mais qui les arrêtera avant l’apocalypse ?

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