– « Il était important pour nous que les films montrent la tragédie humaine et nous avons préféré montrer quelques films classiques afin de mettre l’accent sur la production artistique en Palestine et sur les écrivains palestiniens »
Organisé pour la 11ème fois par la Fondation Boğaziçi pour la culture et les arts, avec l’Agence Anadolu (AA) comme partenaire global de communication, le Festival du Fiilm de Boğaziçi transmettra le drame vécu de la région avec la sélection « Palestine ».
Soutenu par la direction générale du cinéma du ministère de la culture et du tourisme, le festival, qui débute ce vendredi, réunira des films de renom du cinéma turc et mondial avec des cinéphiles.
Samed Karagöz, directeur artistique du festival, a déclaré au correspondant d’AA que le festival s’ouvrirait avec le film « The Teacher » de la réalisatrice Farah Nabulsi.
Karagöz a déclaré que le film montre d’une dimension différente que les problèmes d’aujourd’hui ont également été vécus dans le passé, et que Nabulsi participera à l’ouverture du festival et rencontrera ensuite les cinéphiles dans le cadre de l’événement « master class ».
– Des films sur la Palestine seront présentés au public
Karagöz souligne que le festival a également inclus des œuvres du cinéma palestinien, et précise : « Bien qu’il ne s’agisse pas exactement de cinéma palestinien, les films palestiniens seront présentés au public :
« Le film « The Dupes » est basé sur le roman de l’écrivain palestinien Ghassan Kanafani. Il a été réalisé en 1972. Ce film a été restauré cette année dans le cadre du World Film Project. À cette occasion, nous présenterons le film sur grand écran pour la première fois. L’un des documentaires intéressants qui, je pense, attirera l’attention est « R21″. Il s’agit de séquences filmées par des activistes japonais en Palestine il y a environ 30 ans, qui ont été transformées cette année en documentaire par un réalisateur palestinien. Dans ce documentaire, nous verrons une fois de plus ce qui s’est passé en Palestine il y a 30 ans, que l’histoire se répète et que les crimes systématiques d’Israël se poursuivent depuis des temps immémoriaux ».
Samed Karagöz a déclaré qu’une grande tragédie humaine se déroulait en Palestine aujourd’hui et a ajouté : « Les actions sauvages d’Israël visent à détruire la Palestine, en particulier Gaza. Nous nous sommes demandé dans quelle mesure nous pouvions contribuer à attirer l’attention sur cette situation d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi nous avons inclus des films palestiniens ».
Se référant aux questions prises en considération dans la sélection des films palestiniens, Karagöz poursuit :
« Il était important pour nous que les films montrent la tragédie humaine, et nous avons préféré montrer quelques films classiques afin de mettre l’accent sur la production artistique en Palestine et sur les écrivains palestiniens. Vu de loin, dans notre pays, en particulier lorsqu’il s’agit de la Palestine, il y a très peu d’approche artistique de la majorité du Moyen-Orient. La plupart des informations sont basées sur les relations internationales, les guerres et les conflits. En revanche, il y a beaucoup de production artistique. Nous avons voulu mettre un peu en avant cette production ».
Karagöz indique également que Farah Nabulsi et le réalisateur oscarisé Kristof Deak donneront des masterclasses.
– Les films seront projetés dans 4 salles dans le quartier de Beyoğlu à Istanbul
Karagöz a ajouté que le festival comptait 10 films internationaux et a donné les informations suivantes :
« Tous sont projetés en Türkiye pour la première fois. Nous avons 8 films en compétition nationale. Certains d’entre eux seront projetés pour la première fois dans le monde et d’autres à Istanbul. Nous avons dix films dans les sections National Short Fiction et International Short Fiction. Nous avons également 9 films dans la catégorie Documentaire national et une sélection de films palestiniens hors compétition. Nous avons également une sélection spéciale. Ici, les coproductions de TRT « La Chimera » et « Club Zero » ainsi qu’un docudrame intitulé « The Builders Of Alhambra » rencontreront le public. Ce film sera également projeté pour la première fois en Türkiye. « Voices and Faces », un documentaire sur le drame des mères de Diyarbakir, sera également projeté sur grand écran pour la première fois.
Soulignant que les films du festival seront projetés dans 4 salles de Beyoğlu, Karagöz a déclaré : « Atlas 1948 Cinema, Centre Cultıurel Atatürk (AKM) Yeşilçam Cinema, Hope Alkazar et Cinemapink. Ils sont tous proches les uns des autres, à distance de marche. Cette année, il sera plus facile de quitter un film pour en voir un autre. Nous avons un programme complet cette année encore. Nous attendons les cinéphiles ».
– Section « Il faut parler de la Palestine » au festival
Dans la section « Il faut parler de la Palestine », plusieurs oeuvres seront présentées:
« The Teacher » de Farah Nabulsi (film d’ouverture du festival),
le film « Little Palestine » (Diary of a Siege) d’Abdallah Al-Khatib (2021), qui dépeint ce qui s’est passé pendant le siège par le régime Assad de la région de Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde, à la suite de la guerre civile en Syrie,
« Mediterranean Fever » de Maha Haj, qui a remporté le « Prix du meilleur scénario » dans le cadre du programme « Un certain regard » du festival de Cannes de 2022, Il y a 30 ans,
« R21 aka Restoring Solidarity » de Mohanad Yaqubi, « Tale of the Three Jewels » de Michel Khleifi, ont été pris par des activistes japonais pour montrer leur solidarité avec le peuple palestinien,
Le film de Tewfik Saleh « The Dupes » (1972), basé sur le livre « Men in the Sun » du célèbre écrivain palestinien Gassan Kanafani, qui a été restauré cette année par le World Cinema Project et la Cineteca di Bologna,
La trilogie de trois courts métrages d’Ahmad Saleh « House », « Ayny », « Night » réalisés en 2011, 2016 et 2021.