«Va-t’en !» : en Tunisie, des milliers de manifestants contre le président Kaïs Saïed

People take part in a demonstration by the National Salvation Front against President Kais Saïed at Avenue Habib Bourguiba in Tunis, Tunisia, Saturday Oct. 15, 2022.(AP Photo/Hassene Dridi)

Menés par le Front de salut national, une coalition de partis d’opposition, les manifestants demandaient le départ du président qu’ils accusent d’être responsable de la crise économique que traverse le pays

Pénuries récurrentes, forte inflation, déni démocratique : c’en est trop pour beaucoup de Tunisiens. Des milliers d’entre eux ont manifesté samedi à Tunis pour dénoncer la politique du président Kaïs Saïed qu’ils accusent d’être responsable de la grave crise économique dans le pays.

Menés par le Front de salut national, une coalition de partis d’opposition dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, les manifestants ont traversé les rues principales de la capitale tunisienne, appelant au départ du président. «Va-t’en, va-t’en», «Révolte contre Kaïs le dictateur», «le peuple veut limoger le président», ont scandé les protestataires.

La Tunisie, étranglée par une dette supérieure à 100 % de son PIB et incapable d’emprunter sur les marchés internationaux, est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d’environ deux milliards de dollars. Cette crise financière s’est traduite ces derniers mois par des pénuries récurrentes de produits de base (farine, sucre, café…) dans un contexte d’inflation galopante (près de 9 % en août sur un an).

«La pauvreté, le chômage et le désespoir sont en hausse»
Les difficultés de la Tunisie, en dégringolade économique depuis 10 ans, ont été amplifiées par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui renchérit les importations de céréales et hydrocarbures dont elle est très dépendante. Le pays est également englué dans une grave crise politique depuis le coup de force du président Saïed qui s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.

«Cette manifestation reflète la colère face la situation en Tunisie sous Kaïs Saïed et appelle à son départ, a dit à l’AFP l’ancien Premier ministre Ali Laarayedh, vice-président d’Ennahdha. Si le pouvoir politique actuel persiste, il n’y a pas d’avenir pour la Tunisie. La pauvreté, le chômage et le désespoir sont en hausse.»

Parallèlement, une autre manifestation contre la dégradation des conditions de vie a également eu lieu samedi à Tunis, organisée par le Parti destourien libre (PDL), une formation d’opposition anti-islamiste. Les participants à cette manifestation ont brandi des paniers vides en référence à la forte baisse du pouvoir d’achat.

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