Une region en « guerre froide » depuis des décennies .. Par Kamel Ben Younes


:

Une nouvelle coopération stratégique est elle prévisible ?
* Une region en « guerre froide » depuis des décennies…

Par Kamel Ben Younes

Les derniers rapports de Bruxelles confirment que les programmes de l’Union européenne prévus de coopération avec les pays sud méditerranée et de « voisinage »
ont été réduits, à cause de Corona et surtout de la guerre en Ukraine.
Les budgets « ambitieux » pour intégrer les « pays de voisinage » ont été affecté.
Les slogans de coopération du fameux processus de Barcelone 1995 risquent d’être « mis sur la sellette. »
Les experts des deux rives de la méditerranée reconnaissent dans leurs dernières études et rapports que la nouvelle propriété de l’ Europe depuis le début de la guerre en Ukraine n’est plus ses partenaires méditerranéens mais d’augmenter ses dépenses militaires et de sécurité en relation avec l’aggravation des conflits entre les pays de l’Otan et le nouveau « bloc des pays de l’ Est, dont la Russie, la Chine et leurs alliés.
Les nouvelles déclarations du président français aux USA et du chancelier allemand en Chine confirment les nouvelles priorités économiques et sécuritaires de la » nouvelle Union Européenne  » et de ses deux principaux fondateurs,la France et l’Allemagne.
Les intérêts » nationaux » l’emportent, avec l’émergence de nouvelles « divergences » entre Berlin et Paris, notamment dans leurs dépenses militaires et leurs  » nouveaux grands contrats internationaux ». L’Allemagne s’engage plus avec la Chine. La France entre en compétition avec le Royaume-Uni dans ses orientations Atlantiques.
On est loin des politiques « anti américaines » des présidents Charles de Gaules, de François Mitteran et de Jacques Chirac.
Les « rêves » de créer une  » force européenne commune » et une politique de sécurité et de développement durable des 27 pays de l’ UE+ 12 pays méditerranéebs s’évaporent..
On s’eloigne de plus en plus de la fameuse « stratégie » du processus Euro Med : libéralisation des mouvements des capitaux, des marchandises et des personnes entre les deux rives de la Méditerranée.
La montée de l’extrême droite des « populistes » et des extrémistes dans les pays du nord et au sud réduit le rôle politique des décideurs à Bruxelles qui promettaient aux « voisins » tous les droits « sauf l’adhésion » à l’union européenne.
Dans cette conjoncture, les hauts responsables en Tunisie, ainsi que leurs homologues au Maghreb et dans le moyen orient, essaient de diversifier leurs partenaires économiques et sécuritaires régionaux et internationaux.
On prévoit des » repositionnements « geo stratégiques, d’ici la fin de la guerre en Ukraine.
Quelque que soit le résultat militaire de cette guerre, ses impacts politiques et économiques seront très profonds et compliqués.
Un » nouvel ordre mondial  » serait imposé. L’ unilatéralisme disparaîtrait.
Dans le monde arabo africain , le rôle des pays non arabes va augmenter , dont la Turquie, l’Iran, Israël, la Chine et l’ Inde..
Celui de l’Europe risque d’être » réduit »… surtout si ses leaders « nationalistes » de l’extrême droite réussissent à imposer leurs politiques hostiles à la migration et aux facilités de visas , y compris pour les pays de l’Afrique du Nord.
Les dernières concertations
entre les ches d’états et de gouvernements de la Tunisie, l’Algérie et la Libye pourraient relancer le processus de l’édification du  » Grand Maghreb », d’appliquer les centaines de protocoles et de conventions de coopération et de libre échange.
Les trois pays pourraient en profiter. Le coût du  » non Maghreb » est au moins 2 points perdus du taux de croissance.
Cependant, il ne faut pas trop rêver.
Certains conflits « régionaux » risquent de bloquer les tentatives de relance de coopération inter maghrébine, dont le dossier du Sahara que le Maroc veut régler « immédiatement », après le soutien de Washington, de Madrid et de Telaviv à son « plan d’autonomie élargi pour les Sahraoui au sein du royaume ».
Jusqu’à présent Alger et le Polizario ne sont pas d’accord.
Les gouvernements de Tunisie et de la Libye se trouvent plutôt « coincés ».
Ils ont besoin de leurs grand voisin de l’ouest. Mais ild ne veulent pas perdre Rabat et ses alliés stratégiques, aux USA, dans le Golfe et en Europe.
Le grand défi est de réussir une nouvelle « politique extérieure de neutralité positive » entre Alger et Rabat, sans s’impliquer directement dans le  » conflit du Polizario », hérité de la période de la « guerre froide » d’avant 1988.
En tout cas, l’Europe améliorera beaucoup mieux les conditions de coopération et de partenariat avec un « Grand Maghreb Uni » qu’avec cinq pays « en guerre froide » et en crise.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *