Tunisie : Nouvelles priorités diplomatiques ? +Energie , tourisme et sécurité alimentaire d’abord .. Par Kamel Ben Younes

C’ est officiel, le chef de l’état Kaies Seaied annonce devant les membres du haut conseil supérieur de sécurité que le gouvernement ne va plus dépendre du financement international de son budget,

 » afin de refuser » les pressions et les préconditions « des bailleurs de fonds européens et internationaux ».

Cette déclaration coïncide avec deux décisions » de très haut niveau « , dont le » report de la date de la visite de la délégation de la commission européenne en Tunisie « .

Ce » report  » est annoncé une semaine après le refus de recevoir une délégation parlementaire européenne.

Prix préférentiels ?

Mieux, ces » messages diplomatiques « aux grands décideurs politiques occidentaux sont proclamés au moment où le ministre des affaires étrangères Nabil Ammar effectue une visite officielle à Moscou accompagné par la PDG de l’office des céréales, responsable de la « sécurité alimentaire » du peuple tunisien..

La constitution de la délégation du ministre rappelle ses négociations en Russie , fin juillet dernier , en marge du sommet Afrique – Russie de Sant Pittsburg dans lequel Poutine et son ministre des affaires étrangères avaient promis d’offrir les céréales ,et même les hydrocarbures, aux pays africains à « des prix préférentiels »

Les déclarations officielles du chef de l’état et du ministère des affaires étrangères précisent, aux leaders européens, qu’il ne s’agit pas de problème de « calendrier », mais d’une position « de souveraineté nationale contre l’ ingérence étrangère ».

« Guerre d’émancipation nationale »?

Un nouveau slogan apparaît de nouveau : le pays et son peuple sont dans une « nouvelle guerre d’émancipation nationale ».

Le président de la république ainsi que son ministre des affaires étrangères ont multiplié les appels à la « diversification des partenaires du pays », tout en rappelant que le monde entier connaît des bouleversements et des transformations geo économiques et géo stratégiques « historiques, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine entre Russie et pays de l’ OTAN.

Il est clair que la Tunisie a besoin de régler les impacts négatifs de la guerre en Ukraine après avoir perdu plus de 770 mille

touristes russes et ukrainiens , ainsi q’une bonne partie de son approvisionnement « bon marché » en céréales et hydrocarbures russes et ukrainiens .

Inquiétude…mais

Ces changements des priorités diplomatiques du gouvernement semblent être bien » appréciés  » dans les » milieux patriotiques et nationalistes tunisiens.

Elles seraient bien vus par certains leaders des pays « frères ou amis », dont l’Algérie, la Chine, la Russie, la Syrie, l’Iran et certaines capitales africains qui connaissent depuis quelques années des « mouvements indépendantistes » et des « coups d’état » anti français, parfois « pro chinois » ou « pro russes »…. (??!!)

Cependant les dernières déclarations du président français Macron ainsi que de ses homologues européens confirment qu’il ne faudrait jamais confondre les « transformations violentes dans les pays du Sahara et du Sahel africain » avec les « nouvelles orientations politiques et diplomatiques » en Tunisie dans les pays du Maghreb et du monde Arabo islamique, même après l’agrandissement du rôle de la Turquie, l’Iran et l’Arabie saoudite.

Les alliances géo stratégiques entre pays maghrébins et l’Europe sont « structurels » et « solides ».

Les alliés et les autres…

Dans ce contexte national et international, est – il toléré de parler de « changement de camp et des alliés stratégiques » pour les diplomates et décideurs tunisiens et africains ?

Certainement non, même si certaines déclarations et communiqués officiels sont » un peu étranges  » pour les chancellerie occidentales à Tunis, y compris celles des » alliés traditionnels et inconditionnels “comme Paris, Rome et Bruxelles..

Toutefois, l’ouverture de Tunis sur Pékin, Moscou et leurs alliés reflète une « déception profonde » dans les cercles de « grands décideurs » dans le pays à cause du faible support économique à la Tunisie depuis 2011 et surtout après le 25 juillet 2021..

La terre bouge ..

Les cercles des grands décideurs politiques et diplomatiques aussi ..

Les pays ont droit de diversifier leurs partenaires et « amis » …tout en respectant la convergence d’intérêts avec « les alliés stratégiques »..


كمال بن

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