Tunisie Maghreb : 35 ans après le sommet de Marrakech… Par Kamel Ben Younes

Ca fait déjà 35 ans…
Les chefs des états des 5 pays maghrébins s’étaient réuni dans la capitale régionale historique et symbolique Marrakech pour annoncer la création de  » l’Union pour le Maghreb Arabe »(L’UMA)
C’était un climat d’enthousiasme, d’euphorie et de pragmatisme.
C’était le sommet qui avait créé l’UMA, conformément aux recommandations du premier sommet consultatif des 5 chefs d’états, réunis à Zeralda dans les banlieue d’Alger, en marge d’une grande conférence des pays musulmans et arabes membres de L’OIC.
Quelques mois après le sommet de Marrakech le secrétariat général et les autres structures de L’UMA étaient installés.
Le premier sommet de L’UMA Tunis organisé à Tunis en janvier 1990 etait une occasion pour donner un souffle au processus maghrébin.
Celui organisé à Alger, r six mois après,avait confirmé la même tendance..
Des centaines de réunions sectorielles régionales avaient eu lieu, en présence d’experts, de diplomates et de ministres.
Pourtant certains agendas « nationaux » et « régionaux » avaient » ralenti  » le » processus du Grand Maghreb « .
Malgré tous les efforts, c’est de nouveau le blocage, notamment à cause des divergences entre Rabat et Alger sur le » dossier du Sahara ».
Sous Hassan 2 puis Mohamed 6, le Maroc réclame son Sahara.
Alger continue ses actions de « soutien au Polizario ».
C’est un cercle vicieux qui entraîne d’autres conflits régionaux et réduit les chances de continuer la construction d’une région intégrée et autonome, y compris aux niveaux sécuritaires et économiques.
Pourtant toutes les études notent que le « coût du Non Maghreb » est lourd.
Chacun des 5 pays aurait perdu l’opportunité de gagner des milliards d’échanges commerciales et touristiques bilatérales et régionales.
Ils perdent également au moins 2 pour cent du taux de croissance et des centaines de milliers de nouveaux emplois pour jeunes.
En plus, le climat d’insécurité et d’instabilité régionale favorise l’intervention des superpuissances mondiales et implique les gouvernements dans des dépenses militaires et sécuritaires énormes, au détriment des intérêts des populations et des millions de pauvres et de chômeurs.
Que faire ?
Il faudrait d’abord relancer les structures bilatérales et régionales de coopération sécuritaire et militaire.
Ces structures pourraient relancer un processus de nouveau partenariat dans un climat de confiance réciproque.
La sécurité des pays de la région et son développement sont une affaire régionale.
Les leaders des 5 pays du Grand Maghreb devraient être les premiers concernés.
Certes il y aurait toujours des agendas internationaux et coloniaux.
Cependant, l’assainissement des relations bilatérales et maghrébines réduirait les risques d’internentionnisme et d’instabilité, souvent provoqués par les barons de l’industrie securito militaire dans les grandes puissances.
Ces barons cherchent des marchés et des clients. Ils encouragent les conflits et les guerres.
La priorité des leaders maghrébins devrait être d’avorter ce scénario et de relancer les processus de Marrakech 1989 et de Tanger 1958.

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