Tunisie – Libye – Turquie – France : Conflits d’intérêts et manipulation de « l’Islam radical » .. Par Kamel Ben Younes

Tunisie – Libye – Turquie – France :

Conflits d’intérêts et manipulation de « l’Islam radical »

*Une « nouvelle stratégie régionale de l ’OTAN » ?

Par Kamel Ben Younes

Nul ne peut nier aujourd’hui l’implication de capitales internationales dans les dits « conflits internes » ou « guerres civiles » des pays du « printemps arabe » dont la Tunisie , la Libye , la Syrie et le Yémen..

Les chances de la résolution des crises politiques et conflits en Libye, en Tunisie ou entre le Maroc et l’Algérie sont minimes , notamment à cause des divergences entre Ankara et Paris d’une part et entre Moscou et les pays de l’Otan de l’autre..

Les conflits d’intérêts au sein des pays de l’Otan se confirment, surtout à propos du rôle turc en hausse en Chypre , dans la région du « gaz de l’Est de la méditerranée », en Libye, en Tunisie, en Afrique sud Sahara, en Syrie et dans les pays du golfe arabo persique .

Doha, Abou Dhabi et Riadh..

Les chefs d’états et de la diplomatie de la France et de la Turquie sont de nouveau en « compétition » dans la région du Maghreb -moyen orient, en Asie et dans le continent africain.

Quelques jours après une visite « historique » effectuée par le prince héritier des Emirates Mohamed Ben Zayed à Ankara , le président français Macron avait fait un tour dans les pays du golfe et avait « arraché » des contrats de dizaines de milliards aux grandes entreprises françaises et européennes , y compris dans les secteurs d’armement , de sécurité et d’aéronautique …

Quelques jours après, le chef d’état turc s’est déplacé au Qatar , dans le cadre de la grande réunion bilatérale sécuritaire et militaire et pour visiter la grand base militaire turque dans le pays .

Cette course contre la montre « coïncide » avec des « clashes » dans les sphères diplomatiques régionales et internationales et des divergences sur les « scenarios politiques » pour résoudre les conflits politico sécuritaires en Libye, au Soudan , en Tunisie , au Maghreb et dans les pays du Sahel et du Sahara .. En ce moment même, on note la multiplication de « bases militaires » turques et de l’Otan en Libye ( à 20 km des frontières de la tunisie pour LA base Al Watiya) et dans la région.

Rôle de l’Islam radical

Ankara , Paris ,Berlin , Washington et Moscou se sont opposés au cours des deux dernières années sur un éventail de questions « sécuritaires et politiques », dont le rôle des partis dit de « l’Islam Politique » .

Les présidents Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron ont échangé des diatribes à plusieurs reprises, en présentant des« visions » contradictoires aux dossiers de l’immigration, du culte religieux , de l’intégrisme et de « l’Islam Politique ».

Mais l’élément nouveau est le rapprochement entre Ankara et ses ex « ennemis du Golfe » dont Abou Dhabi et Riadh , accusés par certains d’être les plans de « déstabilisation » de la Libye et des pays « en transition démocratique » , dont la Tunisie .

Le rapprochement récent entre Ankara et les Émirats Arabes Unis « est un exemple à suivre par les autres pays de la région » selon des observateurs américains et européens.

Cependant des experts français, grecs et israéliens continuent a accuser Ankara d’ « expansionnisme militaire et économique » et d’encourager les « mouvements intégristes », le terrorisme et la migration illégale ..

La France : oui mais

Cependant les échecs des forces du général Khalifa haftar et des « alliés de la France » en Libye, au Maghreb, au Mali et en Arménie ont entrainé un changement d’attitude de l’Elisée à l’égard d’Ankara et les « immigrés »en France et en Europe , dont 700 000 turcs et 8 millions de maghrébins en France , 25 millions de musulmans dans le vieux continent.

Le Président français, Emmanuel Macron, a multiplié récemment des déclarations dans les quelles il avait estimé que le dialogue avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan « doit se poursuivre malgré les désaccords »…

Rappelant que les leaders français et turcs ont de profondes divergences de points de vue, au dossier de « l’Islam radical » , l’intégrisme et le « dialogue avec les minorités religieuses en Europe ». E

mmanuel Macron a souligné finalement l’importance du dialogue : « Même s’il existe des divergences d’opinions, nous devons continuer à parler ensemble ».

Enjeux géo stratégiques

Ces transformations régionales arrivent après une aggravation des conflits d’intérêts entre des membres de l’Otan militaires en méditerranée et en Asie .. , notamment entre la Turquie, la Grèce , la France et les USA..

La somalie accueille depuis 4 ans « la plus grande base militaire de la Turquie hors de son territoire ».

Cette grande base militaire témoigne de l’intérêt stratégique de la Turquie pour la Somalie et l’Afrique de l’Est.

Il est à noter que la présence militaire de la Turquie revêt un caractère plus que stratégique en « Corne d’Afrique » : Le Djibouti, l’Etat voisin avec lequel elle partage une frontière n’accueille pas moins de six armées étrangères parmi lesquelles on peut citer celle de la France, des Etats-Unis et de la Chine.

Dans ce contexte de nouveaux conflits régionaux et internationaux , la résolution des conflits « internes »en Tunisie et en Libye ( ou entre le Maroc et l’Algérie) serait probablement conditionnée par une « mise à jour » de la politique étrangère, des alliances et des « priorités », tout en maitrisant les dossiers de « sécurité nationale » , y compris en mettant fin à « l’interventionnisme » des capitales qui manipulent le dossier de « l’ Islam radical ».

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