Sommet de l’OTAN à Bruxelles : Concertations et conflits sur la Libye , la Syrie et la Russie * « Apaisement» entre Paris et Ankara .. Par Kamel Ben Younes

Le premier sommet de l’OTAN organisée à Bruxelles en présence du nouveau président américain, Joe Biden , était une occasion pour des « concertations profondes » en relation des transformations internationales et dans la région du « grand moyen orient » , regroupant la majorité des pays arabo africains et islamiques en Asie .

Les conférences de presse des chefs d’états – dont celles de Biden,de Macron et d’Ordaghan – avaient confirmé un grand intérêt à l’évolution de la situation en Libye riche en hydrocarbures, en Syrie « alliée stratégique de Moscou », dans l’est de la méditerranée riche en Gaz , en Afghanistan et en Afrique.

Conflits d’intérêts ?

Cette rencontre de haut niveau des leaders des pays de l’OTAN avait eu lieu ,suite au sommet des 7 à Londres et à la veille de la première rencontre entre Vladimir Poutine et le nouveau patron de la maison blanche à Genève.

Les différentes déclarations des responsables de l’OTAN et russes en marges des réunions de Londres, Bruxelles et Genève confirment les « conflits d’intérêts » des grandes puissances dans le grand moyen orient ,en méditerranée et en Afrique ,mais surtout en Libye et en Sirye .

Confusion entre Libye et Syrie ?

Le président des états unis,78 ans , avaient confondus 3 fois dans une même conférence de presse à Bruxelles la Libye et la Syrie , en commentant le rôle de Moscou dans ces 2 pays , en méditerranée et dans le monde , après le désengagement des américains au moyen orient et le retrait des forces de l’OTAN de l’Afghanistan et de l’Iraq.

Cette confusion de la part de Biden entre Libye , Sirye et Russie reflète les contradictions de la politique étrangère américaine depuis la fin de la « guerre froide »et surtout depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001 et les guerres « civiles » provoquées dans tout le moyen orient et en Afrique du Nord depuis le « déclenchement du printemps arabe » de 2011.

« Désengagement » en méditerranée

Malgré la décision du pentagone et de la maison blanche de «désengagement en méditerranée» , les choix politiques et diplomatiques de Washington confirment une tendance de « retour avec force » et d’une nouvelle « implication directe » dans certains conflits régionaux et internationaux ,dont ceux de la Libye , la Syrie, le Yémen , l’Irak, le Liban ..et la Palestine .

Les leaders américains ne cessent d’annoncer, depuis la chute du mur de Berlin en 1988, qu’ils sont plutôt pour une politique multilatérale .

Cependant certains de leurs alliés occidentaux les accusent de suivre plutôt une politique « unilatérale », surtout depuis chute du régime anti américain de Mouammar Gaddafi en Libye , dont le pays est toujours considéré « une grande porte vers les marches africains ».

Imposer une « feuille de route unilatérale »

Différentes sources confirment que les réunions des leaders des G7 à Londres puis de l’OTAN à Bruxelles , avaient soulevé les divergences d’intérêts , de perception de vision et de stratégies dans les processus de résolution des conflits en Libye, en Syrie et dans toute la région .

Washington est accusé « d’agir seul » afin de profiter au maximum de sa superpuissance militaire et économique pour imposer sa « feuille de route » au cours de la période de la « reconstruction » des pays en guerres et en crises sécuritaires énormes depuis des années dont la Libye , la Syrie et le Yemen.

Rapprochement Paris – Ankara ?

Cette nouvelle politique américaine en méditerranée en général , en Libye en Syrie en particulier, avait provoqué des divergences entre Washington et certains de ces alliés en Europe.

La réponse étaient claires en marge de la réunion de Bruxelles : Paris et certains pays européens se sont démarqués des positions américaines vis-à-vis la Chine, l’ Iran, la Russie et les conflits de la Turquie avec les groupes « terroristes kurdes » en Sirye et en Iraq.

Après des mois de tension, les présidents français, Emmanuel Macron, et turc, Recep Tayyip Erdogan, se sont rencontrés, lundi 14 juin, à Bruxelles dans « un climat apaisé », s’engageant à « travailler ensemble » sur la Libye et la Syrie, selon le chef de l’État français.

Sur tous les sujets de contentieux, « il était important d’avancer », a résumé Emmanuel Macron devant la presse après ce tête à tête de 45 minutes au siège de l’Otan, en marge du sommet de l’Alliance.

Selon la presse française , ce rendez-vous a permis « l’apaisement », « la clarification » et « le travail concret sur les questions humanitaires en Syrie et sur la Libye « . « Compte tenu des enjeux », « nous avons l’un et l’autre acté qu’il était nécessaire de tout faire pour pouvoir travailler ensemble », selon Macron.

Les relations entre les deux présidents se sont apaisées après s’être fortement dégradées en 2020, notamment à l’automne lorsque Recep Tayyip Erdogan avait mis en cause la « santé mentale » de son homologue francais .

Le gaz à l’Est de la méditerranée

Les sujets de désaccord s’étaient notamment cristallisés en Méditerranée orientale, où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d’Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020.

Les autorités d’Ankara soutiennent au contraire que leur pays demeure un pilier de l’Otan sur son flanc sud et que loin de nuire à l’Alliance au profit de la Russie, la Turquie serait en fait la seule à contenir les ambitions russes en Syrie, en Libye ou ailleurs.

Le problème, c’est que la Turquie se sent à la fois menacée et enhardie par l’affaiblissement ou l’instabilité chronique de ses voisins du Moyen-Orient – Iran, Irak, Syrie… –, au moment où les États-Unis se désengagent de la région. Elle veut donc jouer sur tous les tableaux pour préserver et maximiser ses intérêts.

Mais cette vision turque gène en même temps des pays du rive sud de la méditerranée , la Russie et des pays de l’ Europe et de l’OTAN

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