Russie – OTAN – Turquie: Une nouvelle « guerre froide » ? .. Par Kamel Ben Younes

*La coopération « dans la conflictualité » se prolonge..

* La stratégie d’impliquer Kazakhstan, la Turquie et l’Ukraine contre Moscou ?

Par Kamel Ben Younes

Le monde de 2021-2022 est il passé au stade d’une nouvelle « guerre froide » entre la Russie et les pays de l’Otan ?

Les émeutes de Kazakstan et les nouvelles divergences entre les capitales occidentales et Moscou le confirment..

L’évolution des mouvements militaires, sécuritaires et diplomatiques en Europe de l’Est et les menaces d’une guerres en Ukraine et en « république de Crimée » inquiètent les grands décideurs en Europe, aux Etats Unis, en Russie, en Ukraine, dans la région de la mer noire et en Turquie..

Moscou s’oppose à une nouvelle extension de l’OTAN sur ses frontières. Washington et ses alliés à Bruxelles menacent de riposter « avec force » à une invasion militaire russe de l’Ukraine et ses voisins .

« Guerre froide SOFT »

Trente trois ans après la chute du mur de Berlin, le « malentendu historique » entre les pays de l’Ouest et de l’ Est émerge, avec des dimensions militaires, énergétiques et politiques.

Cependant il faudrait comprendre les nouvelles « tensions » au Kazakhstan et en Ukraine dans une dimension Macro : la compétition entre USA et ses alliés d’un coté , la Chine et la Russie de l’autre dans les régions de l’Est et du Centre de l’Asie ainsi qu’a l’Est du grand continent Européen.

Les scenarios d ‘’une nouvelle « guerre froide » ou d’une « guerre froide SOFT » se confirment…

Elargir la « zone de conflits »

Depuis des mois les observateurs vigilants ont noté des tentatives d’extension des zones de conflits entre Moscou et les capitales de l’OTAN.

Décembre dernier le ministre américain à la Défense, Lloyd Austin, a appelé publiquement la Russie à « mettre un terme à son occupation de la Crimée et à arrêter les conflits dans l’est de l’Ukraine ».

C’était à l »occasion d’une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky et du ministre de la Défense Andriy Taran, au Pentagone à Washington , quelques semaines avant « la nouvelle montée de tension au Kazakhstan et prés des frontières de Russie et d’ Ukraine.

Le ministre de défense américain avait annoncé « un engagement américain » à renforcer les liens avec Kiev, en signant un accord-cadre avec son homologue Ukrainien , pour les relations de défense stratégique entre les deux pays.

Soulever de nouveau le dossier de la Crimée c’est provoquer en même temps Moscou et Kiev mais aussi Ankara .

La Turquie qui avait perdu son rôle dans la Crimée après la première guerre mondiale avait réclamé un rôle en 2014 , en prétendant que la majorité de la population dans cette ile stratégique est encore « d’origine turque ».

Moscou l’avait emporté contre Kiev et Ankara , grâce à un référendum qui avait approuvé la séparation de la république de Crimée de l’Ukraine et son alliance avec la Fédération de Russie.

Soulever ce dossier de nouveau au Pentagone en présence du président Ukrainien et son ministre de la défense était probablement une tentative pour impliquer la Turquie et d’autres pays de la région …

Guerre « par procuration »

Le nouveau « rapprochement » entre les capitales de l’OTAN et Kiev d’un coté , entre la Russie et le Kazakhstan de l’autre confirmerait les thèses d’une nouvelle « guerre froide » ou d’une « guerre par procuration »..

Rappelons que les États-Unis ont dépensé 2,5 milliards de dollars depuis 2014 pour soutenir les forces ukrainiennes, « afin qu’elles puissent maintenir leur intégrité territoriale et sécuriser leurs frontières“.

En contre partie, la Russie et ses alliés s’opposent à la stratégie d’élargissement de l’OTAN.

La Chine et les pays de « l’alliance de Shanghai » ont annoncé également un refus aux plans de déstabilisation du Kazakhstan et de la région , pour ne pas stopper leurs stratégie commerciale internationale ambitieuse , la « route de soie ».

Cependant les scenarios de conflit risquent de se compliquer sous l’administration Biden et des « Démocrates » considérés « plus agressifs » contre Moscou , Pekin et Ankara que l’administration de Donald Trump .

Certes Ankara est partiellement en « alliance » avec Moscou , pour régler mutuellement certains conflits internationaux et régionaux , dont ceux de la Syrie, la Libye , Armenia, Georgia ,les gazoducs et les contrats des S400 ..

Cependant la Turquie reste un membre très important de l’OTAN et devrait respecter ses engagements avec ses superpuissances militaires et économiques, dont Washington et Bruxelles.

En même temps les relations entre Kiev et Moscou ont été caractérisées par une escalade des tensions depuis près de sept ans, depuis l’annexion par la Russie de la péninsule « ukrainienne » de Crimée et son soutien aux « séparatistes » qui lui sont fidèles dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine.

La nouvelle « guerre froide » débutera probablement dans cette zone du monde…

Impliquer le Kazakhstan et la Turquie faciliterait « le dérapage » ..

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