–Rétablissement des relations avec Damas : Les premiers pas de Tunis et du Caire .. Par Kamel Ben Younes

+Un Veto cache un autre

+ Un  » veto » de Paris Washington et Telaviv..

Par Kamel Ben Younes

C’est officiel, l’échange d’ambassadeurs entre Tunis et Damas va avoir lieu prochainement.

Sept ans après la réouverture du consulat de la Tunisie en Syrie, les portes des 2 ambassades se remettront au travail.

C’est une bonne nouvelle pour les centaines de milliers de citoyens qui se déplaçaient annuellement dans les 2 sens, y compris les étudiants, les hommes d’affaires, les touristes et les représentants des autorités et de la société civile.

Après 11 ans « d’embargo  » imposé à la Syrie par la Ligue arabe et l’ONU, le chef de la diplomatie syrienne a visité le Caire, Alger, les pays du Golfe… et téléphoné à ses homologues arabes dont le ministre des affaires étrangères tunisiens Nabil Ammar …

Changement de priorités

C’est un changement radical de tendance et de priorités geo stratégiques et géopolitiques..

Même Ankara et les capitales arabes et occidentales qui avaient créé et financé « l’opposition syrienne » , les « milices armées » et les  » groupes salafistes terroristes » veulent mettre fin aux conflits sanglants et aux  » guerres par procuration » qui avaient coûté très cher à tout le monde..

Les » grands décideurs  » dans les pays de l’OTAN, dans la ligue arabe et Israël souhaiteraient tourner la page dans les régions de la Mesopotamie et dans le monde arabo Islamique très affaiblie par « les guerres par procuration ».

Ils se sont aperçu depuis le mandat de Donald Trump que les » opposants Syriens et iraquiens « en général, les groupes salafistes en particulier, se sont tournés contre leurs » donateurs occidentaux « et Telaviv.

Tout le monde avait compris que » l’alliance avec DAECH  » était une bêtise.

Il n’est plus question de faire tomber le régime de Bachar Assad et donner une grande partie des territoires de la Syrie et l’Iraq à un  » État Islamique salafiste Jihadiste » ( ISIS)

Rappelons que ce ISIS avait contrôlé pour quelques années une grande partie des hydro carbures et les frontières de plusieurs pays, dont Israël, le Liban, la Turquie, l’Iran et les pays du golfe..

Oui… Mais

Dans une ère caractérisée par des transformations régionales et internationales profondes, le rapprochement entre Damas et les capitales arabes n’est pas bien vu par Washington, Paris, Tel-Aviv et certains de leurs alliés régionaux.

La carte des droits de l’homme est de nouveau mise sur table.

Des procès contre le président syrien et ses collaborateurs sont de nouveau ouverts avec une plus grande médiatisation du dossier’ humanitaire ..

Des ONG célèbres, dont Amnesty et la Fédération Internationale des droits de l’homme Ifidh, s’allient aux officiels occidentaux et opposants syriens qui demandent de juger d’abord des responsables à Damas pour « crimes de guerres » et  » crimes contre l’humanité »…

Les alliés de Bachar Assad répondent en les accusant de « manipulation »…

En même temps la diplomatie syrienne multiplie ses actions à New York, à Genève, au Caire et dans le Golfe pour « contenir » les Veto de Washington, Paris, Telaviv.. etc

Damas n’est plus seule..

En plus de ses alliances stratégiques avec Moscou, Tehran et Alger, elle a réussi à ouvrir des négociations profondes avec des pays arabes et Ankara.

Depuis les rencontres à Astana, au Kazakhstan, avec de hauts responsables turcs, iraniens et russes, un processus mondial de « normalisation » avec Damas a été lancé.

Certes les pourparlers entre représentants de l’opposition et du gouvernement n’ont pas encore aboutit à un  » compromis » ou à une  » feuille de route commune », mais elles ont accélère la réintégration du pouvoir syrien dans la communauté internationale et régionale.

Un veto cache un autre..

Parallèlement, certains décideurs en Europe et aux USA restent « vigilants » et exigent la récupération par Damas de millions de réfugiés syriens « sans conditions  » et une amnistie générale pour rassurer tous les anciens opposants et préparer le terrain à une réconciliation nationale .

Les autorités syriennes avaient ouvert des pourparlers avec la ligue arabe et les nations unis sur ces dossiers.

Mais les divergences sont encore très grandes pour des raisons de sécurité.

En même temps Assad et ses collaborateurs exigent un retrait des forces étrangères, y compris les forces américaines et turques ainsi qu’un arrêt des « agressions israéliennes » .

Des leaders de l’Otan et de Tel-Aviv mettent en relief plutôt la présence de forces russes et iraniennes sur le territoire syrien.

Un veto cache un autre..

Axe Tunis Alger

Dans ces circonstances, la normalisation entre certaines capitales arabes et Damas devrait rassurer les partenaires de la région.

Une action commune s’impose.

Le prochain sommet arabe de Riadh devrait trancher et fermer définitivement la « grande parenthèse « des guerres civiles et des guerres par procuration.

La Tunisie devrait accélérer le processus, et commencer par recouvrir l’ambassade à Damas et celle de la Syrie en Tunisie.

Les diplomates tunisiens sont appelés également à agir avec leurs collègues algériens et de la ligue arabe pour avorter les tentatives d’imposer des  » préconditions » au retour des ambassadeurs de Damas au Caire, au secrétariat général de la ligue et dans les autres instances régionales et internationales.

L’ intégrité et la souveraineté de l’état syrien sur le tout son territoire est une ligne rouge.

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