Pour mémoire: Appel des Intellectuels Tunisiens au Président de la République (1991)

Appel des Intellectuels Tunisiens au Président de la République (1991)

Vingt six ans après le lancement de cet appel au Président de la République (1991) Madame Amel Bejaoui Kadi se souvient des conditions dans lesquelles s est faite cette initiative a haut risque et nous fait l amitié de les révéler aux lecteurs de tunisitri.

Lisez jusqu au bout c est très édifiant. Merci Amel Bejaoui Kadi

Nous étions en 91. Tout juste, 4 ans ou presque après l’ «ère nouvelle». Ce jour-là, je discutais avec Larbi Chouikha, à l’AJT, sur la dérive de Ben Ali qui se dessinait de plus en plus clairement et sur sa main mise de plus en plus ressentie sur le secteur de la presse. Ce ne fut pas, bien sûr, notre premier échange sur la question, mais ce jour là, nous étions, particulièrement, inquiets et excités C’est comme si notre impatience avait atteint son paroxysme et à notre insu nous étions près à agir. Je ne sais plus ce qu’il y avait ce jour là à l’AJT, mais il y avait du monde. Faut dire, qu’à cette époque là, il y avait quasiment, toujours du monde. Tous les journalistes qui n’étaient pas de service passaient les uns après les autres. Ça discutait, ça rigolait, ça critiquait…Bref ! L’atmosphère permettait encore de respirer un peu même si nous étions conscients que les choses commençaient à échapper, incontestablement. Donc, Larbi et moi-même, au bout de notre échange à bâtons rompus, nous avions pris la décision d’agir. Emane l’idée d’un texte à envoyer à la présidence pour saisir et appeler le nouvel occupant de Carthage, à lâcher du lest avant qu’il ne soit trop tard, pour ce que nous avons espérer être une démocratie naissante. Larbi rédige le projet. Les réunions pour le discuter et l’amender se tenaient chez moi. J’habitais encore un studio à El Menzah 8. Khalil Zamiti et Nadia Omrane étaient, particulièrement actifs dans cette action. Ah ce Khalil, qu’est-ce qu’il me faisait rire aux larmes avec ses sorties uniques. Heureusement qu’il était là. Il permettait d’adoucir toute cette tension Ô combien ressentie.

Bref ! Nous avons contacté un maximum de personnes. Nous avons rencontrés quelques déceptions. Bien sûr ! Certain-e-s ont refusé de signer. Par peur ? Pas convaincu-e-s ? Croyant au changement promis le 7 novembre?!! Bref ! Il y avait de tout. Nous avons, quand même réussi à avoir beaucoup plus de 300 signatures, tel qu’indiqué dans l’appel. Quand les choses ont atteint leur vitesse de croisière, beaucoup sont revenus vers nous pour signer, en fin de compte. Il faut admettre que pour ce genre d’action, certain-e-s ont besoin d’être rassuré-e-s et de ne pas se sentir « seules ». Le risque est, dans ce cas, de moindre importance et par conséquent, mieux gérable. C’est humain. Tout le monde n’est pas « kamikaze». Même après avoir envoyé la lettre à la présidence, nous avons continué à recevoir des adhésions.

Mais avant d’envoyer le texte il fallait le saisir. Surtout pour les noms des signataires qui n’étaient pas, toujours déchiffrables. A l’époque quasiment personne d’entre nous ne possédait encore un ordinateur. La seule solution trouvée était donc de le faire au local du POCT qui avait la logistique nécessaire et qui a bien voulu mettre à notre disposition quelqu’un de son journal.

Je me souviens que j’ai eu peur d’y aller toute seule (rire). Oui peur que les flics me prennent avec le texte et la liste des signatures, vous vous imaginez !! J’avais donc demandé à Larbi de m’accompagner. Il a accepté à contrecœur, car tout comme moi, (confidence) il n’avait pas envie de mettre les pieds chez le POCT. Mais cause oblige il a fini par céder. Le lendemain le texte est envoyé et quelques jours après, j’ai remis l’original chez Me Mokhtar Trifi.

Mission accomplie.

Après, ce fut le tour des retombées. Soutiens et dénonciations internationales et…sans surprise répression sur les signataires. Et pour l’Histoire, c’est surtout Larbi Chouikha qui en a le plus compati ! Sa vie professionnelle tout comme celle privée étaient devenues un enfer pendant des années avant que d’autres actions viennent alléger un tant soit peu le poids par le partage de son harcèlement avec d’autres acteurs de plus en plus visibles!

Mais pour la petite histoire, à l’époque où c’est pour la deuxième fois que je quitte la TAP, à la recherche d’un peu d’oxygène, je travaillais dans une société golfique, dont le siège était situé dans le centre ville, avant le déménagement à Hammamet dès l’achèvement du projet.

C’est de là que le texte a été envoyé partout dans le monde par fax. ONG internationales, syndicats, personnalités etc…Bref, dans les cinq continents. J’avais pris toutes les adresses possibles, même dans les plus lointaines contrées et commencé à envoyer, quotidiennement, à l’heure du déjeuner, quand tout le monde partait. Heureusement que nous n’étions pas nombreux. 6 en tout je crois. Cela a continué ainsi jusqu’à ce que la société, m’interdise, d’une façon discrète et détournée, l’accès au bureau où le faxe était installé, prétextant mon utilité ailleurs. Nous avions même reçu du soutien du Kazakhtan C’est amusant non !

Le jour de l’envoi du texte, nous nous sommes déplacés, Larbi Chouikha, Kamel Laâbidi et moi-même à la grande poste du centre ville. Dès que l’employé a lu le texte, il nous a demandé de patienter un peu. Il se lève, s’absente quelque temps avant de revenir pour nous dire qu’il était impossible d’envoyer une telle missive et qu’il fallait le faire directement à la présidence. Nous gueulons et revendiquons notre droit citoyen. Quelques remous et le texte est, enfin, accepté. C’est que nous avions besoin d’une trace que le texte fut bel et bien envoyé et reçu par lettre recommandée. Vous devinez pourquoi.

Larbi et Kamel avait signé le formulaire d’envoi. Quand mon tour était venu, mes amis m’en empêchent. Eh oui ! Mes amis ont refusé que je joigne ma signature à la leur. Aujourd’hui je m’interroge !! Est-ce parce que j’étais jeune et plutôt vulnérable à leurs yeux ? Où est-ce pour d’autres raisons ?!! Ils étaient mes ainés et j’avoue que j’ai toujours été intimidée en leur présence à l’époque. Oui notre génération était ainsi faite quand les « vieux » sont présents, que voulez vous ! Parfois j’envie la jeune génération d’aujourd’hui, capable d’ »arrogance » envers les « cheveux blancs ». Ah si j’avais un peu de leur cran à l’époque…Mais peu importe ! L’appel était envoyé et c’était pour moi l’essentiel. La consécration. C’était, tout de même, la première action en termes de revendications du droit à une presse libre et à une expression affranchie du joug de la dictature. Revendication toujours de mise, encore aujourd’hui, comme une fatalité !

Bref ! Il fallait le faire, à l’époque, pour démarrer un processus militant en la matière, en cette « ère » qui se voulait « nouvelle », mais qui n’est en réalité qu’une belle arnaque. Ce fut, donc, fait. La suite tout le monde connaît.

APPEL DES INTELLECTUELS TUNISIENS- 1991

Je prie ceux et celles dont j’aurai écorché l’orthographe des noms de m’envoyer un petit mail pour corriger. Il manque aussi un nom, dans la catégorie artistes …,tout à fait illisible, que j’ai remplacé par des points d’interrogation, si quelqu’un peut s’en rappeler, n’hésitez pas à me l’envoyer. Merci d’avance.

tunisielibre@yahoo.fr, itritn@yahoo.fr

APPEL DES INTELLECTUELS TUNISIENS (1991)

Le 10 décembre 1991, à l’occasion du 43ème anniversaire de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme, un peu plus de 300 intellectuels tunisiens ont adressé un appel au Président de la République, dans lequel ils lui demandent d’intervenir pour mettre un terme à la grave dégradation des libertés de l’information et de l’expression en Tunisie.

Ce fut le premier frisson de la société civile tunisienne au cours de l’année 1991. Cet appel a été suivi par une motion de l’ordre des avocats en 1992, puis par deux autres appels en 1995 et 1996, avec chacun près de deux cents signatures et un troisième, appelé l’appel des deux cents, en 1997, dont seul le texte a été publié, les noms des signataires n’ayant jamais été divulgués.

Tous ces appels ont été relayés par la Coordination pour la Défense des Libertés en Tunisie (CDLT) à Paris, qui les a largement diffusés auprès des médias internationaux ainsi qu’auprès de l’émigration tunisienne.

Ahmed Manai

Archives de l’ITRI

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Tunis le 10 décembre1991

Monsieur le Président

Au moment où dans plusieurs pays des voix libres peuvent enfin s’exprimer sans crainte et que le droit à la différence se trouve consacré dans les faits, en Tunisie les libertés aussi fondamentales que celles de l’information et de l’expression énoncées par l’article 19 de la déclaration de 1948 et garanties par notre Constitution sont en constante détérioration :

*Des journalistes et des citoyens sont toujours emprisonnés du fait de leurs écrits et de leurs opinions

*Les saisies et interdictions des publications nationales et étrangères sont de plus en plus fréquentes.

*Le caractère coercitif de la législation sur la presse restreint considérablement l’exercice effectif des libertés de l’information et de l’expression.

*Le droit des citoyens à une information crédible et l’accès aux sources de l’information sont devenus une pure illusion.

*Les droits des journalistes et des créateurs se trouvent souvent bafoués par diverses sortes d’ingérences et de tracasseries qui étouffent toute critique.

Cette dégradation des libertés de l’information et de l’expression se caractérise par la main mise pesante du pouvoir politique sur tous les circuits de production et de diffusion des idées. Elle se manifeste surtout par la prédominance d’un discours monolithique et réducteur et par le rétrécissement des espaces de libre expression et création dans le pays.

Nous signataires de cet appel :

-Exprimons nos vives inquiétudes face à cette détérioration constante des libertés d’information, d’expression et de création dans notre pays.

-Affirmons avec force qu’une expression libre et démocratique ne peut éclore dans un climat de peur entretenu par une mentalité de parti unique et de pratique anti-démocratique.

-Rappelons aux pouvoirs publics leurs engagements répétés en faveur d’une presse libre et indépendante.

Inquiets des graves conséquences que cette situation encourt, nous vous adressons Monsieur le Président de la République cet appel pressant pour que des mesures urgentes soient prises afin de mettre définitivement un terme à cette dégradation des libertés fondamentales et pour consacrer réellement dans les faits la volonté de changement et les promesses en faveur d’une presse et des espaces d’expression libres et indépendants.

Les signataires par profession :

LTDH et apparentés (21), Journalistes : (58); Artistes, comédiens, poètes, éditeurs : (27) ; Avocats : (23) ; Enseignants, universitaires, chercheurs : (105); Médecins : (14) ; Syndicalistes : (41) ; Autres : (26).

Liste nominative

Dr Moncef Merzouki : président LTDH, Dr Hechmi Ayari : Président du Conseil de l’Ordre des Médecins, Mohamed Tahar Chaïeb : Secrétaire général adjoint de l’UGTT , Abdelmajid Sahraoui : Secrétaire général adjoint de l’UGTT, Ali Romdhane : Secrétaire général adjoint de l’UGTT, Dr Béchir Gueddana : Secrétaire général adjoint du syndicat des médecins de libre pratique., Maître Jamel Eddine Bida : secrétaire général du Conseil de l’Ordre des avocats, Maître Sassi Ben Halima : avocat, Mohamed Ben Mahfoudh : Secrétaire général de des Etudes et Civilisations, Bédia Jrad : Présidente de l’ATFD, Dr Fethi Tebourbi : Secrétaire général adjoint de l’Ordre des Médecins, Jaloul Azzouna : Union des écrivains tunisiens

Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme

Vice-Présidents : Khédija Chérif, Mustapha Ben Jâafar, Midani Ben Salah, Khémaïs Chamari, Secrétaire général : Taoufik Bouderbala, Responsables nationaux : Emna Belhadj Yahia, Sihem Ben sedrine, Frej Fenniche, Tahar Chegrouche.

Les journalistes :

Hamma Hammami, Ahmed Brahim, Rachid Khechana, Mohamed Ben Kilani, Randa Alibi, Mohamed Bargaoui, Lotfi Biri, Mohamed Bennour,, Selma El Héni, Abdelaziz Temimi, Lotfi Hajji, Baccar Belgacem, Chokri Nafti, Hédi Boubtane, Chokri Nafti, Hédi Boubtane, Amor Mejri, Rachida Ennaifer, Kamel Ben Younes, , M’Hamed Krichen, Abdelmajid Bettaieb, Hamida El Bour, Rafika Bjaoui, Hatem Chaâbouni, Mouna M’tibaâ, Taja Jmi, Ziad Krichen, Nadia Omrane, Hatem Bouriel, Dhoha Talek, Hayet Rayès, Souad Ben Slimane, Nadia Haddaoui, Fatma Ben Abdallah, Béchir Ourda, Khaled Harmel, Sonia Bensalah,Naceur Mouelhi, Monia Rihane, Hassen Mensi,, Mouldi Habchi, Kamel Labidi, Hajer Touiti, Faouzia Skik, Hassen Fkih, , Lamjed Hamdani, Jamel Ben Guirat, Hamida Ben Salah, Khemaïes Krimi, Moahamed Moumen, Fadhila Bergaoui, SifianE Ben Hamida, Fessi Ghaya, Mohamed Louhichi, Mohamed Mâati, Mokhtar Boubaker, Lotfi Sellami, Mouldi Harizi, Naji Ramadi, Hassen Jouini, Hechmi Troudi.

Artistes, comédiens, poètes, éditeurs,

Nouri Bouzid, Taoufik Jebali, Raouf Ben Amor, Ouled Ahmed, Mohamed Kouka, H’mida Ben Ammar, Mahmoud Larnaout, Raja Ben Ammar, Anissa B’diri, Kaïs Rostom, Khaled Ksouri, Noureddine Ouerghi, Néjia Ouerghi, Mahmoud Chelbi, Mounir Bouaziz, Kahéna Attia, Ahmed Bennys, Moez Kamoun, Ridha Ben Slimane, Hayat Gribâa, Mohamed Ali Chérif, Donia Labidi, Gilbert Naccache, Nadia Hakimi, Amel Hamrouni, ?????, Taouhid Azzouzi.

Avocats :

Maîtres Chedly Ben Younès, Bochra Belhaj Hamida,Radia Nasraoui, Fayçal Triki, Mohamed Ali Khalfallah, Lotfi Marzouki, Abdel Hamid Ben Mustapha, Moktar Trifi, Mohamed Jmour, Leila Khalfallah, Saber Ben Romdhane, Neziha Boudhib, Rached Mabrouk, Mansour Jerbi, Hédi Chemengui, Abdel Hamid Maktouf, Hédi Ben Mehrez, Nejet Yacoubi, Anouar Kousri, Mahmoud M’hiri, Adel Mimouna, Hédi Manaï, Mohamed Ennaghazi.

Enseignants, universitaires, chercheurs :

Hatem Kotrane, Rafâa Ben Achour, Hichem Skik, Mohamed Larbi Hachem, Selma Zmerli, Souad Triki, Malika Horchani, Zeineb Cherni, Abdellatif Abid, Férid Kourda, Hamouda Hémini, Habib Kasdaghli, Habib Mellakh, Rabah Kahlaoui, Tahar Manoubi, Hédi Harchoun, Badreddine Tangou, Lilia Brahim, Abdel kader Ben Cheikh, Aziza Dargouth, Hareth Mzioudeth, Habib Ayadi, Bouderbala Najet, Noura Borsali, Youssef Ben Romdhane, Ahmed Ben Salah, Naceur El Kéfi, Sabah Mahmoudi, Ridha Mezghani, Abdel Majid Triki, Mohamed Ali Kembi, Mouldi Bchir, Larbi Chouikha, Monji Salem, Khalil Zamiti, Souad Rejeb, Alia Belkadi, Abdallah Maâouia, Béchi Makhlouf, Khélif Chaouch, Emna Ben Miled, Ridha Gouiâa, Amal Azouzi, Frej Lahouar, Kacem Haddad, Hassen Ben Naceur, Ahmed Salah, Azza Ghanmi, Dorra Mahfoudh, Zeineb Hamad, Mounir Kachoukh, Tahar Hammami, Mohamed Safi, Mohamed Euch, Mohamed Habib Karray, Ahmed Kahlaoui, Moncef Ouanès, Lotfi Lahouel, Salah Smii, Hédi Arfaoui, Romdhane ben Romdhane, Jilani Ben Mohamed, H édi Kraïem, Mohamed Hédi Touati, Farhat Drissi, Ahmed Mâaroufi, Béchir Hamdouni, Omrane Dammak, Khaled Nouissi, Mounir Frigui, Jammel Besrour, Samira Rafès, Mohamed Habib Mertzouki, Amel Ben Aba, Abdelkrim Hizaoui, Elham Abdelkéfi, Zeineb Tlili, Jamila Binnous, Fathia Harzallah, Khédija Lasram, Abderraouf Chérif, Hafidha Chékir, Emna Chikhaoui, Larbi Béchir, Ahmed Slimane, Mokhtar Belgacem, Ammar El Arbi, Ezzeddine M’Hedhebi, Abdel Jelil Bédoui, Hatem Kourda, Mohamed Lamine Hammas, Taher Rajhi, Aziz Krichen, Noureddine Ghazouani, Mohamed Rdissi, Leila Haouaoui, Abdallah Zrelli.

Médecins :

Docteurs: Abdel Majid Letaëf, Mohamed Habib Daghfous, Béchir Ksantini, Lassâad Belhoucine, Khalil Hamza, Faouzi Chebbi, Kamel Abdennebi, Samira Hamzaoui, Hella Ben Châabane Abdeljaouad, Lemjed Ben Sédrine, Mohamed Ben Othmane.

Autres fonctions:

Samir Labidi, Khaled Ben Mansour, Gladiss Adda, Maya Jerbi, Smiti Ezzeddine, Faouzi Hamrouni, Nizar Krichen, Abdel Aziz Mzoughi, Raja Ben Frej, Selma Ben Hamida, Insaf Fathallah, Moncef Aouina, Béchir Toumi, Abdallah Ladhili, Salem Ben Hamza, Nabil Essaghir, Brahim Hayder, Tijani Harcha, Naceur Souissi, Amel Béjaoui, Mohamed Lamine Ennasri, Ahmed Ounissi, Mohamed Ben Jannet, Abid Soualah, Safia Farhat.

Syndicalistes

Fethia Kassar, Ahmed Aoun, Monji Abderrahim, Leila Zaâfouri, Rachid Nasfi, Mondher Berriche, Béchir Bessadok, Abdelwahab Amri, Abdellatif Hannachi, Béchir Dhaoui, Abdallah Haouari, Habib Ben Amor, Salah Béjaoui, Smaïl Haydar, Mohamed Châabaoui, Zine El Abidine Najeh, Fethi Ouni, Mohamed Ben Ammar, Abdeljelil Ghorbal, Brahim Ghiloufi, Mohamed Ben Salah, Amor Dahmane, Salah Belhaj, Béchir Ghiloufi, Aïda Ben Youssef, Boulbaba Bouabid, Bouraoui Zghidi, Béchir Zribi, Taher Chaabaoui, Youssef Yacoub, Néji Dhafer, Sami Bidani, Youssef Meddeb Hamrouni, Jihane Gouider, Saïda Chekir, Souad Othmane, Mehdi S’Bâa, Abdelmajid Gharbi, Ezzeddine Abaoub,Moncef Bouguerra, Rhouma Houcine./

Archives de l’Institut Tunisien des Relations Internationales (ITRI)

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