Pognon de dingue Cabinets de conseil : deux enquêtes ouvertes sur leurs «interventions» dans les présidentielles 2017 et 2022

French Economy Minister and Industry Emmanuel Macron looks on during a forum about economic growth organised by the Institut Montaigne and McKinsey Global Institute in Paris on June 23, 2016. (Photo by ERIC PIERMONT / AFP)

Le Parquet national financier mène des investigations sur les liens entre le président de la République, son entourage et les cabinets privés. Les interventions de ces firmes dans les campagnes électorales d’Emmanuel Macron sont dans le viseur des juges.

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Pognon de dingue
Cabinets de conseil : deux enquêtes ouvertes sur leurs «interventions» dans les présidentielles 2017 et 2022
Le Parquet national financier mène des investigations sur les liens entre le président de la République, son entourage et les cabinets privés. Les interventions de ces firmes dans les campagnes électorales d’Emmanuel Macron sont dans le viseur des juges.

Emmanuel Macron lors d’un forum organisé par l’Institut Montaigne et McKinsey, à Paris, le 23 juin 2016. (Eric Piermont/AFP)
par LIBERATION
publié le 24 novembre 2022 à 15h45
(mis à jour à 17h47)
Quels rôles les cabinets de conseil ont-ils joués dans les deux courses victorieuses vers l’Elysée d’Emmanuel Macron ? Le Parquet national financier (PNF) a indiqué ce jeudi avoir ouvert deux informations judiciaires en octobre, l’une portant sur les «conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022», l’autre sur des soupçons de «favoritisme» les concernant. Le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, a clarifié et rectifié dans un communiqué les informations publiées un peu plus tôt par Le Parisien. Un peu plus tard dans la journée, l’Elysée a déclaré avoir «pris connaissance de la communication du parquet national financier». «Il appartient à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance», a ajouté la présidence.

A l’origine de ces procédures, «des plaintes et signalements d’élus, d’associations, de syndicats et de particuliers», précise le PNF. Sans que l’on puisse affirmer qu’elle fait partie de celles ayant conduit à l’ouverture de ces informations judiciaires, une plainte contre X à été déposée le 25 octobre, par trois syndicats de la CGT – l’UFSE-CGT, la Fédération des services publics et la Fédération CGT de la santé et de l’action sociale. Elle faisait suite aux travaux de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, dont le rapport explosif a été rendu public le 16 mars.

Les parlementaires ont notamment mis en lumière les montants astronomiques et la profusion des contrats conclus entre l’Etat et les entreprises de consultants, très sollicitées pendant la pandémie de Covid-19. Ainsi, entre 2018 et 2021, ils ont plus que doublé pour atteindre 1 milliard d’euros. «Un pognon de dingue», a dénoncé en paraphrasant Emmanuel Macron Me William Bourdon, avocat de la CGT, lors d’une conférence de presse organisée au moment du dépôt de plainte, «sur lequel il faudra s’expliquer et qu’il faudra peut-être un jour rendre…»

Edito
L’affaire McKinsey, épée de Damoclès au-dessus de la campagne de Macron
Elections
31 mars 2022
Si le Parquet national financier ne précise pas quel cabinet est concerné par ses investigations, le Parisien affirme ce jeudi qu’il s’agit de McKinsey. Le PNF avait ouvert dès le 31 mars une première enquête préliminaire menée sous la houlette du PNF pour «blanchiment aggravé de fraude fiscale» visant ce cabinet de conseil américain. Et malgré ses très nombreux contrats avec l’Etat et un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros, McKinsey ne s’est pas acquitté de l’impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. Les deux nouvelles procédures ouvertes en octobre ont été confiées à des juges d’instruction financier, statutairement indépendants.

S’il bénéficie de l’immunité présidentielle et ne peut donc pas être entendu par la justice, le chef de l’Etat a toujours démenti fermement les accusations de favoritisme à l’égard de McKinsey en rappelant que le gouvernement était soumis à «des règles de marchés publics». Avant d’asséner, en mars dernier : «s’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal».

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