Après les sommets de Madrid et de Jeddah : La Tunisie peut il être un « pays neutre » ?! Par Kamel Ben Younes

les sommets de Madrid et de Jeddah  :
La Tunisie peut il être  
  un « pays neutre » ?!
 
 
 
En marge des sommets de l’OTAN à Madrid et de « sécurité » à Jeddah en Arabie saoudite, en présence du président américain J.Biden et de ses alliés dans la région, des interrogations s’imposent ..
 Dans une conjoncture caractérisée par la multiplication de conflits internationaux et régionaux, la Tunisie, ainsi que les pays  arabo africains appartenant à l’espace Euro méditerranéen, peuvent ils se permettre le  » luxe » de se convertir en «  pays neutres » « non alignés », à l’égard de certains « petits pays riches » en Europe, tel que la Suisse, neutre depuis 1815, , l’Autriche et Malte, le Suède, la Finlande avant le dernier sommet de l’OTAN à Madrid  ?
 
 
 Le monde semble évoluer vers l’aggravation des conflits d’intérêts classiques des grandes puissances  en Europe ,en  Afrique et en Asie, au moment où émergent. de nouveaux conflits régionaux et internationaux aggravés par la pandémie du Corona virus et les impacts du grand conflit entre Russie et l’OTAN en Ukraine et en Europe de l’Est et du Centre. 
 
 Les guerres d’usure, les conflits armés régionaux et internationaux ainsi que  les » guerres par procuration » confirment l’aspect « historique » des  transformations géo stratégiques dans les espaces Euro méditerranéens, en Asie, en Afrique et dans le « grand nouveau moyen Orient ». 
L’on
 
« Non alignement »
 
 Dans cette nouvelle conjoncture régionale et mondiale les petits pays – comme la Tunisie, ont intérêt à confirmer leurs « non alignement » aux nouveaux « axes » économico politico militaires.
La neutralité au moment des guerres  et au moment des  conflits d’intérêts des pays riches s’impose .
Une politique extérieure plus ou moins « neutre » pourrait être «  une carte » à jouer, même si certaines superpuissances agissent depuis des décennies avec la logique : »avec moi ou contre moi » ( « with me ot against me »). 
Certains pourraient soulever, à tort ou à raison , que le « cout » de la « neutralité » dans certains conflits , comme ceux de l’Ukraine  du Golfe et de la Libye ,pourrait être élevé ..
Par contre l’expérience confirme que cette neutralité servirait mieux les intérêts du pays et de la région à moyen et long terme..
 
 
Les diplomates et grands décideurs de la Tunisie et de la région arabo africaine ont besoin de nouvelles études stratégiques, et de réflexion approfondies afin d’adapter un « plan d’action » qui garanti une gestion pragmatique des relations internationales des années et décennies qui viennent .
Une meilleure compréhension des cause profondes des conflits internationaux et régionaux aiderait  à élaborer des suggestions pratiques aux décideurs, qui seraient favorables à une nouvelle politique étrangère indépendante, « neutre » mais « pragmatique », réaliste et « efficace ». 

 
 Rechercher un équilibre
 
Le grand défi est désormais d’assurer un équilibre entre le respect des engagements internationaux classiques de l’état et une nouvelle « vision » qui donnerait la priorité aux intérêts du pays et à ses propres  agendas. 
Le non alignement et la neutralité, la non ingérence aideraient l’état à servir les intérêts du pays , au lieu de s’impliquer dans les conflits  des  grandes puissances régionales et internationales en compétition depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et le déclenchement de la « guerre froide » , afin de mettre la main sur les richesses et les sites stratégiques des pays du » tiers monde  » dont ceux des pays africains et asiatiques .
Les experts en études internationales et en transformations géo stratégiques devraient présenter aux « grands décideurs » une réflexion collective sur les orientations de la politique étrangère.
 Un débat entre les élites s’impose, afin de servir les intérêts du peuple, de l’état national et de confirmer son indépendance économique , politique et militaire.
 
Les engagements internationaux
 
Toute fois, la neutralité ne signifie pas la fermeture des frontières ou le non respect des engagements régionaux et internationaux de l’état, y compris dans le soutien des processus de paix, la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme mondial. 
 Il s’agirait plutôt d’une nouvelle perception du non alignement et de la neutralité, 67 ans après la fameuse conférence de Bandung en Indonésie..
Le grand défi est d’assumer les impacts de ses choix de « souveraineté » et de « neutralité »,grâce à une politique interne au service de la solidarité nationale .
Le processus participatif ainsi que le consensus national entre les patriotes et démocrates s’imposent.

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