Les causes de démission du premier ministre précédent Hbib Essid

Des messages le pressant de démissionner

Au printemps, le chef de l’Etat lui-même a durci son attitude contre son ancien protégé, qu’il avait appelé à « la Kasbah » (le siège du gouvernement à Tunis) début 2015.

Face à cette nouvelle adversité, M. Essid, qui peut se prévaloir de succès tangibles dans la lutte antiterroriste après la sanglante année 2015, a toutefois refusé de démissionner de sa propre initiative. Il a préféré solliciter un vote de confiance de l’ARP. Compte tenu de l’arithmétique parlementaire, favorable à l’initiative présidentielle visant à rebattre les cartes politiques, l’issue du vote ne faisait guère de doute.

Samedi, face aux députés, M. Essid a tenu à défendre son bilan tout en dénonçant les manœuvres de déstabilisation dont il a été la cible ces dernières semaines. Il a notamment affirmé que l’initiative du chef de l’Etat, au-delà de sa rhétorique sur l’« union nationale », visait avant tout à « changer le chef du gouvernement ».

M. Essid a révélé avoir reçu des messages – dont il ne cite pas l’origine – le pressant de démissionner et dont il a résumé ainsi la teneur : « Tu n’as toujours pas démissionné ? Allez, facilite-nous les choses. On a besoin du poste. » Le 20 juillet, il avait été plus précis dans un entretien à la chaîne Attessia TV, prétendant avoir été averti en ces termes : « L’un est venu me voir en me disant : Démissionne, on te fera sortir par la grande porte. Un autre m’a dit : Tu ne démissionnes pas, on va t’humilier. »

Relations conflictuelles avec Nidaa Tounès

Dès son investiture par l’Assemblée en février 2015, M. Essid avait été en butte à des relations difficiles avec certains partis politiques associés à son gouvernement. Le plus rétif à son autorité a été sans conteste Nidaa Tounès, le parti « moderniste » et anti-islamiste qui avait gagné les élections législatives d’octobre 2014 et dont le fondateur est Béji Caïd Essebsi, élu lui-même chef de l’Etat deux mois plus tard.

Alors que le nouveau président avait opté pour une réconciliation avec ses anciens adversaires du parti islamiste Ennahda, associé à la nouvelle coalition gouvernementale, M. Essid avait été préféré à la tête de l’exécutif à un dirigeant de Nidaa Tounès.

 

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