Le chef de l’armée algérienne ordonne d’empêcher les manifestants d’autres régions d’accéder à Alger

Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue à Alger le 20 septembre, le général Gaïd Salah – devenu de facto l’homme fort du pays – a ordonné d’empêcher les manifestants d’autres régions d’Algérie d’accéder à la capitale.

Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne, a annoncé ce 18 septembre avoir ordonné à la gendarmerie d’empêcher l’accès de la capitale, Alger, aux manifestants d’autres régions du pays lors d’une visite de terrain à Tamanrasset, dans le sud du pays.

«J’ai donné des instructions à la gendarmerie nationale» en ce sens, a déclaré dans un discours le général Gaïd Salah, en appelant à «l’application rigoureuse des réglementations en vigueur, y compris l’interpellation», à la saisie «des véhicules et des autocars utilisés», ainsi qu’à la délivrance d’«amendes à leurs propriétaires».

«Nous avons constaté sur le terrain que certaines parties […] aux intentions malveillantes font de la liberté de déplacement un prétexte pour justifier leur dangereux comportement, qui consiste à créer tous les facteurs qui perturbent la quiétude des citoyens, en drainant chaque semaine des citoyens issus de différentes wilayas du pays vers la capitale», a-t-il notamment avancé.

Coutumier des discours concernant la situation politique de l’Algérie depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, Gaïd Salah – devenu de facto l’homme fort du pays – est souvent critiqué par les manifestants pour ses positions controversées. Ainsi, alors qu’il réaffirmait, le 19 juin, l’engagement de l’armée à protéger le peuple algérien et à garantir la sécurité du pays «en toutes circonstances», le patron de l’armée avait fustigé la présence de drapeaux autres que celui de la nation algérienne lors des manifestations.

Fervent partisan de la tenue d’une élection présidentielle qu’il estime être la seule issue pour résoudre la crise politique actuelle, Gaïd Salah continue de s’opposer à une transition politique réclamée par les manifestants. De fait, ces derniers réclament son départ depuis plusieurs mois.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *