Irak : Le président appelle à la coopération pour choisir un nouveau Premier ministre

Le président irakien, Barham Salah, a appelé les manifestants et les blocs politiques à coopérer pour choisir un nouveau Premier ministre, afin de former un gouvernement dans les délais constitutionnels et désamorcer la crise.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de Salah, publié à l’occasion du deuxième anniversaire de la déclaration de la victoire de l’Irak sur l’organisation terroriste Daech.

Dans le communiqué, dont Anadolu a reçu une copie, Salah a appelé les manifestants et les blocs politiques à coopérer afin de « nommer celui que nous reconnaîtrons apte à former un nouveau gouvernement et à en assumer la présidence, dans les délais constitutionnels, et cela afin de désamorcer la crise « .

Le président de la République a exhorté les manifestants et les forces de l’ordre à préserver l’aspect pacifique des manifestations, déclarant: « Ne permettez pas aux ennemis de fausser notre histoire et nos victoires, par la main des infiltrés et des casseurs qui veulent du mal à l’Irak et à son peuple. »

Le Parlement a accepté, au début de ce mois, la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, qui s’est retiré sous la pression de manifestations populaires sans précédent.

Dans les 15 jours suivants la démission du Premier Ministre, le Président de la République doit nommer un candidat pour former le nouveau gouvernement. Le Premier ministre désigné est tenu de présenter son gouvernement au Parlement dans un délai de 30 jours, sachant que la date limite constitutionnelle pour la présentation de la prochaine équipe gouvernementale prend fin le 16 de ce mois.

Les blocs politiques ne se sont encore pas mis d’accord sur un candidat en particulier, sur fond de forte pression de la rue, qui appelle à choisir une personnalité impartiale et indépendante des partis au pouvoir depuis de nombreuses années.

Des milliers d’Irakiens ont commencé, dès les premières heures du matin, à affluer vers les principales places des villes du centre et du sud du pays, en réponse aux appels à manifester « par millions », pour condamner le meurtre de manifestants et de militants.

La décision d’organiser ces rassemblements est considérée comme une escalade des manifestations, commencées début octobre, et qui ont enregistré depuis près de 486 morts et plus de 17 mille blessées, selon des chiffres officiels de la Commission parlementaire des droits de l’homme, ainsi que des sources médicales sécuritaires.

La grande majorité des victimes sont des manifestants qui sont tombés dans des confrontations avec les forces de sécurité et des miliciens d’Al Hachd Al-Chaabi soutenues par l’Iran, selon des manifestants et des rapports internationaux sur les droits de l’homme. Mais les forces d’Al Hachd Al-Chaabi nient tout rôle dans le meurtre des manifestants.

Malgré la démission du gouvernement d’Abdel-Mahdi, principale demande de la rue, les manifestations se poursuivent et appellent au départ de l’élite politique, qui dirige le pays depuis le renversement du régime de Saddam Hussein en 2003, accusée de corruption et de gaspillage de fonds publics.

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