Investissements de Pékin en Afrique du Nord : La Chine mise sur l’Algérie

La Chine a multiplié, durant les 20 dernières années, ses investissements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans le cadre de son initiative de la nouvelle route de la soie (Belt and Road Initiative), l’Empire du Milieu s’est axé, selon le dernier rapport de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, sur les infrastructures de base et l’énergie. La Chine, précise le document, s’est déployée plus particulièrement dans une dizaine de pays de la région, en injectant plusieurs milliards de dollars.

Parmi ces pays, ceux du Maghreb captent une importante partie de cette manne. Dans cette zone, souligne le rapport, c’est l’Algérie qui a reçu le plus d’investissements chinois, avec environ 24 milliards de dollars investis dans les secteurs du transport et de l’immobilier durant la période allant de 2005 à 2020. «Les entreprises chinoises sont devenues le partenaire privilégié de l’Algérie dans les projets d’infrastructures civiles», note le rapport, en rappelant le dernier accord, signé en 2022, entre Sonatrach et la société chinoise Sinopec visant à développer le périmètre contractuel de Zarzaitine pour un montant de 490 millions de dollars.

Concernant les importations chinoises de l’Algérie, selon le rapport, elles sont constituées principalement de gaz pour une valeur estimée à 176 millions de dollars. Malgré l’instabilité politique en Libye, la Chine «a maintenu le même niveau de relations commerciales avec ce pays qu’avant 2011, avec des investissements s’élevant à environ 19 milliards de dollars». Des investissements, selon la même source, qui sont axés sur la construction de logements et la réalisation des projets dans les secteurs ferroviaire, de télécommunication et l’énergie électrique.

Au Maroc, note le rapport, le volume des investissements chinois s’élève à environ 1,6 milliard de dollars entre 2014 et 2019, particulièrement dans les secteurs du transport, de l’énergie et de l’immobilier. Parmi les projets récents les plus importants réalisés par la Chine dans ce pays, indique la même source, il y a la construction du «plus long pont d’Afrique sur une distance de 950 km, en 2016», et «la réalisation par le groupe chinois Citic d’une usine de pièces détachées d’un montant de 200 millions de dollars».

Contrairement à l’Algérie, la Libye et le Maroc, la Tunisie reste le pays où les investissements chinois sont limités. Alors qu’elle est considérée comme son troisième fournisseur en biens de consommation avec 2,2 milliards de dollars par an, la Chine n’a investi que 34 millions de dollars en Tunisie. Un très modeste montant. «En 2022, la Chine était classée à la 35e place des pays qui investissent en Tunisie. La France reste le premier investisseur en Tunisie, avec une valeur de 2,4 milliards de dollars», précise la même source.

Rappelant que ce volume des investissements est consenti dans le cadre de l’initiative de la nouvelle route de la soie, le rapport estime, aussi, que l’engagement chinois traduit «sa volonté de créer de nouveaux marchés» en étendant sa présence dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord en vue d’écouler ses produits, dans un contexte marqué par «le ralentissement de la croissance de l’économie intérieure chinoise ces dernières années». Au Moyen-Orient, les investissements chinois sont plus présents aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite, en Irak et à Oman. 

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