Incertitudes après le premier sommet Biden-Poutine : Quels progrès en matière de cyber sécurité ? .. Par Kamel Ben Younes

*« L’ unilatéralisme américain » contesté

 

Le premier sommet Joe Biden – Vladimir Poutine a été organisé à Genève , le 16 juin , dans une conjoncture de tensions entre les grandes capitales mondiales , notamment à cause des problèmes de cyber sécurité et du fossé entre les pays dans le domaine de la maitrise des technologies nouvelles, de l’internet et de la télé communication  .

La guerre lancée sous l’ancien président américain Donald Trump contre le G5  Chinoix et les concurrents des USA dont le domaine du «  high tech »  pourrait continuer et s’aggraver .

Les conflits d’intérêts dans les domaines de cyber sécurité risquent de se compliquer avec la confirmation de nouveaux déséquilibres militaires, sécuritaires et économiques, liés au décalage dans le domaine de la digitalisation et la maitrise des sciences nouvelles et la recherche scientifique.

  Les  conclusions du sommet Biden – Poutine ont été jugés  « historiques » et rappellent le fameux sommet Ronald Reagan- Michael Gorbatchev en 1985 à Genève même.

Le coté Russe avait réussi à mettre en relief de nouveau certaines « lignes rouges » de sa politique internationale, dont un appel au retour au « multilatéralisme » et à limiter les politique «  unilatérales » de Washington , y compris en Asie centrale et dans le secteur de la haute technologie.

 Rapprochement Pekin – Moscou

Depuis des années , la Russie, la Chine et les puissances émergentes  ont non seulement développé une coopération multilatérale, mais ont également lutté contre la présence américaine en Asie centrale et sa percée en Afrique .

 Mais la Chine, qui réalise des progrès technologiques et économiques rapides, constitue désormais également une menace pour les intérêts de la Russie et autres concurrents des USAA , en particulier en Asie centrale.

Elle est condamné à ouvrir de nouvelles pistes de concertation sur ses programmes de nouvelle technologie avec l’Europe , l’Otan et surtout les USA.

En effet, le dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, dans son analyse du sommet Biden-Poutine, a affirmé que ce sommet est aussi important que la rencontre de 1985 en termes de résultats. Au moins six mois sont nécessaires, selon Biden, pour évaluer l’efficacité des résolutions de la rencontre. Mais les observateurs s’intéressent surtout aux dossiers de cyber sécurité, du G5, de la manipulation de l’internet et de la mondialisation dans des enjeux   médiatiques et  électoraux, à l’égard de la dite « manipulation «  de dizaines d’électeurs américains par des réseaux sociaux russes ».( ?)

Pour le moment, il n’y a qu’une réalité confirmée  : les 2 superpuissances militaires  parties se sont rendues à l’évidence qu’ “il n’y aura pas de vainqueur dans la guerre nucléaire potentielle ni dans une guerre ouverte entre les « hackers » .

Tensions ?

En même temps il faut noter que le sommet des leaders des 2 superpuissances nucléaires «  coïncide »  avec la multiplication des critiques , des guerres médiatiques lancées par certains pays  de l’OTAN contre Pékin et Moscou et leurs alliés dont l’Iran , en particulier après le perfectionnement technologique et sécuritaire digital en Chine et en Russie .

Des leaders européens et américains avaient même soutenu officiellement  l’alerte publique lancée par le chef du renseignement finlandais sur «  les risques des réseaux hig tech chinois et russes » sur toute l’économie européenne et mondiale.

Il a mis en garde contre  des risques de perturber les réseaux de transport , d’internet et de communication avec le fameux G5 chinois .

 

Campagne contre les «  monopoles géants »

 

Parallèlement des élus américains ciblent les monopoles des géants de la technologie de pointe.

Cinq projets de loi ont été rédigés par des membres du congrès américain, tous membres de cette sous-commission « antitrust », qui avait bouclé en 2020 une enquête longue de 16 mois sur les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et élaboré un rapport prônant des scissions au sein des GAFA..

Ces monopoles sont accusés aux etats unies même accusées » d’abus de position dominante. »

 

« Actuellement, les monopoles non régulés de la technologie ont trop de pouvoir sur l’économie », a écrit le démocrate David Cicilline, président d’une commission anti-monopole à la Chambre des représentants.

« Ils sont en position unique pour choisir les gagnants et les perdants, détruire les petites entreprises, augmenter les prix pour les consommateurs et mettre les gens au chômage. »

Son collègue républicain Ken Buck avait estimé que les projets de loi présentés « cassent le pouvoir de monopole de la Big Tech sur ce que les Américains peuvent voir et dire sur l’internet, favorise un marché en ligne qui encourage l’innovation et donne aux petites entreprises américaines des règles du jeu équitables ».

« Apple, Amazon, Facebook et Google ont donné la priorité au pouvoir sur l’innovation et, ce faisant, ont nuit aux entreprises et consommateurs américains », a-t-il accusé.

Concrètement, l’un de ces textes interdit l’acquisition de petits groupes menaçant les « plateformes dominantes » dans le seul but de les faire disparaître. Un autre « interdit à des groupes comme Amazon de manipuler leur marché en ligne pour promouvoir leurs propres produits ».

 

Oui ..mais

Le 16 juin  à Genève, en réponse à un journaliste de CNN, Vladimir Poutine a nié toute implication de la Russie dans les cyber attaques visant les États-Unis et toute ingérence dans les élections américaines.

Il considère au contraire  que les cyber attaques dans le monde proviennent d’abord des États-Unis mêmes, puis du Canada, de l’Amérique latine et du Royaume-Uni.

Poutine conclut que son pays est lui aussi menacé par les cyber attaques et qu’à la suite de son premier sommet avec son homologue américain , la Maison Blanche et le Kremlin « collaboreront afin de garantir la cyber sécurité » .

Les jeunes et enfants du monde ont ils droit à respirer sans craindre les scénarios de nouvelles guerres nucléaires, digitales  électroniques ou biologiques .

 La construction du nouvel ordre mondial équitable devrait se baser sur une atténuation du « fossé numérique » entre les pays du Nord et du Sud , de l’Est et de l’Ouest  .

Il faudrait finir avec l’unilatéralisme  qui règne depuis la chute du mur de Berlin , fin 1988 .

Le monde d’ après Donald trump et d’après Covid 19  ,  a besoin réellement d’une nouvelle politique internationale multipolaire.

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